lundi 31 mai 2010

Passage du temps


Grandir, vieillir, mourir,
c'est la trinité de la vie.



mercredi 26 mai 2010

Exercice de style : Noël bien avant l'heure

Si cette histoire vous semble charabiastique, amis lecteurs, ne vous étonnez pas, c'est parce qu'elle contient les 20 mots inventés qui ont été définis sur ce site.

Un auant, un orizaboum et une pompinette s'étaient donnés rendez-vous le jour des fryfris afin de préparer Noël. Si l'auant et la pompinette étaient zarzibèles à cette idée, l'orizaboum était quelque peu mélanostalgique. Il faut dire que ce dernier était un peu niaselet.
Ce matin-là, en guise de petit déjeuner, la pompinette fit ce qu'elle faisait par définition, l'auant lacta en grommelant ses céréales et l'orizaboum croquina un petit gâteau. Comme les nuages enfluamaient le ciel, chacun se chaussetta avant de sortir.
L'orizaboum locomotionna ensuite la pompinette et l'auant afin d'aller chercher un sapin. Au moment de couper l'arbre, la pompinette cria, terrorifiée par une ombre menaçante. L'auant lui dit de s'adultiser, mais l'orizaboum défendit la pompinette. Même s'ils furent loin d'avoir envie de se ratatapanter, ils se touspiallèrent avant de se réconcilier et de continuer à noëller.
A la fin de la journée, tout fut prêt pour Noël : les décorations, la nourriture, le sapin, tout était hallucinantissime !

vendredi 21 mai 2010

Variations


Comme la pluie et le beau temps,
Mon moral monte et descend.
Entre douceur et douleur,
Mon corps balance,
Un rire, un pleur
Et puis, tout recommence.

Les rêves de calmes plats
Sans remous ni tracas
Se noient à l'horizon,
Torpillés par le fond.

Sombre soleil ou joyeuse tempête,
Mon coeur est une girouette,
Et le baromètre de mes sentiments
Change au gré du vent.

lundi 17 mai 2010

Tournant


La vie est pleine de tournants :
mieux vaut apprendre à faire les virages.


mardi 11 mai 2010

Avis aux lecteurs de l'Encre au bout des doigts


Comme vous avez pu le constater, la publication des messages sur l'Encre au bout des doigts est un peu chaotique depuis le mois dernier. En raison de changements importants dans ma vie, il m'est difficile d'écrire et de poster régulièrement.
Je compte cependant continuer à poster sur le blog, mais ce ne sera sans doute plus qu'une fois par semaine.
Suivant mon inspiration, j'écrirai une petite phrase, un texte court, un sketch, un mot inventé ou un poème...

Marc et Animia - Episode Final

Chapitre 15 : Quand vient la fin...

