lundi 27 juin 2011

Compromis

Les bons compromis sont ceux qui satisfont
pleinement au moins l'une des deux parties.

vendredi 24 juin 2011

Illusions bitumées

Images scotchées
Nuages de terre
Cheveux de gomme
Écailles de pierre
Coquilles de pomme
Balles de brume
Peluches de bois
Rochers de plume
Griffes de soie
Reflets scratchés

mardi 14 juin 2011

Une boîte d'exception

Je repose sur une élégante commode au revêtement en marbre dans une chambre tout en velours. Je suis une boîte, mais pas n'importe quelle boîte. Mon couvercle est en or et des pierres précieuses y sont incrustées. Je renferme des bagues, des colliers et des bracelets. Pas de vulgaires babioles, non, d'authentiques bijoux. Seule ma propriétaire peut m'ouvrir au moyen d'une clé aux entrelacs délicats. La servante, quand elle m'époussète me manipule avec précaution.


Tous les matins, ma propriétaire qui est belle comme un coeur avec de longs cheveux dorés, glisse la clef dans la serrure et choisit avec ses soins ses bijoux. Tous les soirs, elle les repose, rangeant minutieusement chacun à sa place. J'ai suffisament de compartiments pour qu'il n'y ait point de mélange. Quand sa vie s'éteindra, soufflée par les années, je sais que sa fille héritera de moi. Je suis un splendide cadeau, un merveilleux héritage.


Cependant, être aussi exceptionnelle a ses inconvénients. Des gens louches me convoitent. Ainsi, pas plus tard qu'il y a une semaine, un bonhomme mal fagoté s'est infiltré dans la chambre de ma propriétaire et a osé glisser dans ma serrure un morceau de métal rouillé, croyant pouvoir piller mon contenu. Je n'ai pas cédé, gardant mon couvercle étroitement fermé. Alors, il m'a empoignée et m'a jetée sans façon dans un grossier sac en toile. J'ai cru mourir, je suis une boîte raffinée. Cependant, le valet de chambre l'a surpris et l'a rattrappé avant qu'il ne m'emmène dans un sinistre taudis pour me démanteler et me prendre les trésors que je garde jalousement. Ma petite vie tranquille a ainsi pu suivre son cours.

lundi 6 juin 2011

La meilleure manière

Il n'y a pas une bonne façon de vivre, chacun la sienne.

mercredi 1 juin 2011

La boîte ensablée

Aaron qui avait la chance d'habiter au bord de la mer, faisait régulièrement des promenades sur la plage, qu'il pleuve ou qu'il vente. Ce matin-là, alors qu'il marchait d'un pas lent, les pieds dans la mer, la brise marine dans les cheveux, il entendit une voix appeler à l'aide. Il regarda autour de lui, mais la plage était déserte. Pourtant, quelqu'un devait être là, quelque part. A nouveau, il fouilla des yeux les alentours. Personne.
- Aidez-moi, supplia encore la mystérieuse voix.
Cette fois, Aaron repéra d'où elle provenait.
A ses pieds, sous les vagues, aussi incroyable que cela puisse paraître, il y avait quelqu'un. Il se pencha en avant et mit ses mains dans l'eau. Il sentit des algues, du sable, des coquillages, et finalement quelque chose d'insolite. En creusant un peu, il trouva une boîte métallique rouillée, rongée par son séjour prolongé dans la mer.
- Aidez-moi, répéta plaintivement la voix.
Aaron se rappelant toutes les histoires de boîte qu'il avait lu dans sa vie, se demanda s'il ne ferait pas mieux de l'abandonner dans le sable, mais la curiousité fut plus forte. Bercé par les murmures de la voix qui appelait au secours sans se lasser, il parvint, après plusieurs tentatives à ouvrir la boîte. Une petite femme aux cheveux roux était assise au fond.
- Merci de m'avoir libéré, dit-elle.
Aaron qui s'était plutôt attendu à un canular, n'en revint pas. Il resta muet de stupeur.
- Vous êtes un génie, vous allez réaliser trois voeux pour moi ? balbutia-t-il finalement.
- Non. Désolée, répondit-elle en se relevant.
- Il y a beaucoup de créatures comme toi ? demanda le jeune homme en se pinçant discrètement le bras pour s'assurer qu'il ne rêvait pas.
- Je ne crois pas.
- Pourquoi as-tu été enfermée ? s'enquit-il.
- Pour avoir aidé quelqu'un, répondit la petite bonne femme et sur ces mots, elle sauta sur le sable, hors de la boîte.
A peine eut-elle quitté sa prison qu'Aaron se sentit rétrécir et fut aspiré dans la boîte. Avant que le couvercle de celle-ci ne se referme avec un grincement sinistre, il eut le temps d'apercevoir une jeune femme rousse s'enfuir en courant à l'horizon.