vendredi 28 novembre 2008

Attente


Lentes les heures qui roulent

Sur la pente du temps,
Puis se transforment en vent.
Oui, long le temps qui s'écoule.

J'attends. Les minutes se meurent,
Le sable tombe sans heurt,
L'ombre doucement croit,
Et dans l'ennui, je me noie.

Cécile

jeudi 27 novembre 2008

Il était une fois - Episode 9


Libellule ne pensait pas à grand chose, car il commençait à s'endormir, bien au chaud dans la poche de la veste d'Yvi où il ne voyait pas le sinistre paysage. Les dangers ne l'inquiétaient guère, ils n'étaient pas de sa taille ! Ornella, elle, savourait la beauté ténébreuse du nouveau paysage de Lostland, non sans regretter l'inconfort de sa selle. Kinglion, pour sa part, était blasé et lassé. Il avait l'habitude des lieux sinistres et pensait surtout à la malédiction qui le forçait à courir de quêtes en quêtes. Vérité, le troll se moquait également du paysage, en revanche, il était impatient de se battre, car il pourrait alors montrer sa valeur et être admiré... en particulier par une jolie sorcière brune prénommée Ornella. Pierrot était également indifférent au paysage, il ne le voyait pas vraiment tel qu'il était, mais tel qu'il pourrait l'être, aussi, alternativement, le paysage était éblouissant, puis noir désespoir. Cependant, Piscis et le chevalier étaient sous l'influence du paysage et ils étaient mal à l'aise. Piscis sentait s'infiltrer en lui la noirceur de la nature empoisonnée par le mal et craignait à tout instant de s'écrouler sous le poids terrible qui lui oppressait la poitrine tandis que le chevalier était rongé par l'inquiétude. Il se demandait s'il serait à la hauteur de la tâche qui l'attendait, si les paroles de l'Oracle étaient vraies, s'il devait se présenter aux autres, car, après tout, il n'avait même pas dit son prénom ! De son côté Yvi ne pouvait s'empêcher d'être inquiète quand son regard tombait sur les mèches grise de sa chevelure de miel. Elle chassait toutefois vite la crainte de son esprit afin de réfléchir aux épreuves qui les attendaient. Quant à Nyssa, elle râlait intérieurement, se demandant ce qu'elle faisait là, ce qu'elle était venue y faire et pourquoi on avait besoin d'elle. Elle avait peur, elle avait froid, faim. Elle était fatiguée, elle avait mal partout... bref elle en avait plus qu'assez ! Ce fut donc elle qui brisa le silence la première :

– Hé, dites, on s'arrête bientôt ? Je n'en peux plus, je ne veux pas continuer plus longtemps.
– C'est vrai que les chevaux sont fatigués et que cela fait longtemps qu'on n'a pas mangé, approuva Yvi qui était également épuisée, mais qui n'avait pas osée demander une pause.
– D'accord, mais d'abord nous devons trouver un endroit pratique pour dormir, déclara le chevalier.
– Difficile dans ce paysage, répliqua le centaure.
– Je trouve qu'ici ce serait très bien pour camper, intervint Ornella.
– Pourquoi on continuerait pas un peu pour voir ? demanda le troll.
– Allons, j'en ai moi aussi plein les pattes, arrêtons-nous ici, dit Kinglion.
– Il suffit d'organiser un vote. Ceux qui veulent camper ici lèvent la main, proposa Pierrot.
– Qu'est-ce qui se passe, pourquoi on bouge plus ? interrogea Libellule qui venait de se réveiller.
– En voilà un qui suit ce qui se passe ! s'exclama le centaure.
– On vote, expliqua Nyssa.
– Alors qui vote pour s'arrêter ? demanda Yvi bien fort.
Nyssa, Yvi, Ornella et Kinglion levèrent la main... enfin, la patte dans le cas de Kinglion, mais personne d'autre ne réagit. Ornella lança alors un regard séducteur à ses compagnons de voyage. Et bizarrement le chevalier, le centaure et le troll levèrent brusquement la main.
– La majorité est donc pour l'arrêt, trancha Pierrot.
– Et si on distribuait les tâches pour l'installation du camp ? proposa le chevalier.
– Oui, mais qui va décider qui fera quoi ? demanda Kinglion.
– Janvier, c'est à dire Vérité décidera aujourd'hui, demain, ce sera Février et ainsi de suite, suggéra Yvi.
– Bien, répondit Vérité. Alors, Piscis et moi, nous dresserons les tentes, Ornella s'occupera de la cuisine, Yvi cherchera du bois pour le feu, Kinglion trouvera le repas, Nyssa fera les lits, le chevalier et l'Oracle se chargeront des tentes et Libellule établira les tours de gardes de cette nuit.
– Un macho de plus dans Lostland, grommela Ornella.
– C'est juste que je ne sais pas être un chef, c'est tout. Je connais les tâches à réaliser, mais pas les personnes capables de s'en charger au mieux, expliqua Vérité avec une sincérité qui désarma la sorcière.
Ornella se sentit toute bête et prononça diverses incantations. Alors sous les yeux ébahis de ses compagnons, les tentes se dressèrent d'elles-mêmes, les chevaux s'attachèrent à un arbre, de l'avoine apparu, les paquets se déchargèrent, le bois s'accumula, s'enflamma et une marmite pleine de soupe se matérialisa au-dessus. Le camp était prêt, mais Ornella était pâle et visiblement épuisée par l'effort qu'elle venait de fournir. Elle chancela et serait tombée si Vérité ne l'avait pas rattrapée d'un mouvement rapide.