Quand je repris mes esprits au lever du jour, je reconnus le paysage, j’étais à deux pas de chez mes parents. Je regardai mes mains, les griffes avaient disparu ainsi que la peau verte et noire, la fausse chevelure, les vêtements Mungiens, et la combinaison spatiale. R.Obbots me les avaient enlevés et m’avait rhabillé avec les vêtements Terriens que j’avais portés avant ma transformation en Mungien. A mes côtés se trouvaient la chemise dorée et le pantalon blanc achetés sur Zywak, je les roulai sous mon bras et je me dirigeai vers chez moi. Je tapai à la porte et presque immédiatement mes parents encore ensommeillés m’ouvrirent, et ils me serrèrent dans leurs bras. Je protestai, je n’avais plus l’âge. Ils m’ensevelirent sous un tas de questions :
– C’était bien ? Ils étaient gentils ? T’es-tu bien amusé ? Alors ce Bernard ? Et qu’as-tu donc fait ?
– Eh ! Doucement, une question à la fois, je suis seul et vous êtes deux ! Pour résumer, c’était génial et j’ai appris des tas de choses. Bon, je meurs de faim... Si on allait petit déjeuner ?
C’était merveilleux, j’étais chez moi, j’avais encore une semaine de vacances avant de retourner au lycée et j’allais en profiter. Je voulais bien découvrir les étoiles, mais c’était fatiguant et déroutant. Au moins, sur Terre, j’avais des points de repères ! Nous prîmes un copieux petit déjeuner que je dégustai avec plaisir, d’autant plus que ma mère avait fait un gâteau pour fêter mon retour. Je leur en racontai le moins possible sur mes vacances mensongères passées avec « Bernard. » Après le petit déjeuner, je partis me balader dans la montagne en compagnie de mon chien Cookie. Celui-ci m’avait fait la fête dès qu’il m’avait vu. Alors que je gravissais la pente de la montagne, je m’imprégnai du paysage. C’était avec plaisir que je redevenais moi-même : un Terrien adolescent sans responsabilités et sans soucis. Ce fut une longue promenade et je revins alors que le soleil était au zénith. La ballade m’avait un peu fatigué, car je n’étais plus habitué aux longues marches dans la montagne.
En rentrant, j’aurais dévoré n’importe quoi : le grand air ça creuse et l’exercice aussi ! Heureusement ma mère avait préparé le repas et je n’eus qu’à mettre les pieds sous la table.
– Quel appétit vorace ! On dirait que tu n'as pas mangé depuis deux mois ! plaisanta mon père
– C’est parce que j’apprécie les bons petits plats de mam !
Ça changeait des repas de la cantine du lycée et de la nourriture extraterrestre !
– Avec tout ce que tu avales, fiston, tu auras de l’énergie à revendre. Que dirais-tu d’aider ton vieux père après la digestion?
– T’aider à quoi ?
– Le petit muret de derrière la maison s’est écroulé et...
– Oh ! Il part toujours celui là !
– Alors mes deux bâtisseurs, avez-vous aimé mon repas ? demanda ma mère.
– C’était succulent mam !
– Tout à fait, tu es un vrai cordon bleu ! ajouta mon père.
Mes parents et moi, nous fîmes quelques parties de cartes, puis mon père m’enrôla de force (ou presque) pour la reconstruction du muret. Je grommelais, mais en réalité, j’étais content : c’était sympa de bâtir quelque chose aux côtés de mon père. Il était toujours de bonne humeur et plaisantait sans cesse. Au final, ce ne fut pas un, mais deux murets qui furent reconstruits. Comme la nuit tombait, j’allai faire quelques pas le long de la route, puis ma mère m’appela :
– Marc ! Le dîner est prêt.
Nous dînâmes, je me lavai les dents et vint enfin l’heure de rejoindre mon lit. Après avoir échangé les classiques « bonne nuit » avec mes parents, je montai dans ma chambre. Dès mon entrée, dans la pièce plongée dans la pénombre, je courus ouvrir ma fenêtre : dans le ciel où brillaient les étoiles, je vis passer des petites lumières vertes et oranges. J’eus un moment de flou : n’avais-je pas rêvé devant ma fenêtre Animia, Zywak et tout le reste ? Demain n’allais-je pas pour la première fois au lycée ?
Pris de doute, je quittai mon poste à la fenêtre, allumai la lumière et je jetai un coup d’œil dans le miroir : une fine cicatrice à peine visible était présente sur le côté de mon visage. Un rappel inoubliable de ce que j’avais vécu. J’éteignis la lumière et je retournai à la fenêtre. Une brise frôla mon visage, je respirai l’air pur à pleins poumons, et je contemplai le ciel : il était couvert d’une myriade d’étoiles. Désormais, je ne voyais plus du rêve dans le ciel, mais une réalité à découvrir. Je me rendais compte qu’un autre univers s’était ouvert à moi. Je m’imaginais déjà vivant sur des planètes inconnues... En explorant celles-ci, il m’arriverait mille aventures, mais toujours je reviendrais vers le havre reposant du berceau de ma naissance, la Terre. Finalement, le lycée n’était pas si terrible que ça comparé aux mystères des étoiles. Ma vie ne pourrait plus jamais être monotone, car il y aurait des voyages interplanétaires et des lettres venant d’une autre planète. Je soupirai et déposai le rond brillant que j’avais reçu dans la première lettre d’Animia sur le rebord de la fenêtre. J’allais refermer celle-ci quand j’eus l’impression que les étoiles me faisaient un clin d’œil comme si elles partageaient mon secret. Je souris : encore un tour que me jouait mon imagination ! Confiant envers demain, je refermai à regret ma fenêtre.
FIN

Le livre Une correspondante extraterrestre

lundi 10 mai 2010

Utilisation


Il ne faut pas acheter pour avoir, mais pour utiliser.


