lundi 29 novembre 2010

Mémoire


Dans les cimetières,
il n'y a pas de morts,
juste les vivants souvenirs
des êtres qui ne sont plus.


jeudi 18 novembre 2010

La boîte - version 1

Ce jour-là, comme tous les autres jours, à 14 heures précises, le vieil Hugo se leva péniblement de son fauteuil, descendit lentement les escaliers et sortit de sa maison pour aller chercher le courrier dans sa boîte aux lettres.

Hugo était un homme routinier. Après sa retraite, il s'était un recrée un emploi du temps qu'il suivait très exactement. Son réveil sonnait chaque matin à 8 heures tapantes. Son petit déjeuner était composé d'une tasse de café noire et d'une tartine de beurre et ne prenait jamais plus de dix minutes. Il se brossait ensuite les dents, se douchait, se rasait et retournait à son lit où il se mettait à lire. A midi pile, il abandonnait sa lecture, prenait un repas léger et partait s'installer dans son fauteuil, devant la télévision.

Ce jour-là, donc, comme tous les autres jours, à 14 heures, le vieil Hugo ouvrit sa boîte aux lettres et sortit ce qui s'y trouvait. Entre une facture et trois publicités, il découvrit une boîte plate de forme rectangulaire. Il la ramena chez lui avec son courrier et, intrigué malgré lui, la tourna et la retourna dans tout les sens. Il n'y avait pas de nom, pas la moindre indication d'où elle venait et pas moyen de l'ouvrir. La boîte métallique était en effet dépourvue de fermoir.

Irrité, Hugo la posa sur la petite table de son entrée, parcourut distraitement les publicités, ouvrit la facture et sortit se promener. Qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente, il se promenait durant une heure entière chaque jour.
Tout en marchant d'un pas tranquille, il se demanda ce que la boîte pouvait bien contenir, comment elle avait pu atterrir chez lui, à qui elle appartenait... Il fut incapable de penser à autre chose durant tout le trajet.

Quand il rentra, il dut résister au désir d'essayer d'ouvrir la boîte. Il remonta les escaliers en grommelant, s'allongea sur son lit et reprit la lecture du livre qu'il avait commencé le matin même. Cependant, il ne parvint pas à tourner une seule page. Sans cesse, son esprit revenait vers la boîte. Malgré tout, déterminé à respecter à la lettre son emploi du temps, il ne bougea pas.

Ce n'est qu'à l'heure où il se couchait pour la nuit que le vieil Hugo craqua. Il redescendit une à une les marches de l'escalier et s'efforça d'ouvrir la boîte. De fil en aiguille, de tentatives en tentatives, il y passa la nuit.
Dans un état second, il entendit sonner son réveil de huit heures du matin, mais il n'alla pas petit déjeuner. Il était fermement déterminé à découvrir ce que renfermait la boîte.

Finalement, de rage, il s'attaqua à l'objet avec une scie à métaux et la coupa en deux. La boîte était vide. Il était 9 heures et quart. Le vieil Hugo s'endormit.

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Pour information, ce texte fait parti d'un défi que je me suis lancée à moi-même : écrire 30 versions, comme autant de copies d'élèves d'une classe de taille moyenne, d'une même histoire.
Le sujet : la découverte d'une boîte difficile à ouvrir.
Comme je l'écrivais il y a quelques temps, une bonne manière de s'entraîner à écrire consiste à écrire une même histoire de plusieurs manières...
Alors, préparez-vous dans les mois à venir à lire des histoires de boîtes !

vendredi 12 novembre 2010

Ensorcelée

De la forêt
Au bûcher
Traînée, tirée
Écorchée,
Noircie, brûlée,
Elle s'est envolée,
En fumée.