mercredi 26 novembre 2008

Surprise : nouveau verbe dans le dictionnaire des mots inventés !


Je vous confirme que le verbe LACTER est présent uniquement dans le dictionnaire des mots inventés. Cette garantie fait renoncer à certains verbes dont on aurait pas soupçonné l'existence. Ainsi, il a été impossible d'ajouter
brouillonner qui signifie "ébaucher, esquisser", ou encore routiner qui veut dire "apprendre à quelqu'un à faire quelque chose par routine."

LACTER : mettre du lait (notamment sur ses céréales)


mardi 25 novembre 2008

Et si on commençait par la fin...?


Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants comme dans les contes de fées. Ils s'étaient enfin retrouvés après toutes ces épreuves qu'ils n'avaient pu partager. Réunis enfin.


Voilà, tout est bien qui finit bien, mais maintenant, si vous voulez bien, revenons au début. Commençons l'histoire sans crainte d'une mauvaise fin ou sans espoir qu'elle se termine dans le sang, au cas où vous seriez des amateurs de tristes fins.

Le héros, fondamental dans toute histoire, le voici, il court la campagne, le coeur joyeux et le sourire aux lèvres. Il a dix sept ans depuis quelques jours, il a une amie chère à son coeur qui lui rend son amour, il mange à sa faim, s'entend bien avec sa famille et ses amis, bref il est heureux. Il a le sentiment d'avoir trouvé le bonheur. Seulement, il se trompe, tout cela n'est qu'une joie passagère et bientôt, il va devoir se comporter en héros, car c'est son rôle, même s'il ne le sait pas encore. Pour le moment, il n'est qu'un être lambda dans la foule, un individu qui court dans les champs en rentrant chez lui comme une personne pressée et contente ou plutôt comme un imbécile.

Ceci était le début d'un roman de fantasy. Quoi, c'était juste ça l'idée ?! Commencer par la fin pour revenir de suite au début ?! Eh bien, non, l'idée va plus loin. Le héros désigné va avoir de gros ennuis d'ici quelques chapitres, car le héros, ce n'est pas lui, c'est en réalité son ami. C'est tout ?! Eh bien, pas tout à fait, l'idée se prolonge dans un désir de jouer avec les clichés et les attentes du lecteur. Le méchant est donc gentil. Si, si.

lundi 24 novembre 2008

Fin heureuse


Même si ce ne sont que des êtres de papier, il est agréable de savoir qu'ils dorment entre les pages, heureux à jamais.


vendredi 21 novembre 2008

Yeux étoilés



Egaré dans le lac de vos yeux
Bien plus profond que les cieux,
J'admire les eaux mouvantes,
Piquées d'étoiles scintillantes.

Ces deux miroirs, reflets des sentiments,
Si fragiles, et ô combien charmants.
Diamants étincelants du feu de vie,
Souvenirs effacés du temps qui s'achève,
Vous voilà, yeux, vivants, et sans prix,
Perles sacrées de tout un rêve.