jeudi 6 mai 2010

Marc et Animia - Episode 47

Chapitre 14 : Ali baba et les 112 tapis - Partie 2/2

Ce fut Plantunia qui me réveilla.
– Grimfilk, debout ! Il est temps de vous préparer pour la fête. Vous devez descendre à 16 heures, vous avez donc une demi-heure pour vous habiller.
– J’ai dormi si longtemps !
– Eh oui ! Mais vous avez eu de rudes journées. Bon je vous laisse !
J’acquiesçai, je dormais vraiment beaucoup ! Cela devait être à cause du changement de planète, cela perturbait mon corps qui avait besoin de plus de repos car il utilisait certainement beaucoup d’énergie pour s’adapter. Je pris une douche express et revêtis mon costume bleu. Tout cela me prit vingt minutes, j’avais donc encore... oh ! Et puis au diable les emplois du temps et les contraintes d’heures ! Et moi qui croyais que les vacances étaient faites pour décompresser, je passais mon temps à regarder l’heure. J’attendis pourtant que les dix minutes s’écoulent avant de prendre l’ascenseur. En bas, une dizaine de Zywakiens m’accueillirent chaleureusement, interrompant même leurs discussions. Les parents d’Animia me photographièrent ce qui m’étonna, mais comme c’était eux... Tiens, mais où était Animia ? On me conduisit à une espèce de table, puis une musique grandiose retentit et apparue une jeune fille toute vêtue de blanc qui avança à pas lents vers moi ?! Oh non ! Ça devait être Animia et ses parents avaient organisé notre mariage. Je ne comprenais pas ! Mais pourquoi ne m’avait-on pas prévenu ? Était-ce normal ? Étais-je en train de rêver ? Les questions se bousculaient dans ma tête : pourquoi ? Qui ? Quand ? Comment ? La cérémonie commença et je restais un peu perdu, mais bientôt je fus pris par la cérémonie que je voyais comme si j’étais à l’extérieur et qu’il ne s’agissait pas de moi. Animia m’entraîna dans une étrange danse et puis un Zywakien nous lança à chacun un cerceau qui était attaché par un ruban à celui de l’autre. Je ne sais pas par quel miracle je parvins à le rattraper. Les invités entamèrent un chant :
« Par les anneaux du mariage, ils sont unis
Et pour leurs jeunes âges, la vie leur sourit
Que vont-ils répondre ? Telle est la question ?
Tout cela va dépendre, c’est le sujet de la chanson,
Il n’y a pas de doute leurs réponses termineront par I ! »
– Oui, oui, oui, c’est ainsi ! chantonna Animia et elle me fit un discret signe de la main.
– Oui, oui, oui, c’est la vie ! baragouinai-je hébété.
– Oui, oui, c’est l’unique réponse à cette question ! reprirent les invités d'une seule voix.
Je me serais cru au beau milieu d’une comédie musicale, si je n’avais pas su qu’il s’agissait d’une cérémonie de mariage. Animia et moi signâmes un papier et j’entendis :
– Vous êtes désormais unis par les liens sacrés du mariage.
Il y eut une joyeuse fête auquel je ne participais pas, plongé comme j’étais dans un abîme de réflexions. En tout cas, je ne pouvais pas dire que j’étais malheureux de quitter Zywak, les aventures c’était bien, mais à petites doses. Et puis j’étais pressé de prendre de vraies vacances, des vacances sans horaires, aussi c’est avec plaisir que je vis arriver le moment où les parents d’Animia me conduisirent à la navette. Ce ne fut pas l’Assorien qui m’accueillit à bord : il m’avait bien dit qu’il ne couvrirait pas ce vol là, mais je fus quand même déçu. Il y avait déjà des passagers, ce qui limita mon choix pour ma place. Je rangeai mes bagages à l’endroit prévu à cet effet, et à peine m’étais-je assis que j’eus la surprise de voir arriver Animia.
– Est-ce que je peux m’asseoir à tes côtés Grimfilk ?
– Bien sûr, mais que fais-tu ici ?
– Je vais tout expliquer, murmura-t-elle.
– Oui, j’aimerais bien savoir pour le mariage, chuchotai-je réalisant enfin que j’étais marié.
