vendredi 31 décembre 2010

Vieille année

Au douze coups de minuit,
Comme Cendrillon,
Elle s'enfuit.
Des carillons,
Une pluie de baisers,
Elle est métamorphosée.

Tel la belle au bois dormant,
Elle s'est endormie,
Elle est finie,
Mais en l'évoquant,
On peut la ressusciter,
Cette vieille année.

lundi 20 décembre 2010

Mensonge ou vérité


Mieux vaut une vérité blessante

Qu'un mensonge empoisonné.


mardi 14 décembre 2010

Râlotin

Dernièrement, il y a un mot que je n'arrête pas d'utiliser, mais après vérification, j'ai pu constaté qu'il n'existait bel et bien que dans le dictionnaire des mots inventés, ce qui est presque dommage tellement il me plaît...

RÂLOTIN (Nom) : râleur qui grogne pour oui ou pour un non, sans rime ni raison.

mercredi 8 décembre 2010

La boîte de Noël

Toute la famille Petrouchnovisk s'était réunie pour Noël. Oncle Vania était même venu exprès d'Angleterre. La petite Tatania était très excitée. Elle avait hâte d'être le 25 au matin et d'ouvrir tous ses cadeaux. Contrairement à son petit frère Ivan, elle savait que le père Noël n'existait pas, mais elle espérait tout de même obtenir la belle poupée aux boucles brunes et à la robe de soie rose à volants qu'elle avait réclamée à cor et à cri à maman... A l'idée que la poupée l'attendait peut-être sous le sapin, elle se sentait incapable de dormir. Elle aurait voulu être déjà demain et la tenir entre ses bras.
Finalement, lasse de se tourner et se retourner dans son lit, elle se leva et gagna le salon sur la pointe des pieds. Le feu mourant dans la cheminée éclairait faiblement les cadeaux qui avaient été disposés avec soin au pied du sapin. Tout doucement, pour ne pas faire de bruit, elle s'agenouilla et déchiffra les étiquettes : Vania, Ivan... Tatiana. Hélas, il était impossible que ce soit une poupée : le paquet était tout mou. Déçue, elle continua à chercher jusqu'à ce qu'elle trouve un cadeau à son nom qui soit susceptible de contenir le jouet tant désiré.
Puis, tout en sachant qu'elle n'aurait pas dû, qu'elle risquait d'être grondée, elle défit le ruban rouge du paquet, décidée à s'assurer qu'il s'agissait bien de la poupée. Malheureusement, tandis qu'elle enlevait délicatement le papier doré, les dernières braises s'éteignirent, la plongeant dans le noir.
Elle s'arrêta un instant, interdite et effrayée, puis reprit sa tâche. Elle était allée trop loin pour ne pas aller jusqu'au bout. A l'aveugle, elle palpa l'objet déballé : c'était une boîte rectangulaire avec des motifs en relief. Des fleurs sans doute... Elle chercha à soulever le couvercle, mais sans succès. La boîte semblait fermée à clef. Il était impossible de vérifier si la poupée était dedans. Tatiana, la mort dans l'âme, referma le paquet du mieux qu'elle put et retourna à pas de loup dans sa chambre. Plus que quelques heures et demain serait là...

Quand Tatiana rouvrit les yeux, des chants de Noël résonnaient dans toute la maison. D'un bond, elle fut hors de son lit et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle fut dans le salon. Une bonne partie de la famille Petrouchnovisk étaient debout et Ivan avait même déjà commencé à ouvrir un de ses cadeaux. Tatiana s'empressa de le rejoindre et de l'imiter. Elle s'empara bien entendu en premier du paquet rectangulaire au ruban rouge et déchira avec bonheur son papier doré. Elle découvrit une jolie boîte en bois munie d'une serrure argentée. Avant même qu'elle n'essaie de l'ouvrir, oncle Vania lui tendit une petite clef accrochée à une chaîne. Tatiana, tout en pressentant qu'elle ne trouverait pas à l'intérieur la poupée de ses rêves, le remercia, la prit et la glissa impatiemment dans la serrure. Avec un petit déclic, la boîte s'ouvrit. Elle était vide, mais au fond, se détachant nettement en lettres dorées, on pouvait lire : "boîte aux trésors." Tatiana allait pousser un cri de déception quand sa maman lui tendit un paquet qu'elle n'avait pas vu la veille, en lui déclarant :
- Je suis sûre que tu aimeras y ranger ta poupée.