Cécile

jeudi 20 novembre 2008

Il était une fois - Episode 8


– Tu vois ses mèches grises dans mes cheveux, ses fines rides sur mon visage, c'est la vieillesse qui vient avant son heure. Cela a commencé depuis que les mots de la prophétie sur juillet ont été prononcés, répondit Yvi tristement.
– Les astres en ont décidés ainsi, comme ils ont choisi que tu sois promise à une grande destinée, expliqua Pierrot.
– Et toi l'Oracle quel est ton destin, ta faiblesse ? demanda Kinglion.
– Mon destin est de vous suivre et de porter la parole des astres où que vous alliez. Mon âge est mon défaut. Vois-tu malgré ma clairvoyance, il me manque l'expérience. J'ai beau lire dans vos yeux qui vous êtes, qui vous serez, je n'ai pas mes propres mes expériences à opposer en comparaison, répondit Pierrot.
– Alors, dis-nous qui nous sommes, qui nous serons ! s'exclama le chevalier qui visiblement ne croyait pas un mot de ce que disait le jeune Oracle.
Pierrot plongea ses yeux verts dans ceux noisettes du chevalier. Il prit un air très concentré et ses yeux verts semblèrent pâlir.
– Tu as le courage dans les veines, l'incrédulité dans les yeux, le cœur honnête et fidèle, l'optimiste dans le visage et le manque de culture à la bouche. Tu changeras en bien : ton courage ne fléchira pas, mais tu perdras ta témérité, tu gagneras en force et en ruse et ta bouche saura utiliser un autre langage. En revanche, tu ne porteras plus ton cœur en bandoulière, tu le cacheras pour protéger tes sentiments et tes qualités de cœur, déclara enfin le petit Oracle d'une voix étrangement lointaine.
– Et est-ce qu'on a tous le droit aussi à une analyse aussi détaillée ? interrogea le centaure.
– Toi, tu te surnommes Piscis. Ta carapace écaillée cache toutes ses blessures. Tu rêves d'être comme les autres, de te fondre dans la foule. Tu veux accomplir des exploits pour qu'on oublie ton allure de poisson qui se marie mal avec ce demi corps d'étalon. Tu as l'esprit de sacrifice aussi. Ce que tu seras est ce que tu es sauf que tu finiras par accepter ta différence, répondit l'Oracle.
– Chut, j'ai entendu un bruit ! s'exclama tout à coup Vérité, le troll.
Le silence se fit et on entendit un craquement, puis un autre. L'instant d'après quatre énormes griffons apparurent et attaquèrent la troupe. Vérité fut le plus rapide, attrapant d'un geste sec sa massue placée derrière son dos, il sauta sur le dos d'un griffon, ce qui fit tomber Libellule de son épaule. Il frappa une fois, deux fois alors que l'énorme oiseau à tête de lion tentait de le faire chuter. Ensuite Ornella et le chevalier agirent dans un bel ensemble, elle, en lançant un sort et lui, en tailladant une aile d'un coup d'épée. Le dernier griffon, qui n'avait pas encore trouvé d'opposant, se jeta sur l'elfette Nyssa qui hurlait de peur. Fort heureusement Kinglion d'un bond gracieux vint s'interposer en l'elfette en détresse et le griffon. Pendant ce temps Yvi s'occupait de récupérer le pauvre Libellule tout en lançant habilement des poignards sur les griffons qui passaient dans son champ de tir alors qu'ils se défendaient contre les assauts de ses compagnons. Le centaure armé aussi d'une épée aidait le chevalier. Seuls l'Oracle, Libellule et l'elfette ne firent rien...enfin si, Nyssa cria pendant tout le temps que dura le combat. La victoire fut relativement rapide : Vérité finit par achever son griffon à coup de massue, le chevalier et le centaure tuèrent le deuxième avec leurs épées, le troisième se vit terrasser par un dernier éclair lancé par Ornella et le dernier périt sous les dents de Kinglion bien aidé par les poignards d'Yvi. Tout redevint silencieux. Nyssa pleurait maintenant en silence, Libellule maugréait dans son coin et Pierrot interrogeait la prophétie. Les combattants reprenaient leur souffle et semblaient comme étonnés du retour au calme. Finalement Vérité détendit l'atmosphère en partant d'un bon rire.
– On leur a mis la pâté à ces oiseaux de malheur ! s'écria-t-il.
– Etait-ce déjà les premiers assauts du mal ? demanda le chevalier.
– Non, le mal ne lancera sur vous, enfin nous, que les pires horreurs et cherchera à créer des conflits afin que les douze mois se séparent selon la prophétie, répondit promptement Pierrot.
– Les pires horreurs, c'est-à-dire ? interrogea Libellule.
– Sûrement des monstres et des créatures mythiques. Ou juste nos cauchemars à nous, par exemple pour toi Vérité, il enverra une colonie d'araignées, ou d'autres choses à même d'effrayer l'un d'entre nous, suggéra Yvi.
Pierrot acquiesça d'un signe de tête et rangea la prophétie dans son manteau. Le silence retomba sur les neuf mois. Chacun s'était replié sur lui même. Il faut dire que l'attaque des griffons avait rappelé à tous que ce voyage n'était pas une partie de plaisir. Le ciel gris sombre, l'herbe et les arbres noircis semblaient maintenant peser comme une chape de plomb sur la petite troupe. Tout paraissait irréel, et encore plus avec le ciel immobile, le paysage mort, l'absence des bruits de la vie et du vent. La course à travers la lande vide toujours tout droit était comme hors du temps, on aurait dit que cette cavalcade dans la cendre ne s'arrêterait jamais. L'air devenait de plus en plus glacial, les branches noircies tendaient des embûches sur la route ou bien raclaient le dos des cavaliers. Mais à quoi donc songeaient-ils ?