Elle s’assit après avoir ajouté une malle à mes bagages.
– Alors ? demandai-je avec impatience.
– Sur Zywak, une fois les fiançailles annon-cées officiellement, le mariage peut avoir lieu n’importe quand...
– Ah bon ?!
Elle hocha la tête en signe d’assentiment et poursuivit son discours :
– Même moi, je n’ai pas été prévenue, c’est ma mère qui m’a choisi ma robe de mariée.
– Pourquoi es-tu là ?
–L’épouse accompagne le mari dans sa demeure.
– Comment va-t-on faire ?
– Ne t’inquiète pas ! J’ai réfléchi à tout pendant la fête : avec ma dot, tu pourras rentrer chez toi et moi j’irais habiter sur Mungy...
Une voix annonça, interrompant Animia :
– Décollage éminent, veuillez attacher vos ceintures !
– C’est quoi ta dot ? demandai-je.
– R.Obbots et sa navette de secours, mes vêtements, Pinfin mon animal, deux pierres rares, mes deux robots et tous mes livres ordinateurs ainsi qu’un ordinateur très puissant. Ma dot sera envoyée par mes parents plus tard, mais je téléphonerai à la maison et demanderai à R.Obbots de venir et de te ramener chez toi.
– Les deux pierres rares suffiront pour acheter une maison ?
– Je crois que oui !
–Je vais te confier ma prime.
– C’est gentil Grimfilk, mais tu n’es pas obligé.
– On est marié non ? dis-je d’un ton railleur.
– Grimfilk, tu sais, ce mariage n’est valable que dans les T.N.D.P., donc dans l’avenir, tu pourras te remarier où tu sais.
– Je serais bigame !
– Mais personne ne le saura jamais et...
– ...oui, mais si toi tu désires épouser un Zywakien, tu ne pourras pas.
– Tu as raison, je n’y avais pas pensé sous cet angle là.
– Connaît-on le divorce sur ta planète ?
– Évidemment !
– Et on l’applique ?
– Rarement, mais c’est faisable. Voilà, tous les problèmes qui se posaient sont réglés !
– Eh ! Pas si vite, tes voisins ne comprendront sûrement pas pourquoi ton époux n’est jamais là.
– Tu pourras toujours venir pendant tes vacances et puis, je raconterai que tu travailles sur d’autres planètes.
– Je n’aurai pas forcément la possibilité de venir à chaque vacances...
– Je viendrai dans ce cas là sous les traits de ton ami Bernard et je dirai aux voisins que je rejoins mon mari. Quand penses-tu ?
– Et par quel moyen de transport ?
– Par la navette de secours de R.Obbots ou si j’ai suffisamment d’argent, j’achèterai une navette comme celle qui t’a conduit de la Terre à la plate-forme.
– Auras-tu assez d’argent pour acheter une maison, une navette et vivre ?
– J’ai précisé pour la navette que c'était seulement si j’en avais suffisamment et puis, je pourrai travailler dans cinq ans, j’aurais le droit.
– Et tu...
– ...Je me débrouillerai d’ici là, les pierres rares et ta prime suffiront.
– Ce ne sera pas un peu juste pendant cinq ans ?
– En me serrant la ceinture, et en abandonnant l’idée d’acheter une navette, cela devrait aller, enfin je crois.
– Hum. On dénichera bien une solution d’ici là, si des problèmes se posent, je crois que j’ai projeté un peu loin dans l’avenir.
– Oui, nous avons le temps.
– Continuons-nous à correspondre ?
– Cela me paraît évident ! Oui !
– Au fait, pourquoi tes parents ont subitement décidé de nous marier ?
– A vrai, dire je ne sais pas trop, mais il y a deux ou trois possibilités.
– Lesquelles ?
– Mes parents voulaient se débarrasser de moi ou ils croyaient ma réputation fichue et ils ont préféré me marier ou ils ont compris que tu étais quelqu’un d’accompli et qu’il ne se présenterait pas beaucoup mieux comme parti.
– Tu plaisantes j’espère !
– Je n’ai fait que donner mon avis.
– C’est triste de penser que l’on va se quitter, même si je suis heureux de rentrer chez moi.
– Nous ne serons pas vraiment séparés vu que nous continuerons à nous écrire.

