vendredi 30 janvier 2009

Fin


Je voudrais m'enfoncer au plus profond
Des bois, me noyer dans les eaux du lac vert,
Me laisser emporter par le courant de la rivière,
Et, bercé par la mer, disparaître à l'horizon.

Oui, j'aimerais dans la forêt me fondre,
Avec les arbres me confondre,
Dire “au revoir” dans un soupir
Et partir pour ne plus jamais revenir.

Je vous donnerai mon amour
Avant que ne s'écoule la fin des jours,
Promis. Mais il est l'heure du départ,
Et je vous murmure “à plus tard.”

jeudi 29 janvier 2009

Il était une fois - Episode 17


– Tout ça, c'est parce que je suis mi-homme, mi-taureau !

– On dit que vous tuez tous ceux qui s'aventurent dans votre labyrinthe, intervint Ornella.
– Des racontars ! Cependant, si on m'attaque, je me défends !
– Pourquoi, à une époque, demandiez-vous qu'on vous envoie des jeunes gens ? demanda Vérité.
– Simplement parce que je me sentais tout seul, je voulais des amis. Malheureusement, il me frappaient sans m'écouter. Et si vous veniez chez moi ?
– J'aurais une fâcheuse tendance à dire non, par simple prudence, répondit Vérité.
– Vous pourriez vous restaurer, j'ai de la bière en trop... dit le Minotaure.
– Bon, je suis partant. Qu'en penses-tu Ornella ?
– Ah ces hommes ! Pardon, ah ces trolls, tous les mêmes ! s'exclama la sorcière.
– C'est un oui ? demanda le troll.
– Allons-y ! trancha le Minotaure.
– Vous pourriez nous guider ensuite hors du labyrinthe ? demanda Ornella tandis qu'ils marchaient pour se rendre dans l'antre du Minotaure.
– Ma foi, non. Je serais sorti depuis longtemps sinon. Mais, je connais le chemin jusqu'à chez moi.
Dans un cul-sac du labyrinthe, un grand lit, une table et un banc étaient disposés. Sur le côté, il y avait un petit foyer et un tonneau de bière. Le troll et le Minotaure trinquèrent tandis qu'Ornella assise au bord du banc grignotait pensivement. Brusquement le Minotaure se tourna vers elle, l'empoigna et il la ficela. Le troll arriva sans se presser, comme au ralenti, puis s'immobilisa complètement. Il avait beau essayer de bouger, il n'y arrivait pas, ses membres étaient statufiés. La sorcière désormais attachée aux montants du lit, voulut ouvrir la bouche pour transformer le Minotaure en un vulgaire crapaud, hélas, celui-ci croyant qu'elle allait crier, c'est-à-dire lui casser les oreilles, la bâillonna d'un geste vif.
– Le coup de mettre de la potion de raideur dans la bière marche toujours, déclara-t-il. Comme d'habitude, je vais pouvoir tranquillement m'occuper de la femme tandis que l'idiot de service sera forcé de regarder. Cela faisait longtemps que je n'avais plus vu de jeune beauté...
D'un coup de corne, il arracha l'habit d'Ornella. La sorcière n'avait pas peur, mais elle était en colère et, puis pas qu'un peu ! Vérité lui aussi était furieux. Encore et encore, il essayait de bouger. Dans le labyrinthe, il n'y avait que le Minotaure pour être heureux, mais cela ne dura pas longtemps. Pourquoi ? Tout simplement parce que le troll, dès qu'il eût réussi à se déplacer, l'empoigna violemment, l'écrasa contre le mur, et le cogna jusqu'à ce qu'il soit K.O.
– Heureusement que je n'avais pas bu toute la chope de bière parce que je lui trouvais un drôle de goût.
– Le mieux aurait été de ne pas venir en boire, répliqua la sorcière.
Puis, voyant que Vérité, la regardait avec un intérêt un peu trop prononcé, elle prononça une formule qui la rhabilla.
– Tu étais aussi bien avant...
– Pour marcher dans le labyrinthe, non, pour faire ce que je lis dans tes yeux, oui...
– Tu ne sais pas lire dans mes yeux.
– Vraiment... Et que disent-ils donc alors ?
– Mes yeux déclarent qu'ils t'aiment tout en pensant que tu pourrais les remercier de t'avoir sauvée...
– Merci, maugréa Ornella.
– Ne pourrais-tu pas me remercier plus chaleureusement ?
– Peut-être, mais tes yeux voient mal. Comment peux-tu dire que tu m'aimes ?
– Parce que cela est la vérité, et plutôt que de tourner autour du pot...
– Demain, quand tu verras que tu t'es trompé, que feras-tu ?
– Pourquoi serais-je en train de commettre une erreur ? De toute façon, il faut savoir tenter !
– Tu espères me convaincre avec ces maigres arguments, tu me connais mal !
– C'est parce que que tu ne veux pas te faire connaître.
– Tu n'as qu'à lire dans mes yeux.
– Je n'ai jamais prétendu lire dans les yeux des gens, moi, rétorqua Vérité.
– Cette discussion devient fatigante... Finalement, au lieu de m'emberlificoter la tête sous le prétexte d'être raisonnable, je vais laisser parler mon cœur... déclara Ornella et sans plus tarder, elle embrassa Vérité qui mit un moment à se ressaisir, tellement, il était surpris.
– Franchement, on ne peut pas vous laisser seuls 5 minutes !
Ornella s'arracha aux bras de Vérité et essaya de voir d'où venait la voix moqueuse.
– Au-dessus de vos têtes les amoureux !
Dans un bel ensemble, nos deux amis levèrent la tête et aperçurent Libellule.
– Pendant que certains cherchent la sortie, il y a des gens qui se reposent, c'est honteux ! s'exclama le lutin avec un amusement évident.


mercredi 28 janvier 2009

Une espèce pas si rare...