lundi 29 novembre 2010

Mémoire


Dans les cimetières,
il n'y a pas de morts,
juste les vivants souvenirs
des êtres qui ne sont plus.


jeudi 18 novembre 2010

La boîte - version 1

Ce jour-là, comme tous les autres jours, à 14 heures précises, le vieil Hugo se leva péniblement de son fauteuil, descendit lentement les escaliers et sortit de sa maison pour aller chercher le courrier dans sa boîte aux lettres.

Hugo était un homme routinier. Après sa retraite, il s'était un recrée un emploi du temps qu'il suivait très exactement. Son réveil sonnait chaque matin à 8 heures tapantes. Son petit déjeuner était composé d'une tasse de café noire et d'une tartine de beurre et ne prenait jamais plus de dix minutes. Il se brossait ensuite les dents, se douchait, se rasait et retournait à son lit où il se mettait à lire. A midi pile, il abandonnait sa lecture, prenait un repas léger et partait s'installer dans son fauteuil, devant la télévision.

Ce jour-là, donc, comme tous les autres jours, à 14 heures, le vieil Hugo ouvrit sa boîte aux lettres et sortit ce qui s'y trouvait. Entre une facture et trois publicités, il découvrit une boîte plate de forme rectangulaire. Il la ramena chez lui avec son courrier et, intrigué malgré lui, la tourna et la retourna dans tout les sens. Il n'y avait pas de nom, pas la moindre indication d'où elle venait et pas moyen de l'ouvrir. La boîte métallique était en effet dépourvue de fermoir.

Irrité, Hugo la posa sur la petite table de son entrée, parcourut distraitement les publicités, ouvrit la facture et sortit se promener. Qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente, il se promenait durant une heure entière chaque jour.
Tout en marchant d'un pas tranquille, il se demanda ce que la boîte pouvait bien contenir, comment elle avait pu atterrir chez lui, à qui elle appartenait... Il fut incapable de penser à autre chose durant tout le trajet.

Quand il rentra, il dut résister au désir d'essayer d'ouvrir la boîte. Il remonta les escaliers en grommelant, s'allongea sur son lit et reprit la lecture du livre qu'il avait commencé le matin même. Cependant, il ne parvint pas à tourner une seule page. Sans cesse, son esprit revenait vers la boîte. Malgré tout, déterminé à respecter à la lettre son emploi du temps, il ne bougea pas.

Ce n'est qu'à l'heure où il se couchait pour la nuit que le vieil Hugo craqua. Il redescendit une à une les marches de l'escalier et s'efforça d'ouvrir la boîte. De fil en aiguille, de tentatives en tentatives, il y passa la nuit.
Dans un état second, il entendit sonner son réveil de huit heures du matin, mais il n'alla pas petit déjeuner. Il était fermement déterminé à découvrir ce que renfermait la boîte.

Finalement, de rage, il s'attaqua à l'objet avec une scie à métaux et la coupa en deux. La boîte était vide. Il était 9 heures et quart. Le vieil Hugo s'endormit.