mercredi 19 novembre 2008

Pause publicitaire

Non, coca-cola ne m'a pas subventionné - et c'est bien dommage - j'ai composé gratuitement de mon plein gré cet "hommage" à cette boisson affreusement sucrée qui colle aux dents et qu'il faut consommer avec modération.

FRAIS
LEGER
DOUX
SUCRE
LIQUIDE
SOMBRE
AUX REFLETS
ROUGES DORES
DU GOULET AU
GOSIER PLUS ON
EN BOIT PLUS ON
VEUT GOUTER DE
CETTE COULEUR
CARAMELISEE
GOÛT IDEAL RÊVE
PLAISIR PETILLANT.

mardi 18 novembre 2008

Morgane et les fées


Soyons honnêtes, c'est l'idée de base d'Harry Potter qui m'a inspirée. Non, Morgane, ce n'est pas Harriette Potter, sorcière émérite à la foudroyante cicatrice, mais une fée. Un jour, elle découvre grâce à l'un de ses parents éloignés qui a de drôles d'oreilles pointues qu'elle a des pouvoirs magiques et que pour apprendre à s'en servir, elle va devoir se rendre à l'école des fées, une mystérieuse école que les humains normaux ne connaissent évidemment pas.

Le but de l'histoire n'est nullement de copier ou parodier Harry Potter, il s'agit simplement de mettre en scène un personnage féminin propulsé dans un monde étranger où son prénom, Morgane, va lui causer bien des ennuis. On se rappelera en effet que le prénom Morgane évoque tout un tas de légendes où la fée, magicienne ou sorcière Morgane n'a pas souvent le beau rôle. Morgane devra donc se battre contre les préjugés liés à son nom et apprendre tout d'un monde qu'elle ignorait jusqu'alors, le monde de la magie.
Après bien des aventures et des échecs, Morgane déjouera un terrible complot visant à transformer les fées en méchantes sorcières et se verra enfin accepter comme élève fée à part entière. Fin.

lundi 17 novembre 2008

Vérité


La vérité est dure, froide et mordante comme un glaçon, piquante et blessante comme un chardon.



vendredi 14 novembre 2008

Larmes


Il y a des chagrins qu'on étire
Dans un poème, on les grandit
Et notre coeur se déchire
Tandis qu'on écrit.

Il y a des douleurs qui rongent
De l'intérieur, blessant la vie,
Tuant mortellement les songes,
En attendant qu'on les oublie.

Il y a des souffrances qui touchent
Pesant lourdement sur les esprits
Alors que les sourires se couchent
Et que le bonheur s'enfuit.

Il y a des peines qui demeurent
Et le temps les envenime de soucis,
Tandis que les yeux pleurent
Des plaies qu'infligent la vie.