Nom commun qu'on ne peut trouver ailleurs que dans le dictionnaire des mots inventés.


AUANT (Nom Masculin) : oiseau vivant essentiellement la nuit, se dit aussi d'une personne.


mardi 27 janvier 2009

Greniers


Certaines idées sont des clichés. Les greniers, c'est connu, sont des lieux étranges et fantastiques où tout peut arriver. Et c'est pourquoi, ils inspirent. Les malles et les armoires qu'ils peuvent contenir sont des portes vers un ailleurs merveilleux. On entre dans l'armoire et on ressort dans un autre monde. On se cache dans la malle et quand on la rouvre, on se retrouve dans le passé.


Maintenant, imaginez deux adolescents qui s'ennuient pendant leurs vacances à la campagne. Ils sont chacun de leur côté, chacun ayant été emmené par leurs parents contre leur volonté dans un trou perdu. La fille s'ennuie jusqu'à ce qu'elle découvre sous le toits, une pièce pleine de meubles et objets empoussiérés. Le garçon ne sait que faire jusqu'à ce qu'il apprenne l'existence du grenier. Ils entreprennent des fouilles respectives. La fille s'émerveille devant de vieilles lettres d'amour retenues par un ruban bleu fané. Le garçon regarde avec intérêt des médailles. Et, puis, pour s'amuser, il enfile une vieille redingote tandis qu'elle essaye une robe de bal à la dentelle jaunie. Elle fait virevolter sa jupe, il redresse les épaules... et ils se retrouvent chacun à la place de l'autre. Dans le corps de l'autre. Parce que, c'est connu, dans les greniers, tout peut arriver.




lundi 26 janvier 2009

Chut !


Il faudrait parfois écouter le silence.


vendredi 23 janvier 2009

Tout s'échappe


Tout se brouille, se mélange sur la toile
de la vie,
Les étoiles s'allument, s'éteignent sur la voûte
de la nuit,
Les mains s'enlacent, se séparent dans un perpétuel
ballet,
Et les sentiments dans des murmures incertains dévoilent
le cœur et ses secrets.

Tout se mêle, se noue, se casse sur la trame
du destin,
Il ne reste quelques fils, guides fragiles vers
demain.
Le cœur, amas inextricable demeure perdu entre deux
émotions,
S'égare dans les rêves, hésite, s'oublie dans
une illusion.

Tout s'échappe, se croise, se noie dans les eaux de
l'avenir,
Le temps court, les heures se meurent, et l'oubli efface
les souvenirs.
Au loin se dessine encore la silhouette d'un être et de son
charme :
Là, vivait un cœur, ici se mourrait un amour, et maintenant
il y dort une âme.



jeudi 22 janvier 2009

Il était une fois - Episode 16


– C'est un problème, mais avec vos mains, en grattant le sol, vous devriez y parvenir, répondit le fantôme.

– Mais cela va être horriblement long et je vais m'esquinter les mains ! Votre tombe doit être loin sous terre...
– Pas trop, allez, je suis certaine que c'est faisable et puis, avec un fantôme qui passe à travers les murs, retrouver tes compagnons d'infortune va être un jeu d'enfants.
– Mes mains sont précieuses, car je suis une elfette guérisseuse, mais je suppose que si je les blesse, je peux les guérir. De toute façon, je n'ai pas trop le choix...
– Je ne me souvenais plus que le monde était si gris et si triste.
– C'est parce que le mal a envahi Lostland. Avant c'était le paradis : un grand ciel bleu, un soleil éclatant, des fleurs multicolores, des chants d'oiseaux, une brise légère et une paix royale.
– Quand je vois ce lieu glacial, battu par le vent et le noir, j'ai du mal à me le représenter... Au fait, c'est quoi ton nom ?
– Nyssa, et toi ?
– Je ne m'en souviens pas, quel est ton prénom préféré ?
– Spiolys, répondit Nyssa sans hésiter.
– Je m'appelle Spiolys alors, c'est joli comme prénom…
– Enchanté de faire ta connaissance Spiolys !