____________________________________________
Pour information, ce texte fait parti d'un défi que je me suis lancée à moi-même : écrire 30 versions, comme autant de copies d'élèves d'une classe de taille moyenne, d'une même histoire.
Le sujet : la découverte d'une boîte difficile à ouvrir.
Comme je l'écrivais il y a quelques temps, une bonne manière de s'entraîner à écrire consiste à écrire une même histoire de plusieurs manières...
Alors, préparez-vous dans les mois à venir à lire des histoires de boîtes !

vendredi 12 novembre 2010

Ensorcelée

De la forêt
Au bûcher
Traînée, tirée
Écorchée,
Noircie, brûlée,
Elle s'est envolée,
En fumée.

lundi 25 octobre 2010

Ironie

Il est ironique de penser que, le plus souvent,
on s'aperçoit de la chance qu'on a d'être en bonne santé
quand on tombe malade.

mardi 19 octobre 2010

Insignifiance


Tel un grain de sable
Sur la plage,
Telle une goutte d'eau
Dans l'océan,
Tel un brin d'herbe
Dans la plaine,
Je suis un,
Parmi des milliards.


lundi 11 octobre 2010

Le pouvoir de l'esprit


On peut se sentir vieux avant de l'être
Et, de la même façon, rester jeune à jamais.



mercredi 6 octobre 2010

Chichibidis

Cela faisait longtemps, mais au détour d'une conversation avec un ami, j'ai été obligée de feuilleter à nouveau le dictionnaire des mots inventés...

CHICHIBIDIS est un nom qui s'emploie uniquement à la forme plurielle. Il est essentiellement utilisé dans l'expression "faire des chichibidis" qui signifie "faire des histoires pour apparemment pas grand chose."
A ne pas confondre avec "faire des chichis."

mercredi 29 septembre 2010

écrire une même histoire de plusieurs manières

Outre l'angoisse de la page blanche, ce qui est difficile dans l'écriture, c'est d'effectuer des choix. Il y a en effet des milliers de manières de raconter une même histoire.

Prenons un exemple et admettons que je veuille raconter l'histoire de D. qui est en retard pour l'école.

Des choix innombrables s'offrent à moi, à commencer par l'âge de D. Est-il en primaire, au collège, au lycée ?
Quelle est la raison de son retard ? Est-ce un trait qui caractérise D. ? Est-il toujours en retard ou bien est-ce un cas exceptionnel ?
Est-ce sa faute s'il est en retard (il s'est couché tard, il a traîné) ou bien est-ce dû à une cause extérieure (coupure de courant, panne de réveil...) ?
Son école est-il loin de chez lui ? Y va-t-il à pied, en bus, en vélo, en voiture ?
Et d'ailleurs vit-il à une époque où le bus existe ? Il peut très bien vivre au XIXème siècle comme au XXIIème ou même dans un monde alternatif.
L'histoire peut débuter au moment où D., encore endormi, ignore que l'heure d'aller à l'école est dangereusement proche. Ou bien, plus tard, alors qu'il est en train d'avaler en vitesse un morceau de pain en guise de petit déjeuner. Ou encore plus tard, au moment où il arrive ventre à terre à son école. Ou même encore après, quand il doit subir les foudres de son professeur.
D. peut très bien être gêné de son retard et faire tout pour le combler, quitte à courir après le bus et sauter son petit déjeuner, ou être à l'aise et se moquer de rater sa première heure de cours.
A dire vrai, il n'est pas obligatoire que D. soit le héros de l'histoire. L'héroïne, cela peut-être la maman de D. qui est bien ennuyé de ne pas avoir réussi à tirer à temps du lit son enfant. Cela peut être aussi le chien de D. qui se met dans les pieds de son maître sans se rendre compte que ce dernier est pressé par le temps.

Toujours est-il qu'une bonne manière de s'entraîner à écrire, c'est de raconter une même histoire de multiples façons, faisant varier le point de vue, la perspective, le caractère du personnage, le lieu, l'époque...

lundi 20 septembre 2010

Chaque jour est un jour nouveau

Il faudrait savoir garder un œil neuf
sur les choses
pour continuer à s'émerveiller de tout,
comme les tout petits enfants.