Il n’y eut pas d’incident cette fois-ci pendant le voyage, et le temps s’écoula rapidement grâce à nos discussions amicales. Enfin nous débarquâmes tout près de Mungy sur la plate-forme où se trouvaient des navettes. L’heure de la séparation approchait à grands pas. Animia appela R.Obbots comme elle me l’avait annoncé.
– Il arrivera bientôt, tu n’as plus qu’à attendre. Je suis désolée de ne pouvoir rester avec toi, mais il faut que je trouve une personne qui acceptera de m’emmener sur le sol même de Mungy.
– Je comprends, dis-je, me souvenant que les taxis n’existaient pas dans les planètes de la T.N.D.P.
Les adieux furent brefs, car Animia était pressée et moi j’étais ailleurs, déjà retourné sur Terre dans mon esprit. L’attente ne fut pas longue, et bientôt R.Obbots atterrit. Il me fit entrer dans la navette de secours, je programmai celle-ci pour aller sur Terre pas loin de chez mes parents sous la surveillance du robot qui corrigea mes erreurs. La navette de secours décolla brutalement, et je me cognai la tête contre la paroi. Le choc m’assomma et je perdis conscience.

(Fin du chapitre 14)

Le livre Une correspondante extraterrestre

mercredi 5 mai 2010

Marc et Animia - Episode 46

Chapitre 14 : Ali baba et les 112 tapis - Partie 1/2

J’étais tellement énervé que je dormis fort mal. A 6 heures, je descendis prendre mon petit déjeuner : personne ! Ce n’est qu’une demi-heure après que le père d’Animia vint me chercher. Ensemble nous montâmes en haut de la cloche où il prit le volant d’un engin beaucoup plus spacieux que celui qu’Animia conduisait. J’étais mal à l’aise, je ne réussirais jamais à vendre 112 tapis en une journée, d’ailleurs qui pouvait ? Peut-être un excellent vendeur qui a des années d’expériences derrière lui ou un chanceux. Oui, tout ce qu’il me fallait c’était de la chance, énormément de chance. J’aurais mieux fait de refuser le défi, mais alors j’aurais dû dire adieu aux aventures dans l’espace, aux découvertes fabuleuses et aux voyages dans les étoiles. Par contre, même si je perdais le défi, je ne serais pas forcé de quitter tout cela. Ce ne serait qu’une question d’orgueil et d’amour-propre.
– Nous sommes arrivés, tu peux descendre Grimfilk, bonne chance ! cria le père alors que je quittais l’engin.
– Salut ! s’exclama une statue... Euh... une créature de pierre.
– T’es le Mungien qui vient pour obtenir le diplôme ? continua l’individu.
– Oui !
– Suis-moi dans la boutique que je t’explique !
Il se mit à marcher et j'entrai à sa suite à l'intérieur du magasin.
– Voilà les tapis à vendre mon gars, bonne chance et à plus tard.
Je le regardai s’éloigner. Je fis le tour du magasin - ce qui ne fut pas long - il était plein de tapis de toutes sortes, mais je devais vendre ceux que le type en pierre m’avait désigné : les tapis en question étaient laids avec leurs grosses fleurs rouges avec des cœurs bleus sur fond mauve et en plus ils coûtaient trois pierres de troisième classe dix-huitième degré, ce qui n’était pas rien. Un client se présenta environ un quart d’heure après mon arrivée.
– Je suis juste venu regarder, me prévint-il alors que je m’approchai de lui.
Ça commençait mal, et je me sentais déjà découragé. Je réfléchis, ces tapis j’en vendrais dix et encore, c’était un maximum à moins d’un miracle ou d’une idée géniale, ce qui était du pareil au même. J’eus une illumination, je pris l’un des tapis à vendre et une paire de ciseaux qui traînait là et je me mis à découper des formes géométriques dedans. Intrigué le client s’avança et demanda :
– Que fabriquez-vous ?
– C’est un nouveau jeu pour enfants, le puzzle tapis.
– Ça coûte combien ?
– Trois pierres de troisième classe dix-huitième degrés.
– C’est cher !
– Mais c’est son prix.
Je réussis à en écouler 6 comme ça en comptant le premier, mais pas mal de clients repartaient avec les mains vides ou avec d’autres tapis bien plus jolis. Je devais découvrir une meilleure idée. Je réfléchis... réfléchis, le temps passa et je finis par trouver : il fallait utiliser ma célébrité. Je me postai à la porte de la boutique et criai :