A présent que nous connaissons la situation de tous nos héros, revenons à Vérité et Ornella...
– Je n'y peux rien si je ne parvenais pas à monter entre les deux murs ! Et puis, tu n'avais qu'à te rappeler de tes sorts ! s'exclama Vérité.
– Ne nous disputons pas, et avançons plutôt dans ce labyrinthe, répliqua Ornella.
– On marche depuis longtemps maintenant, je suis sûr que nous tournons en rond.
– Peut-être, mais que peut-on y faire ?
– Pas grand chose. Je peux te raconter ma vie pour passer le temps.
– Pourquoi pas...
– A six ans, mes parents sont morts à la chasse aux griffons, aussi, comme le veut la coutume, le chef du village m'a adopté. A douze ans je recevais le prix du plus mauvais troll, cependant à seize ans, on me décerna celui du meilleur. Je suis devenu un guerrier du village et la routine s'est installée jusqu'à ce le chef déclare que la tribu partait rejoindre d'autres trolls. La suite, tu la connais, puisque tout le monde s'est retrouvé au château du roi Pouly.
– Comment es-tu passé du pire au meilleur en quatre ans ?
– J'ai fini par me rendre compte que le prestige plaisait aux filles trolls, alors j’ai décidé de m’améliorer, répondit Vérité.
Ornella fit la grimace en apprenant ce qui avait motivé les efforts du troll.
– Cependant, je dois avouer que sans les punitions du chef du village et les conseils de ce vieux troll rencontré dans le marécage, je n'aurais peut-être pas réussi... ajouta précipitamment Vérité.
– Que vous a raconté ce très vieux troll ? Et que faisiez-vous dans ce marécage ?
– Je m'étais perdu. Ce vieux troll m'a parlé des arcanes du monde. Il m'a dit notamment que le temps était trop court pour le perdre, et qu'il fallait aller droit au but plutôt que gaspiller son temps.
– Plus facile à dire qu'à faire. Il ne faut pas sauter certaines étapes sous prétexte de ne pas perdre de temps.
– Je trouve que je n'ai jamais rien fait de ma vie, et j'ai bien l'impression d'avoir perdu mon temps.
– Je n'ai rien fait de spécial non plus et il ne restera rien de mon passage sur Lostland, mais quelle importance, puisque j'aurai vécu ?
– Il me semble que laisser une invention, une oeuvre d'art, ou au moins, assurer sa descendance, est une façon de contribuer au monde qu'on laisse derrière soi à sa mort.
– Je ne suis pas d'accord. Le temps est de toute façon une chose relative.
– Philosopher en se perdant dans les méandres d'un labyrinthe, voilà qui est original ! Et si tu me racontais aussi ta vie ?
– Mon père était chevalier et ma mère, magicienne. Quand mes dons pour la sorcellerie se sont révélés, il m'ont envoyé chez la vieille sorcière qui habitait au château du roi Pouly afin que je sois formée. A la mort de cette dernière, j'ai pris sa place. Et, me voilà à présent engagée dans cette drôle de quête.
– C'est sérieusement simplifié comme histoire !
– Tu ne peux pas dire que la tienne regorgeait de détails ! s'écria Ornella.
– Tais-toi une minute, j'ai entendu un bruit... Quelqu'un arrive.
Vérité ne se trompait pas et bientôt apparut quelqu'un que vous connaissez tous. La première réaction du troll fut d'empoigner la massue qui se trouvait à sa ceinture et de se rapprocher d'Ornella afin de la protéger.
– Je ne cherche pas la bagarre ! s'exclama celui que vous connaissez tous.
– Néanmoins, vous avez mauvaise réputation. Il paraît que vous dévorez les jeunes filles, déclara Vérité.

mercredi 21 janvier 2009

Gogoshiba


Le 4 avril 200X
- Service Gogoshiba à l'appareil, que puis-je pour vous ?
- Bonjour, mon nom est Vic Tim, et mon ordinateur portable qui est sous garantie J3 ne démarre pas systématiquement. Quand j'arrive à l'allumer, l'écran devient noir au bout de quelques minutes sans raison particulière.
- Monsieur Tim, compte tenu de ce que vous me décrivez, je vous suggère de tester sur un écran externe pour voir si le problème vient de l'écran.
- Mais je n'ai pas d'écran externe à ma disposition, je n'ai que mon ordinateur portable.
- Cependant, vous comprendrez que nous devons cerner l'origine du problème avant d'envoyer un technicien à votre domicile.
- Que puis-je faire ?
- Vous pouvez réinstaller Windows avec le Cdrom prévu à cet effet.
- Et pour mes données ?
- Je vous conseille de les sauvegarder. Au revoir, Monsieur Tim.

(Vic transfère ses données sur un disque dur externe tout en luttant contre les caprices de son ordinateur portable)

- Service Gogoshiba à l'appareil, que puis-je pour vous ?
- C'est Monsieur Vic Tim. Même après la réinstallation de Windows, mon ordinateur continue à avoir des problèmes.
- Vic Tim, Vic Tim... Ah oui, vous avez appelé tout à l'heure. Peut-être est-ce la poussière qui empêche votre ordinateur de fonctionner. Vous devriez passer l'aspirateur au niveau du ventilateur.

(Monsieur Tim hausse les épaules et passe l'aspirateur sans conviction)

- Service Gogoshiba à l'appareil, que puis-je pour vous ?
- C'est Monsieur Vic Tim. Même après avoir passé l'aspirateur sur le ventilateur, mon ordinateur continue à avoir des problèmes.
- Vic Tim, Vic Tim... Ah oui, vous avez appelé tout à l'heure.
- Pourriez-vous faire venir un réparateur ?
- Nous allons commander une carte mère. Le réparateur vous contactera dans quelques jours.

Le 24 avril 200X
- Monsieur Vic Tim ?
- Lui-même.
- Service Gogoshiba à l'appareil, nous aimerions prendre quelques minutes de votre temps afin de savoir si vous êtes satisfait de la réparation effectuée sur votre ordinateur.
- Mais je n'ai pas récupéré mon ordinateur ! Il a été envoyé au laboratoire Gogoshiba, car le réparateur envoyé à mon domicile a constaté que mon ordinateur continuait à mal fonctionner après le remplacement de la carte mère.
- Ah bon... Pourriez-vous tout de même répondre aux questions ?
- Vous n'auriez pas des nouvelles de mon ordinateur par hasard ?
- Non, désolé, notre service ne procède qu'à l'enquête, je ne suis pas en mesure de vous donner des informations. Bref, sur une échelle de 1 à 5, êtes-vous satisfait de la rapidité avec laquelle vous avez pu joindre le service Gogoshiba...

(Vic répond patiemment aux questions)

Le 7 mai 200X

(Bruit de sonnette)
- Monsieur Vic Tim, nous avons un colis pour vous.
- C'est curieux, je n'attends rien.
- C'est marqué Vic Tim sur le colis.
- Je le prends, bien sûr.

(Vic ouvre le colis et découvre son ordinateur portable. Il essaye de l'allumer à plusieurs reprises. En vain, l'écran reste noir.)

- Service Gogoshiba à l'appareil, que puis-je pour vous ?
- Bonjour mon nom est Vic Tim et je vous appelle, car mon ordinateur portable, après réparation, ne fonctionne plus du tout.
- Comment ça ?
- Il m'a été renvoyé par la poste sans que personne ne me prévienne, et il ne fonctionne plus du tout. L'écran reste noir.
- Nous allons vous commander un écran et envoyer un réparateur.