Cécile

jeudi 13 novembre 2008

Episode 7 - Chapitre 3 : Le voyage


Quand l'elfette s'arrêta enfin de râler, le silence tomba comme une chape de plomb sur les neuf compagnons. Ils ne se connaissaient pas et n'avaient rien à se dire. Les pattes de Kinglion étaient silencieuses sur la route grisâtre et le lutin perché sur l'épaule du troll ne bougeait pas d'un pouce. On entendait juste le martèlement des sabots des chevaux et du centaure. Finalement, Yvi, après un soupir, songea qu'il fallait intervenir. Ils allaient devoir se supporter pendant un temps indéterminé et affronter le mal, alors il fallait mieux qu'ils apprennent à se connaître.
– Kinglion, tu ne voudrais pas te présenter, tu nous a tous intrigués en sortant du néant , dit Yvi, brisant le silence.
– Oh, il n'y a pas grand chose à raconter. Je suis maudit. La malédiction qui pèse sur moi m'oblige à partir de quêtes en quêtes sans que j'ai mon mot à dire. Seul la mort par le sang, l'amour éternel ou l'ultime sacrifice peuvent rompre la malédiction. Bref, des bagatelles, et maintenant, si on m'expliquait ce qu'on est parti faire au juste ?
– On part botter le train au mal ! s'écria le Troll.
– Mais où est-ce qu'on se rend comme ça ? interrogea l'elfette qui avait fini par se calmer.
– C'est vrai ça, où va-t-on ? interrogea le centaure.
Le centaure regarda le troll, qui se tourna vers le lutin, dont les yeux se posèrent sur la sorcière, qui se détourna vers le chevalier, qui lui-même dirigea son regard vers Yvi, qui, elle, darda de ses yeux perçants le petit garçon, l'Oracle.
–Eh ! Ne me regardez pas comme ça ! Je sais où on va, il est vrai. La prophétie le dit :
« L'aube se leva sur le monde et éclaira le mal de sa lumière. La ville sanglante brisée par les cauchemars envoyés par le mal sera l'aboutissement. Toutes les péripéties qui se dérouleront entre le départ et l'arrivée à cette ville ne sont pas encore écrites. Tout peut arriver. Seul les noms des trois compagnons encore absents sont connus. Octobre est mort, mais vivant, Novembre est la grandeur, la souplesse et la sauvagerie, et Décembre, le coupable innocent. » expliqua Pierrot
– En clair, ça veut dire quoi ? demanda le troll en se grattant la tête.
– Direction le soleil levant ! Bref tout droit vers l'est ! s'écria le garçonnet, vaguement excédé.
– Bien sûr, j'avais compris, dit le Troll vexé.
– Quelle mauvaise foi ! s'exclama le lutin.
– Je ne peux pas être de mauvaise foi, parce que mon prénom est Vérité, Vérité Foi, protesta le Troll.
– Non, c'est vrai ça ? interrogea le centaure qui riait doucement.
– Pourquoi est-ce que je raconterais des mensonges ? Et puis moi, au moins, je me présente, ce n'est pas comme d'autres...répondit le Troll
– Tu veux des présentations, en voici, je m'appelle Ornella Schwartz, sorcière. Et tous ceux qui m'énervent n'ont qu'à bien se tenir, sinon je les change en...
– Crapauds, interrompit vivement le lutin.
– Azarmilko daucrap esvria vermiko, dit calmement Ornella.
Le lutin disparut dans un éclair et se transforma en.....araignée ! Le troll, Vérité, se mit à hurler.
– Virez-moi cette...cette...bestiole de l'épaule !
Ce fut l'éclat de rire général. Il faut dire que voir ce grand gaillard poilu, qui à lui seul avait l'air terrifiant se dandiner d'un pied sur l'autre pour qu'une malheureuse araignée se carapate, c'était comique.
Enfin, Ornella eut pitié et d'un claquement de main retransforma l'araignée en lutin. Celui-ci se mit à bouder, ce qui fit rire tous ces compagnons sauf le troll, car il était mortifié de s'être donné en spectacle et en plus d'avoir dévoilé involontairement son talon d'Achille : les araignées. Eh oui, pour faire fuir le troll, il ne fallait pas un monstre, mais une malheureuse minuscule araignée !
– Allons, ce n'est pas gentil de se moquer ainsi, chacun de nous à ses petites faiblesses et ils seraient de bon aloi que les autres les connaissent. Qui plus est, il ne faut surtout pas se fâcher entre nous, car nous aurons besoin d'être unis envers et contre tout, déclara la sage Yvi pour adoucir les fiertés blessées.
– Avouer nos faiblesses, ne rions pas, c'est confidentiel, protesta le chevalier.
– « Le secret sera la perte des douze mois et la connaissance précède la victoire », cita Pierrot qui semblait connaître par coeur la prophétie.
– Il est vrai que du point de vue militaire, connaître les forces de ces soldats et leurs faiblesses est indispensable, ajouta le centaure.
– Ma faiblesse est ma force, c'est ma petite taille. Au fait, je me nomme Libellule, dit le lutin.
– Avons-nous nécessairement des faiblesses ? questionna Ornella avec une petite moue dubitative.
– Si tu penses ne pas en avoir, c'est tout simplement que ta faiblesse est ta trop grande confiance en toi, répondit fort justement Yvi.
– Et toi, quelle est ta faiblesse ? interrogea la sorcière agacée.