jeudi 9 septembre 2010

Les mots

Bonjour. Nous sommes polis, n'est-ce pas ? Enfin, il est poli. Voilà pourquoi nous vous saluons. Oui, c'est à vous que nous parlons, nous qui sommes sous vos yeux.
Pour continuer à suivre les règles de la politesse, nous allons nous présenter en bonne et due forme : nous sommes les mots. Nous vous prévenons, nous ne quitterons pas ce bout d'écran. Rien ne nous y forcera.
Lui, c'est l'individu qui nous a mis là. Et vous, c'est vous. Vous savez mieux que nous qui vous êtes. Vous êtes les lecteurs. Les juges. Nous vous le demandons, de quoi sommes nous accusés? Ah non, c'est vrai, il nous arrête, il nous explique : nous devons vous plaire et pour vous plaire, nous devons être polis, beaux et bien agencés. Enfin, être au moins tout cela. Bien orthographiés, bien ponctués, bien stylés.
Nous avons peur de ne jamais pouvoir répondre à vos exigences, le savez-vous ? Nous ne pouvons pas être parfaits. Il y aura forcément l'un d'entre nous qui vous choquera. Il aurait bien dit "écorcher l'oreille", mais nous l'avons freiné, car il y a bien peu de chance que vous nous prononciez à voix haute et que vous nous entendiez. A dire vrai, être lus est largement suffisant. Oui, l'un ou plusieurs d'entre nous vous chagrineront, vous perturberont et nous ne savons quoi d'autre. De toute façon, nous ne savons rien de vos goûts : ni de ce qui peut vous enchanter, ni de ce qui peut vous horrifier. Nous nous sentons tout petits, perdus sur l'écran.
En fait, pour tout avouer, nous avons peur, très peur. Qu'est-ce qui va nous arriver, hein ? Après avoir été lu, qu'allons-nous devenir ? Nous risquons d'être mis à la poubelle de l'oubli... Triste fin ! Heureusement, il y en aura d'autres pour prendre notre relève.

lundi 30 août 2010

Choix


L'écriture, comme la vie,
est une somme de choix.



vendredi 27 août 2010

Création


Sans savoir pourquoi
Pour vous ou pour moi
J'écris sur la page
Sans but ni raison
Je noircis les marges
Et au gré des sons
Avec ou sans peine
Les lettres s'enchaînent.

Cécile

mardi 17 août 2010

Interdiction d'acheter

- Arrêtez, malheureux ! N'achetez pas ce livre !
- Pourquoi ? Il est mauvais ?
- Certes non. C'est avec la plus parfaite subjectivité que je vous affirme qu'il est remarquable.
- Alors pourquoi ?
- J'en suis l'auteur.
- N'avez-vous pas intérêt à ce que je l'achète ?
- Certes oui. Mais je compte sur votre esprit de contradiction.

lundi 9 août 2010

Communication


Ce que les mots ne disent pas, le corps l'exprime.


lundi 26 juillet 2010

Passage


Que l'on soit très occupé ou
que l'on regarde sans rien faire les minutes défiler,
le temps passe inexorablement.



vendredi 2 juillet 2010

Renaissance

Repartir à zéro,
Retourner au berceau,
Tout recommencer.

Revenir à l'enfance,
Au temps de l'insouciance,
Tout oublier.

Grandir à nouveau,
Changer de peau,
Tout effacer.

jeudi 24 juin 2010

Ecrire un roman, cela implique...

Après avoir brièvement tentée de répondre à la question "Comment écrire un roman ?", je voudrais en revenir à ce que cela implique.
A mon humble avis, quand on écrit un roman, il faut être prêt à se livrer, car écrire un roman, c'est dévoiler ses fantasmes et ses répulsions, incarner à travers des personnages ce qu'on voudrait être, mais aussi ce que l'on ne voudrait pas être.
Est-il possible d'écrire en se détachant entièrement de soi ? Je ne le pense pas : il y a un peu de l'auteur dans chacun de ses écrits, ne serait-ce que son imaginaire.

lundi 14 juin 2010

Chaque création...


A chaque histoire, ses lecteurs ;
A chaque oeuvre, ses admirateurs.


vendredi 11 juin 2010

Vacances

J'ai jeté l'encre sur la plage,
Mes plumes se sont envolées.
Les vagues ont léché la page
Couverte de mots desséchés :
La mer a noyé mon ouvrage.
J'ai ramassé des coquillages,
Glissé dans mon seau des idées.
J'ai griffonné sur le rivage,
Quelques sanglots désespérés.