Le 21 mai 200X
- Allo ?
- Monsieur Vic Tim ? Service Gogoshiba à l'appareil
- Vous appelez pour me donner des nouvelles de mon ordinateur ?
- Non, nous appelons afin de procéder à une enquête de satisfaction à propos de la réparation de votre portable.
- Je n'ai pas récupéré mon portable, car le changement d'écran effectué par le deuxième réparateur qui est venu à mon domicile n'a rien donné et que mon ordinateur a été renvoyé au laboratoire Gogoshiba.
- Ah bon. Sur une échelle de 1 à 5, êtes-vous satisfait de la rapidité avec laquelle vous avez pu joindre le service Gogoshiba...
- Je suis insatisfait, zéro pointé partout !

(Vic raccroche)


A suivre...


mardi 20 janvier 2009

L'échange


Au Japon, on échange couramment ses journaux intimes avec un ou une amie. De nos jours, partout dans le monde, par le biais du web, les journaux intimes sont partagés avec n'importe qui. Dans les deux cas, il y a une volonté d'échange et au final, on choisit ce que l'on montre.
Ainsi, le journal intime en tant que cahier que nul autre que soi, ne doit voir, continue d'exister. Le journal intime sera caché, éventuellement fermé par une ridicule petite clef dorée ou argentée, et protégé des regards indiscrets.

Maintenant, admettons que ce cahier soit en fait relié à un autre, et que quelqu'un quelque part, puisse le lire et commenter ce que vous avez choisi de garder pour vous. Quelle sera votre réaction ?

Elsa, elle, ne peut s'empêcher de penser que c'est sa petite soeur qui lui joue un mauvais tour. Elle cache avec plus de soin son précieux journal, mais en vain, car les commentaires ne cessent pas. Elle l'emporte alors partout avec elle, y compris au lycée, et est obligée d'admettre qu'elle est face à un phénomène surnaturel. Dès lors, son journal devient un lieu d'échange avec ce mystérieux inconnu dont elle s'efforce de découvrir l'identité.

Est-ce quelqu'un de son lycée ? Quelqu'un de son âge ? Peut-être est-ce un extraterrestre. Ou bien un fantôme. Un être invisible. A moins que ce ne soit quelqu'un qui se trouve dans le futur ou dans le passé. A force d'échanger, Elsa est tombée amoureuse et, de son côté, le mystérieux inconnu ne semble pas indifférent à l'adolescente de dix-sept ans.

Pour une fin tragique, l'inconnu devra vivre dans un passé lointain et Elsa ne pourra que se recueillir sur sa tombe. Pour quitter le domaine du fantastique et tomber dans la science-fiction, l'inconnu devra être un extraterrestre qui viendra peut-être enlever Elsa dans sa navette spatiale. Pour une fin guimauve, ce sera un garçon de son temps et de son âge. Pour une fin en demi-teinte, ce sera quelqu'un du futur et Elsa devra attendre qu'il naisse pour le retrouver. Et pour une fin heureuse, il suffira que l'inconnu soit à même de venir la chercher à la porte de son lycée, quand bien même il aurait dix ou vingt ans de plus qu'elle.

lundi 19 janvier 2009

Rêve



Tout se meurt, les rêves allumés aussi se consument.



vendredi 16 janvier 2009

Avant



J'ai déroulé le fil du temps,
Je suis remonté à contre-courant
J'ai revécu tous les instants
Que j'ai mené à coeur battant,
Tous ces petits riens charmants,
Tous ces tendres moments.
Je suis redevenu enfant
Sur la pente du temps glissant...
Je m'en suis allé, rêvant
A toute la douceur d'avant.


jeudi 15 janvier 2009

Il était une fois - Episode 15


Si les murs du labyrinthe n'avaient pas empêché les compagnons de communiquer entre eux, le lutin aurait sûrement entendu au milieu des encouragements qu'il prodiguait à Kinglion, les cris de douleurs du centaure.