mercredi 12 novembre 2008

A la lettre N du dictionnaire des mots inventés


Mot certifié non trouvable dans aucun autre dictionnaire !

NIASELET
(Adjectif) : Un peu bête, trop sentimental.


mardi 11 novembre 2008

Des fleurs pour elles


Lui, c'est Sébastien, il a vingt trois ans et chaque jour, il se rend au cimetière, une fleur à la main.

Elle, c'est Viviane, elle a vingt ans et chaque jour, elle est à l'arrêt de bus qui se trouve en face du cimetière. Là, elle voit passer le jeune homme, sa fleur à la main et elle le trouve attirant.
Elle, c'est aussi Morgane qui dort bien sagement dans la terre depuis trois ans et qui, chaque jour, voit sa tombe être ornée d'une nouvelle fleur.

Viviane est attirée par Sébastien, qui est toujours amoureux de Morgane, qui le lui rendait bien avant sa mort dans un tragique accident. Il lui apporte des fleurs chaque jour, refusant d'oublier, ne voulant pas cesser d'aimer. Viviane ne sait rien de tout cela.

Un jour que le bus ne passait pas, elle a suivi le jeune homme de loin et s'est rendue dans le cimetière où elle a découvert sa rivale endormie. Et puis, un autre jour, Viviane a abordé Sébastien et un lien tenu a commencé à se former.
Et le temps a passé et leur amitié s'est développée. Un an, deux ans, Sébastien aimait toujours Morgane, Viviane aimait Sébastien et luttait contre le précieux souvenir. Et cela dura jusqu'au jour où les fleurs furent pour Viviane.

lundi 10 novembre 2008

De la difficulté de créer


Je voudrais que l'image rêvée se déroule tel un ruban de satin sous la plume ou le pinceau, mais sans cesse, ma main déçoit mon esprit.


vendredi 7 novembre 2008

Ciel


Ciel, quelles couleurs fantastiques sont venus te parer ?
Quelles étranges confusions se sont-elles déchainées ?

Fini les bleus classiques, les oranges atténués, tout est flamboyant !
Tout est pastel, voici les verts pâlis, les violets profonds,
Voici le rouge sang, le rose peau, l'orange feu à l'horizon.
Mais tout se fond, se dévore, tout disparaît lentement,
Tout s'éteint, se confond, s'absorbe et devient noir,
Noir nuit, noir charbon, noir encre et noir désespoir.

Les fleurs du ciel se sont fanées, éteintes jusqu'à demain,
Pauvres couleurs qui ne vivent qu'un instant, soir et matin ;
Mais, en usant sous nos yeux toute la palette de ces douceurs,
Ciel, jardin suspendu, tu apportes un peu de joie à nos coeurs.

Cécile

jeudi 6 novembre 2008

Il était une fois - Episode 6


– Juillet se sentira vieillir.