– Qui veut un tapis dédicacé par le Mungien sauveur de la navette ? Qui n’a pas son tapis dédicacé ?
Des passants me reconnurent et entrèrent dans la boutique où je parvins à vendre 14 tapis signés de ma main. D’une façon ou d’une autre l’histoire se propagea et à midi, il ne me restait plus que 65 tapis. Il y eut ensuite un long temps mort, mais la vente reprit à quatorze heures, encore 20 partirent, puis 15. Je refis les comptes, il me restait 30 tapis à vendre.
A dix-neuf heures, j’avais sur les bras 20 tapis et les clients se faisaient plus rare. J’en vendis 3 à des personnes qui allaient à un dîner et qui avaient oublié les cadeaux qu’ils comptaient offrir. Plus tard, un fou m’en acheta 11 non dédicacés pour les accrocher à ses murs.
A vingt et une heures, je possédais encore 6 tapis, mais j’étais si fatigué que je m’endormis sur une des carpettes que je devais écouler.
A cinq heures du matin, une personne me réveilla, et m’acheta le tapis sur lequel j’avais dormis. Il m’aida à noter dans sa langue ceci : ici a dormi Grimfilk Gastorien qui a permis le retour d’une navette pleine de passagers dont il faisait partie et c’est LUI qui écrivit ces mots avec mon aide. Je signai le message et réussis le tour de force de lui refiler un tapis puzzle. Je n’avais plus qu’un peu plus d’une heure et demie pour vendre les 4 tapis restants.
A six heures et quart, je commençais à m’inquiéter sérieusement, personne ne venait et j’en possédais toujours 4. Et puis, il y eut un miracle : une passagère de la navette entra.
– Je vous remercie d’être allé récupérer la pièce, je suis venue quand j’ai su que vous étiez ici.
Elle m’acheta les 4 tapis sur lequel je dus, avec son aide, écrire quatre dédicaces différentes qu’elle me demanda d’inventer. Après son départ, je sautai de joie, j’avais remporté le défi !
Peu de temps après, le père d’Animia et deux Zywakiens que je n’avais jamais vu arrivèrent.
– Alors ? m’interrogea le père.
– Les 112 tapis ont été vendus ! dis-je.
– Non, annonça l’un des inconnus.
– Effectivement, il n’en a même pas vendu un seul ! s’exclama l’autre en montrant une pile de tapis aux couleurs changeantes.
– C’était ceux-là qu’il fallait vendre ? Mais on m’a dit que je devais vendre les tapis à grosses fleurs rouges ! protestai-je.
– Quoi ! cria le père d’Animia.
– Il y a eu une erreur, murmura l’inconnu qui avait parlé en premier.
– Il a écoulé les tapis invendables, il aura donc son diplôme, annonça l’autre.
– Pas question ! répliqua violemment le premier.
– Il a réalisé un travail plus difficile que prévu et ce n’est pas lui qui s’est trompé, c’est la personne qui l’a accueilli, intervint le père.
– Vous avez raison ! s’exclamèrent les inconnus d’une seule voix.
L’un d’eux me tendit une plaque métallique où était gravée que Grimfilk Gastorien avait obtenu son diplôme de vendeur. Le père d’Animia m’embarqua dans la navette après les salutations.
A mon retour, je me couchai dans le lit flottant pour me remettre de ma fatigue et de mon mal de dos (le tapis sur lequel je m’étais endormi la veille n’était pas très confortable et plutôt dur comme il était posé sur le sol.) Le sommeil m'emporta rapidement.

(Suite et fin du chapitre 14 qui est l'avant-dernier chapitre du roman dès demain !)
Le livre Une correspondante extraterrestre

mardi 4 mai 2010

Sens, signification et interprétation d'un texte

Je ne comprendrai jamais complètement le goût pour l'incompréhensible. En même temps, en privilégiant autre chose que le sens, on obtient des images nouvelles et intéressantes... et puis c'est une marque de confiance envers l'imagination du lecteur qui peut alors interpréter en toute liberté.

lundi 3 mai 2010

Imprévu


Nous nous attendons à tout,
sauf à ce qui nous arrive.