– Tes plaies se sont rouvertes, il faudrait panser ces blessures, constata Yvi.
– Avec quoi ? Nous n'avons aucune affaire, grommela le centaure.
– J'ai encore mes habits et ma tunique peut très bien terminer en lambeaux.
– Il ne fait pas chaud et… aïe !
Yvi commença silencieusement à déchirer son habit. Elle essuya ensuite les plaies avec précaution. C'était étrange qu'elles se soient rouvertes maintenant et non quand le centaure avait galopé tout à l'heure.
– Je crois que nous n'allons pas pouvoir bouger, annonça Yvi.
– Il faut bien que nous sortions de là.
–Tu ne peux rien faire dans l'état où tu es, et je pense qu'il ne vaut mieux pas que je te laisse tout seul. Dommage que Nyssa ne soit pas là pour te soigner...
Yvi préféra ne pas révéler tout haut ses inquiétudes à Piscis. Elle avait cru voir bouger des choses en tamponnant les plaies.
– Nous n'allons pas rester là sans rien faire tout de même !
– Nous pourrions suivre le couloir où nous sommes et voir où cela nous conduit. Nous jouerions au petit Poucet pour éliminer les chemins qui ne mènent à rien. Cependant, il vaut mieux que tu te reposes.
– Qu'est-ce que les autres peuvent bien faire, à ton avis ?
– Discuter de la meilleure solution pour sortir de cet endroit ou bien mettre en pratique leurs idées.
– J'espère que personne n'est seul dans ce labyrinthe.
– Je le souhaite aussi Piscis, car ce serait terrible que quelqu'un soit tout seul dans l'un de ces sombres couloirs, seul avec ces angoisses.
Seulement, si vous avez bien compté, un de nos héros était, en effet, complètement isolé...
– Mais, pourquoi moi ? Pourquoi me suis-je laissée entraîner dans cette aventure ? Comme si cela ne suffisait pas que mon fiancé soit fâché contre moi, que je sois embarquée comme une vulgaire sac de patates sans mes affaires, que monter à cheval soit douloureux, que le paysage soit ignoble, que je voyage avec des quasi inconnus, que des griffons attaquent, que des cauchemars viennent me hanter, qu'ils se réalisent, que je sois assommée par un lion, que je sois prisonnière sous un géant, que je guérisse un nain... il a fallu que des murs me séparent de mes compagnons !
Nyssa éclata en sanglots, puis se remit à parler tout haut en reniflant bruyamment.
– J'ai peur, j'ai faim, j'ai froid, j'en ai assez !
Elle gémit, cria et pleura sur son sort longuement. Assez longtemps pour que quelque chose d'étrange se produise.
– Tu as fini de pleurer, oui ? Tu m'as réveillée, déclara une voix féminine.
Nyssa regarda autour d'elle, mais il n'y avait personne. Elle secoua la tête, voilà maintenant qu'elle devenait folle ! Non, tout ce qui lui était arrivé ne suffisait pas, il fallait maintenant qu'elle entende des voix !
– Je suis là, dans le mur.
– Qui êtes-vous ?
– Je ne sais plus exactement, mais je suis morte, ce qui fait de moi un fantôme, je suppose.
– Un fantôme ! s'exclama Nyssa avec effroi.
– Et je dormais tranquillement quand tu m'as réveillée, oui, c'est ça. Allez, dis-moi, pourquoi pleures-tu ?
– Je suis perdue dans cet affreux endroit, et en plus, je dois retrouver d'autres gens pour aller combattre le mal.
– Quelle histoire ! Allez, ne t'en fais pas, je suis une brave fille, pardon un brave fantôme, et je vais te filer un coup de main.
– Mais pourquoi feriez-vous ça ? Quel est votre intérêt là-dedans ?
– Par bonté. Cependant, si vous acceptez mon aide, vous devrez dégager ma tombe qui se trouve sous vos pieds, car, voyez-vous, je ne peux pas m'éloigner de plus de 3 mètres de ma tombe à moins qu'elle n'ait été dégagée.
– Mais je n'ai pas d'outil pour creuser !


mercredi 14 janvier 2009

Touspialler


Dans le dictionnaire des mots inventés, les verbes pullulent, ainsi, on trouve le verbe "touspialler" qui a une conjugaison irrégulière à l'indicatif présent.


TOUSPIALLER (V) : râler contre quelqu'un pour des broutilles.

Je touspialle
Tu touspialles
Il touspialles
Nous touspiaillons
Vous touspiaillez
Ils touspiallent.


mardi 13 janvier 2009

Partie d’espionnage


L'idée est née d'un T. Un simple T monté en épingle. Un T au doré passé qui devait être une épingle de cravate. A qui pouvait donc appartenir ce mystérieux T ? Et à quoi correspondait-il ? T pour thé ? T pour Théodore ?

Eh bien, ce T serait tout et le reste.
Cathy est une jeune et jolie espionne aux yeux et aux cheveux noirs qui doit apporter des plans importants en lieu sûr. Durant sa mission, elle est bousculée par un jeune homme blond qui est pourchassé par deux hommes à la mine patibulaire. Par réflexe, elle le débarrasse de ses poursuivants avant de se mettre à courir à son tour. Arrivée dans une rue commerçante, elle se sent observée et fait mine de se remettre du rouge à lèvres en se regardant dans un petit miroir. Elle découvre alors dans son sac à main l'épingle surmonté d'un T, mais elle n'a pas le temps de s'y attarder, car c'est son tour d'être poursuivie. Après une glorieuse escapade, elle appelle un taxi et retrouve le jeune homme blond qui occupe la place du chauffeur. Le T est pour Taxi, décide-t-elle. Elle n'apprend que plus tard le mystérieux chauffeur de taxi est également un espion et que ce T a bien d'autres significations...

C'est ce qu'on appelle monter une affaire en épingle...



lundi 12 janvier 2009

Trace


Si la route que l'on veut prendre n'existe pas, il ne tient qu'à nous de la tracer.


vendredi 9 janvier 2009

En l'absence d'éternité



Dans la foule bigarrée
Tu es comme un poisson doré ;
Je ne suis que le reflet
D'un passé déjà oublié.

Ton avenir, c'est l'aventure,
La découverte, ton futur.
Je ne suis plus qu'un soupir,
Un très lointain désir.

En morceaux est la fleur,
Ton ancre est dans mon coeur,
Mais ton bateau est déjà parti,
Vers des horizons infinis.


jeudi 8 janvier 2009

Il était une fois - Chapitre 4 - Episode 14


Au même moment dans une autre partie du labyrinthe, le lutin se lamentait.