A l'annonce de ses mots, Yvi eut l'impression qu'on l'a frappait. Elle crut entendre une horloge dont les coups se mirent à sonner de plus en plus vite. Une de ses mèches blondes vira au gris, et en passant sa main sur son front, elle constata que quelques rides s'étaient formées. Sans un mot, elle alla rejoindre les autres avec sa mèche grise dans blonde chevelure comme preuve qu'elle était bien le mois de juillet de la prophétie.
– Août naîtra du chaos.
A peine l'Oracle avait-il prononcé ses mots qu'une sphère irisée sortit du néant, flotta un instant au-dessus de la foule qui se dispersa, craignant une attaque vicieuse du mal. Les gens avaient eu bien raison de s'écarter, car la boule descendit brusquement vers le sol avec violence. Le choc l'a fit éclater en morceaux dévoilant une curieuse créature. C'était un lion à la somptueuse crinière.
– Qui es-tu ? Que viens-tu faire ici ? questionna le Chef.
– My name is Kinglion. I don't know...
– Pourrais-tu parler le langage universel de Lostland, étranger?
– Bien sûr. Mais je trouve que l'autre langage est plus distingué et correspond mieux à mon personnage. A vrai dire, j'aimerais bien qu'on me dise ce que je viens faire ici, est-ce possible ?
– Etranger, si tu es né en août et que ton apparition était une naissance dans le chaos, alors ta destinée est tracée.
– Encore une quête ! Ah ! J'en ai assez, je veux dormir, voilà plus de deux mille ans que j'accomplis des exploits, j'aspire au repos...
– Etranger, si tu es un héros, alors acceptes cette nouvelle quête.
– Je ne m'appelle pas Kinglion pour rien. Je suis d'accord ! Mais de quoi s'agit-il au juste ? Sauver le monde, une damoiselle en détresse ? demanda négligemment Kinglion.
– Silence ! intervint un Oracle. La prophétie parle par ma bouche. Il est l'heure de révéler qui sera le mois septembre. Tes futurs compagnons de route te donneront tous les détails nécessaires.
– Septembre sera un preux, le premier qui osera, annonça Pierrot, volant la vedette à l'autre Oracle.
– Moi, moi ! Je suis né en septembre. Je suis chevalier ! cria un jeune homme en levant haut le bras dans la foule.
– Ainsi soit-il. Toi et tous tes compagnons partiront d'ici une heure pour combattre le mal, déclara le Chef suprême.

Et c'est ainsi que quarante-cinq minutes plus tard, le grand troll, et le lutin qui étaient prêts depuis une demi-heure allèrent voir un peu ce qui retenaient leurs compagnons. Ils furent conduit très obligeamment par Never aux appartements de la sorcière. En chemin ils croisèrent le centaure et le lion qui attendaient également le départ avec une certaine impatience.
Ignorant Never qui semblait hésiter à frapper, par peur peut-être d'être changé en crapeau, le troll cogna avec force sur la porte de la sorcière et celle-ci apparue. Oui, une véritable apparition. Elle était moulée dans un costume noir, et ses cheveux couleur suie étaient remontés en un savant chignon qui mettait en valeur la courbe de son cou. Le troll en resta bouche bée d'admiration, le lutin s'immobilisa, le centaure ouvrit des yeux ronds et le lion saliva bruyamment.
– Qu'est-ce qu'il vous arrive ? Ne m'énervez pas ou je vous change en crapaud !
Never opéra une prudente retraite tandis que les quatre compères faisaient un effort pour se reprendre.
– On venait voir si vous étiez prête, tiens donc ! s'exclama le lutin, plus prompt que les autres à se remettre.
– Pas encore, je ne sais pas trop ce qu'il faut emporter. Surtout que mes potions sont très encombrantes...
– Ce n'est pas dur, une couverture, une arme, une gourde, un casse-croûte et c'est réglé, affirma le troll qui fut approuvé d'un signe de tête par le lutin.
– On a même besoin de rien du tout, contra le lion.
– Vous sûrement, mais pas moi ! lança la sorcière en levant les yeux au ciel. Ceci dit, tu as peut-être raison Kinglion, il ne me faut rien, excepté la formule de téléportation d'objets à distance, reprit la sorcière.
– Et si nous partions chercher les autres, suggéra le lutin.
– Bien sûr allons-y, approuva la sorcière.
Ils n'eurent pas trop de mal à trouver Yvi, le chevalier et le petit Oracle qui attendaient sagement au tournant d'un couloir, mais dénicher l'elfette se révéla beaucoup plus compliqué. Quand ils la trouvèrent enfin, ils découvrirent avec horreur qu'elle continuait à empiler des affaires à emporter pour le voyage. Derrière la jeune elfe des malles s'accumulaient.
– Êtes-vous prête ? Je vous rappelle que nous ne devons pas nous encombrer, intervint Yvi avec tact.
– Mais bien sûr. Une dernière malle et ce sera fini, mais il faut que vous attendiez encore un peu, expliqua l'elfette pas gênée du tout.
– On attendra que vous vous décidiez à n'emporter qu'un sac à dos et c'est le maximum ! grommela le troll.
– Mais je ne veux pas me séparer de mes affaires, espèce de butor ! De toute façon, je ne veux même pas partir, mais évidement mon doudou, ce *** de fiancé, a ordonné mon départ et menacé de ne pas m'épouser !
– Faudrait peut-être se décider, on doit partir, aboya le troll soutenu visiblement par les autres.
– Mais non, pas maintenant.
– Hep princesse, prépare donc un sac pour la miss et on met les voiles, lança le troll à Yvi en attrapant l'elfette par le haut de sa tunique.
– Mais, mais....espèce de brute, lâchez-moi ! Posez-moi à terre vous dis-je ! Vous m'entendez c'est un ordre ! Doudou vous tuera !
– Je crois plutôt qu'il nous remerciera de vous éloigner de lui. Je me demande même comment il a pu vous trouver à son goût, rétorqua le troll.
Las ! Les invectives continuèrent à pleuvoir sur le troll et ses compagnons jusqu'à ce qu'ils se soient éloignés du château où Pouly dormait d'un sommeil paisible.