– Aïe, aïe ! Nous voilà mal !
– C'est exact, cependant, je devrais pouvoir grimper à ce mur. Il est lisse, mais en plantant mes griffes dedans, ça devrait aller.
– Le dessus du mur doit être trop mince pour que tu puisses y marcher Kinglion, fit remarquer doctement le lutin.
– Sûrement, mais toi, tu pourras t'y promener Libellule, répondit Kinglion.
– Moi, ah non ! Je suis trop faible, voyons !
– Tu es surtout un froussard. Tu t'inquiètes trop tôt, je n'ai même pas encore réussi à escalader le mur.
– Je ne suis pas un trouillard, mais cela m'a secoué cette histoire de géant, et je suis le seul qui ait été vraiment blessé par mon pire cauchemar.
– Allons, n'exagère pas, tu as bien vu la robe sanglante de Piscis.
– Au passage, toi tu n'as pas été touché.
– J'ai eu mon compte de blessures, deux mille ans de vie, ça te forge une cuirasse. Je suis déjà maudit, alors que veux-tu de plus !
– Moi, je dis que deux mille ans de vie, ça déshumanise…
– Normal pour un lion. Je suis juste un lion.
– Non, c'est vrai ? Je l'aurais jamais deviné, se moqua Libellule.
– Je ne sais plus, vois-tu, je n'ai pas gardé deux milles ans de souvenirs, j'ai même oublié pourquoi j'ai été maudit !
– Pourtant tu te rappelles parfaitement de ce qui peut annuler la malédiction, tu as même mentionné au début de notre quête que seulement trois choses pouvaient te sauver.
– C'est exact, et maintenant, occupons-nous du mur. Je ne veux plus penser à la malédiction, je veux, elle aussi, l'oublier...
– Une minute encore, précise un peu ce qui peut te sauver de la malédiction, je pourrai peut-être t'aider.
– J'en doute fortement. Tu es un tout petit bonhomme qui n'es pas assez fort pour me tuer en faisant couler mon sang et tu ne vas sûrement pas me donner ton corps, ton âme et ton amour éternel, donc pour ces deux points, tu ne peux m'aider, à moins que tu ne veuilles jouer les marieurs ! La dernière solution nécessite qu'une âme pure et innocente se sacrifie, or, je ne pense pas que ton âme possède ces qualités. Et de toute façon, je ne veux pas que quiconque se sacrifie volontairement pour moi !
– Ne sais-tu pas qu'on a souvent besoin d'un plus petit que soi? Bref, pour t'aider, je veux bien jouer les marieurs. Je connais une poudre, ou plutôt, j'ai volé une poudre qui rend les gens fous amoureux. Il faut mettre la poudre dans un verre de vin et que les deux boivent dedans… et paf, vous voilà amoureux à vie.
– Volé une poudre d'amour ! Et si la personne en avait absolument besoin... c'est horrible !
– N'en fais pas toute une histoire, ça m'étonnerait beaucoup qu'un mort aie besoin d'être amoureux.
– Est-ce que tu es en train de me dire que tu détrousses les cadavres ?
– C'est qu'on peut y trouver des trucs intéressants. Heureusement qu'il y avait des instructions avec la poudre, sinon je l'aurais laissé.
– Ton acte manque vraiment de noblesse. Attaquons-nous à ce mur et oublions ce problème auxiliaire.
– Ta vie est un problème auxiliaire, là tu me surprends !
– Non, mais pour le moment, il n'y a personne à part toi et moi, et je ne vois ni vin ni poudre, alors je préfère m'occuper d'un problème qu'on peut résoudre, c'est-à-dire, ce mur.
– Bonne idée. Allez, Kinglion, allez ! chantonna Libellule avec insolence pendant que le lion plantait ses griffes dans la paroi.


mercredi 7 janvier 2009

Un jour, un pingouin...


Un beau jour (peut-être pas si beau que cela, mais bon), chez les pingouins, un petit pingouin naquit. Dans cette colonie de pingouins appelée les Xilune, on ne donnait jamais de nom au pingouin avant qu’on distingue chez celui-ci une caractéristique particulière. En effet, si un pingouin se révélait gourmand ou bien plus joueur que la normale, on lui donnait par exemple le nom de Miam-miam ou Joujou suivant le cas.

Donc, un beau jour, un autre petit pingouin vit jour sur le coin de banquise des Xilune. Sa famille était exceptionnelle, sa sœur, ses parents, sans oublier son oncle et sa tante étaient des pingouins très bien. Mais contrairement à sa glorieuse famille, le petit pingouin ne trouva point son nom. Au bout d’un an, il se lassa qu’on l’appelle Sans nom, qu’on lui fasse du Pingouin par-ci, du Pingouin par-là… ou encore, mon petit, ce qui l’horripilait au plus haut point. Il ne savait guère que faire, car il n’arrivait à exagérer aucun trait de son caractère. Pas assez gentil (et pourtant, on ne pouvait lui nier cette qualité là), pas assez drôle (et pourtant, il possédait un sens de l’humour incontestable), pas suffisamment travailleur (et pourtant, il l’était plus que bien des pingouins), pas suffisamment timide (et pourtant, il trouvait déjà qu’il l’était trop ! ) Rien n’y faisait, Pingouin ou Sans Nom lui collait à la peau comme la poisse. Quand il se mit à se prendre de passion pour les ordinateurs, on envisagea bien de l’appeler Linux, mais il refusa…il n’allait tout de même pas porter le nom d’un autre ! Il n’aurait pu le supporter ! Après cet événement dans la vie de Pingouin, il se traîna sur la banquise, l’âme en peine.

Un beau jour (vraiment beau…), un ours blanc vint menacer les Xilune. Tous les pingouins s’éparpillèrent sur la banquise… sauf Pingouin ! Il ne voulait point abandonner son précieux ordinateur portable, chose indispensable comme on le sait quand on habite sur la banquise. Il faut dire qu’il espérait bien un jour se brancher sur Internet, et pour cela, son portable lui était vital. Et puis, ce n’était pas un vilain ours affamé en quête de chair fraîche qui allait le faire changer d’avis ! Le grognement de l’ours était de plus en plus menaçant. Il bondit sur Pingouin, qui se demanda si finalement, un ours blanc en quête de sa chair tendre de pingouin ne le ferait pas renoncer! Mais il n’était plus temps de se poser des questions métaphysiques, et même s’il le regrettait, Pingouin s’empressa d’agir. Il posa son portable, s’assit dessus avec précaution souhaitant de tout son cœur ne pas l’endommager, donna une légère poussée, et glissa sur cette luge improvisée tandis que l’ours retombait lourdement à l’endroit où Pingouin se tenait quelques instants auparavant. Pingouin filait sur les pentes glacées, et les monts blancs étaient déjà loin, quand l’ours se précipita à sa suite, glissant sur son arrière train avec une aisance qui dénotait d’une certaine pratique. Pingouin s’interrogeait tandis que sa vitesse se faisait de plus en plus grande : Comment allait-il semer son poursuivant ? Comment s’arranger pour ne pas casser son précieux ordinateur ? Comment retrouver son chemin (car il était bel et bien perdu après cette course folle) ? Et, le plus urgent, comment faire pour éviter d’avoir un accident ?

Pingouin cria, et alla s’enfoncer dans la glace. Trop tard pour éviter les dérapages ! L’ours qui suivait toujours le pingouin, évita la collision sans mal, et c’est pourquoi, il ne remarqua pas le malheureux pingouin qui l’avait pris en plein fouet. Cependant, les aventures de Pingouin ne s’arrêtèrent pas là, elles se poursuivirent à l’intérieur du bloc de glace, qui, en fait, était creux. Jour de chance (et en cela c’est un beau jour), Pingouin était rentré dans une grotte, même s’il n’avait pas emprunté la porte ! Pingouin en apercevant un tunnel se prépara à marcher, aussi mit-il son portable sous son aile et se dandina vers le tunnel. Ce tunnel réservait une surprise, en effet, c’est là qu’il découvrit ce dont il rêvait depuis longtemps déjà : un modem ! Bientôt le monde virtuel lui ouvrirait ses portes. Pingouin plaça le modem sous son autre aile, et continua son chemin en espérant trouver rapidement la sortie afin d’essayer de faire fonctionner le trésor qu’il avait déniché avec son portable. Il avait raison d’espérer, car il remarqua assez rapidement que le tunnel arrivait à sa fin.

Il allait enfin sortir à l’air libre quand son regard fut attiré par une couleur tout à fait inattendue sur la banquise. Il s’approcha de la couleur rose, et découvrit deux chaussons. Plein de curiosité, Pingouin décida de les enfiler, et en forçant un peu, il parvint à les mettre. Coup de chance : ils étaient à sa taille ! Un peu étroits tout de même. Il avait les pieds bien au chaud maintenant, ce qui est loin d’être négligeable sur la banquise.

Dès qu’il aperçut un endroit confortable, il s’arrêta. Il avait très envie d’essayer son modem. Aussitôt dit, aussitôt fait : le pingouin brancha câbles et autres, installa et autres, bidouilla et autres. Bref il se démena comme un beau diable, mais parvint à ce que cela marche, et c’est un miracle en informatique ! Plein d’impatience, il appuya sur le bouton connecter. Alors le modem fit entendre un bruit bien caractéristique pour un modem, bruit qui se situait entre celui d’un téléphone, et celui d’une eau qui bout. Les mots magiques apparurent à l’écran : « Ouverture d’une session sur le réseau. » Pingouin sauta de joie à plusieurs reprises, et un large sourire se forma sur son visage.

Enfin, l’univers fascinant d’Internet s’ouvrait à lui, la magie de ce monde inconnu allait dévoiler ses plus beaux secrets. Encore un peu, et on se serait cru dans une publicité pour le net. Pingouin avait intérêt à se calmer. Il pouvait désormais surfer sur la toile. C’est avec délectation qu’il tapa : « plan de la banquise » dans un quelconque moteur de recherche. Ainsi, 0.15 secondes après, une série de sites divers se présenta sous les yeux éblouis de Pingouin. Il resta quelque peu indécis, mais il finit par commencer ses recherches. Après de nombreuses visites infructueuses dans une multitude de sites bizarres qui ne lui servirent à rien, il découvrit son bonheur. Il se déconnecta, et regarda attentivement sa trouvaille. Avec ce plan de la banquise à l’écran, il allait retrouver son chemin, et rentrer chez lui.

Il suivit le plan, et après quelques glissades, il parvint à la colonie des Xilune. Pingouin fut accueilli avec des cris de joies, car tous les Xilune avaient cru qu’il était mort et perdu à tout jamais. Quel soulagement ce fût pour sa famille de le revoir sain et sauf ! Mais la plus grande joie fut bien éprouvé par Pingouin, car les Xilune prirent la décision de lui donner un nom. Il n’est guère difficile à deviner. Il avait « vaincu » un ours, aussi on parla de l’appeler Courage. Sauf qu’il avait trouvé un modem, et avait pu rentrer grâce à cela, alors on pensa le nommer Infomodem ou encore Boussolenet. Mais on hésitait tellement qu’on finit par choisir autre chose, et voici comment le pingouin sans nom devint le pingouin aux pantoufles roses. C’était un peu long, mais il avait ENFIN un nom, et ce n’était pas trop tôt ! Plus jamais on oserait l’appeler Pingouin, et encore moins petit ! Et le pingouin aux pantoufles roses ne ratait pas une occasion pour rappeler à tous comment il s’appelait alors que tout le monde le connaissait ou plutôt le reconnaissait. En effet, qui d’autre que lui portait des pantoufles roses sur la banquise ?

mardi 6 janvier 2009

1028 après


En ce début d'année nouvelle, aussi neuve que le neuf qu'elle contient, quoi de plus naturel que d'évoquer une idée futuriste?

Le propre des romans de science-fiction, c'est d'être rattrapé. On songera notamment au célèbre 1984 d'Orwell, dépassé depuis longtemps. A partir du moment où l'écrivain donne un chiffre, une date lointaine qui fait rêver, son texte est voué à atteindre la date magique. Et force est de reconnaître que la fiction couchée sur le papier où robots, navettes spatiales, extraterrestres se croisent, est éloignée du monde qui nous entoure. Cela ne casse pas le roman de science-fiction dans la mesure où un monde futuriste, quelque soit le numéro qui lui soit accroché, reste une vision du futur, mais tout de même...

Pour ma part, je me propose de raconter une histoire qui se déroule 1028 ans après. Après quoi ? Après le moment où vous lisez ce mot.