mercredi 5 novembre 2008

Le feu d'artifice


Une pelouse pleine de monde, un tapis mouvant de corps et de têtes tournées vers le ciel. Les premiers feux éclatent dans le ciel, ils m'éblouissent et le bruit qu'ils font me surprend. Je me ratatine sur moi-même et met ma main ouverte en éventail devant mon visage tel un écran protecteur. D'autres fleurs explosent et peu à peu mes yeux et mes oreilles s'habituent. Bientôt, il n'y a plus que le ciel et moi. Des gerbes colorées jaillissent les unes après les autres et s'éteignent laissant derrière elles des nuages de fumées qui ont tôt fait de disparaître. Ces spectres gris des fleurs brillantes se fanent en effet aussi vite que leurs génitrices. Parfois, au moment où la fleur ouvre ses pétales en coeur apparaît un petit nuage gris semblable à une petite lune. Des applaudissements crépitent suivant la splendeur des bouquets, mais je ne m'y joins pas, il n'y a que le ciel et moi. Parfois, on dirait que ces feux scintillants, ces lucioles qui s'éteignent dans la nuit vont nous tomber dessus, mais ils n'achèvent jamais leur mouvement de descente. Il pleut de la lumière, mais elle ne vient jamais se poser sur nos vêtements. Mystérieux artifice ou magie des fées, ces feux sont un rêve qui passe dans le ciel.

mardi 4 novembre 2008

Le Livre Réalité


Les émissions dites de télé réalité sont terriblement à la mode depuis quelques années : on enferme les gens dans un loft, on les lâche dans la nature sauvage pour qu'ils survivent, on leur fait élever poules et cochons, on les tentent quand ils sont en couple, on leur propose de trouver l'amour à l'antenne en leur mettant sous le nez un harem, on leur apprend à devenir des stars. On écrit sur la télé réalité, qui est un fait de société tout à fait intéressant, ou bien on met en scène des émissions de télé réalité dans des livres pour les dénoncer ou être à la mode.


Maintenant, voici un nouveau concept : le livre réalité. Un écrivain est enfermé avec trois autres personnes dans une pièce qui fait à la fois office de chambre, de salon et de cuisine. Seules la salle de bain et les toilettes sont dans une pièce à part, une pièce qui a un rideau en guise de porte. L'écrivain doit retranscrire les faits et gestes des autres personnes sans interagir avec eux. L'expérience dure un mois et à la fin de ce mois, on obtient un livre réalité. Le gagnant devient le héros du livre et touche des droits d'auteur qu'il partage avec l'écrivain.

Il faut cependant préciser que pour gagner, il faut se démarquer des autres, être en quelque sorte plus héroïque dans cet espace réduit. L'écrivaine se doit d'être impartiale, même si les trois personnes dont elle doit retranscrire les gestes sont trois hommes dans la trentaine qui sont plutôt agréables à regarder. Il n'est pas question pour elle de jouer au juge quand des disputes éclatent entre les trois hommes qui se lassent de leur enfermement. Il ne faut sous aucun prétexte qu'une idylle naisse entre l'écrivaine et un de ses « personnages »... même si cela rendrait indubitablement le livre final plus passionnant.

lundi 3 novembre 2008

Une petite phrase de plus...


Marcher sans s'arrêter quelque soit la longueur du chemin, marcher toujours droit et longtemps, à contre courant, jusqu'à l'avenir des hommes.