"Appel à l'équipage, tout le monde à son poste ! Allez, réveillez-vous, bande de fainéants !"
Hjer ouvrit les yeux... Ils n'avaient toujours pas trouvé mieux que ce message. Il était quasiment aussi antique que ses réveils aux chiffres rouges qu'on pouvait parfois voir au musée. En ronchonnant, Hjer se leva tandis que le message continuait à passer en boucle. Dès qu'il fut sur ses pieds, Hjer enclencha le système du matin. La douche express s'alluma, la combinaison habilla Hjer, le comprimé du petit déjeuner arriva, et tout fut terminé.



lundi 5 janvier 2009

Positif



Chasser le négatif, même s'il revient au galop.


vendredi 2 janvier 2009

Froid



La neige est tombée, blanc est le chemin.
Mon corps est gelé dans le froid matin.
Ma peau est glacée, la route est sans fin.
Les larmes ont perlé, la chaleur est loin.
L'hiver s'est ancré au creux de mes mains.

Cécile

jeudi 1 janvier 2009

Il était une fois - Chapitre 4 : Le Labyrinthe - Episode 13

Au moment où les murs s'étaient soulevés, Vérité s'était rapproché d'Ornella, aussi se retrouva-t-il seul avec elle. Ils appelèrent leurs compagnons. Ils entendirent des voix, mais les mots étaient incompréhensibles.
– Il faut trouver la sortie de ce truc, dit Vérité.
– Bien sûr, et rejoindre les autres. Ce qui est véritablement ennuyeux, c'est que cela va nous retarder et permettre au mal d'accomplir encore plus de méfaits.
– A la réflexion, je me demande bien comment on va pouvoir vaincre le mal, car, c'est après tout une entité impalpable et invisible.
– La solution apparaîtra sûrement quand nous serons dans la ville indiquée par la prophétie. En attendant, il faut se préoccuper de trouver la sortie de ce maudit labyrinthe.
– Ne peux-tu pas te servir de tes connaissances magiques ?
–Je suis désolée, mais j'ai oublié la formule pour voler. Et aussi celle pour creuser des trous dans les murs.
– On pourrait peut-être grimper aux murs et avoir une vue d'ensemble...
– Les parois des murs sont lisses, désespérément lisses. Il n'y a pas la moindre prise.
– C'est vrai, mais les murs sont proches, si je me débrouille bien, je devrais y arriver.
– Essaye donc. Sinon, nous avancerons et nous verrons bien. Je me demande comment font les autres, pas toi ?
– Je me préoccupe plutôt de ce qu'on va faire.
– Pas grand chose pour le moment. Et si je te transformais en oiseau ?
– Euh, je ne préfèrerais pas. Et puis, est-ce qu'on garde son esprit quand on est transformé ?
– Non, tu as raison de me rappeler ce détail Vérité.
– C'est plus qu'un détail ! J'aurais été content d'avoir une cervelle d'oiseau.
– Les oiseaux ne sont pas bêtes, mais un oiseau ne m'aurait sûrement pas aidée à sortir de ce piège.
– C'est ce que je dis, ils sont stupides. Ils ne sont même pas capables de porter secours à une belle jeune fille.
– Merci du compliment, Vérité.
– C'est tout ce que ça te fait ?
– C'est un compliment connu, et on me l'a déjà fait !
– Il te faut de l'original, hein ? Je peux trouver : tes yeux noirs ont volé leur éclat à la nuit, tes lèvres semblent être un rêve qu'il serait doux d'embrasser et ton cœur a un chant que mon cœur essaye de suivre.
– C'est déjà mieux, et je suis flattée de l'effort que tu as fourni même si ce n'est pas vraiment concluant.
– Je peux encore trouver mieux.
– Nous ne sommes pas là pour nous faire des compliments. Essayons plutôt de sortir de cet endroit !
Pendant que Vérité perdait du temps à charmer Ornella, le chevalier de l'autre côté du mur, scrutait la paroi : pas d'espoir de ce côté là. Il regarda ensuite son compagnon d'infortune, Pierrot, mais celui-ci semblait ailleurs, pris sans doute dans quelque vision de l'avenir. Le chevalier l'attrapa par le bras et se mit en marche.
– Eh ! Lâche-moi ! protesta Pierrot.
– Je veux bien, mais il faut se mettre en route afin de trouver une issue.
– Pas la peine d'avancer sans avoir réfléchi au préalable.
– J'ai réfléchi, mais vois-tu, les murs sont trop lisses et ils assourdissent les bruits, empêchant la communication avec les autres, alors le seul moyen de retrouver nos compagnons, c'est de découvrir une sortie en allant de l'avant. Cependant, mon petit, si tu as une autre solution qui est dans le domaine du réalisable, vas-y !
– Le mal n'est pas inventif, son but est de nous ralentir, un point c'est tout. Ce labyrinthe doit avoir déjà existé par le passé. A tous les coups, ça doit être celui du Minotaure.
– Le labyrinthe de qui ?
–Du Minotaure, mi-homme, mi-taureau, il avait été enfermé dans un labyrinthe. Normalement, je connais le plan, et par conséquent la sortie puisque j'ai pour héritage le savoir de tous les Oracles humains ayant vécu à Lostland. Seulement, il faut que je le trouve dans les méandres de mon esprit et ce n'est pas simple.
–Minute, même si tu parvenais à ce miracle, comment ferais-tu pour savoir où nous sommes précisément ?
– C'est là que tu interviens. Pendant que je fouillerai dans mon esprit, tu avanceras dans le labyrinthe et dessineras approximativement le chemin.
– Et si je me perds ?
– Nous allons marcher ensemble et tenter de voir un peu les embranchements qui s'offrent à nous, puis, une fois ce travail de repérage fait, je chercherai dans mon esprit.
– Ça s'annonce bien ! Et je précise, c'est ironique...

Bonne année 2009 !


Et bonne lecture !