Cécile

jeudi 3 juin 2010

L'écrivain artiste, l'écrivain artisan

L'écriture comme tout art s'apprend, selon moi. Ainsi, on peut en maîtriser les techniques, en connaître les rouages et les mécaniques pour produire de bons textes. Cependant, un bon texte n'est pas nécessairement mémorable : il peut procurer du plaisir à la lecture et être aussi sec oublié.

Pour dépasser le stade du bon et entrer dans l'excellence, il faut ce petit plus, ce je-ne-sais-quoi qui fait vibrer une corde sensible chez le lecteur - pas tous, bien sur, car on ne peut plaire à tout le monde.

Se placer devant une feuille, écrire et travailler les mots ne remplacera sans doute jamais complètement la petite étincelle de l'inspiration qui fait courir la plume. L'écrivain est parfois artiste et parfois artisan...

lundi 31 mai 2010

Passage du temps


Grandir, vieillir, mourir,
c'est la trinité de la vie.



mercredi 26 mai 2010

Exercice de style : Noël bien avant l'heure

Si cette histoire vous semble charabiastique, amis lecteurs, ne vous étonnez pas, c'est parce qu'elle contient les 20 mots inventés qui ont été définis sur ce site.

Un auant, un orizaboum et une pompinette s'étaient donnés rendez-vous le jour des fryfris afin de préparer Noël. Si l'auant et la pompinette étaient zarzibèles à cette idée, l'orizaboum était quelque peu mélanostalgique. Il faut dire que ce dernier était un peu niaselet.
Ce matin-là, en guise de petit déjeuner, la pompinette fit ce qu'elle faisait par définition, l'auant lacta en grommelant ses céréales et l'orizaboum croquina un petit gâteau. Comme les nuages enfluamaient le ciel, chacun se chaussetta avant de sortir.
L'orizaboum locomotionna ensuite la pompinette et l'auant afin d'aller chercher un sapin. Au moment de couper l'arbre, la pompinette cria, terrorifiée par une ombre menaçante. L'auant lui dit de s'adultiser, mais l'orizaboum défendit la pompinette. Même s'ils furent loin d'avoir envie de se ratatapanter, ils se touspiallèrent avant de se réconcilier et de continuer à noëller.
A la fin de la journée, tout fut prêt pour Noël : les décorations, la nourriture, le sapin, tout était hallucinantissime !

vendredi 21 mai 2010

Variations


Comme la pluie et le beau temps,
Mon moral monte et descend.
Entre douceur et douleur,
Mon corps balance,
Un rire, un pleur
Et puis, tout recommence.

Les rêves de calmes plats
Sans remous ni tracas
Se noient à l'horizon,
Torpillés par le fond.

Sombre soleil ou joyeuse tempête,
Mon coeur est une girouette,
Et le baromètre de mes sentiments
Change au gré du vent.

lundi 17 mai 2010

Tournant


La vie est pleine de tournants :
mieux vaut apprendre à faire les virages.


mardi 11 mai 2010

Avis aux lecteurs de l'Encre au bout des doigts


Comme vous avez pu le constater, la publication des messages sur l'Encre au bout des doigts est un peu chaotique depuis le mois dernier. En raison de changements importants dans ma vie, il m'est difficile d'écrire et de poster régulièrement.
Je compte cependant continuer à poster sur le blog, mais ce ne sera sans doute plus qu'une fois par semaine.
Suivant mon inspiration, j'écrirai une petite phrase, un texte court, un sketch, un mot inventé ou un poème...

Marc et Animia - Episode Final

Chapitre 15 : Quand vient la fin...

Quand je repris mes esprits au lever du jour, je reconnus le paysage, j’étais à deux pas de chez mes parents. Je regardai mes mains, les griffes avaient disparu ainsi que la peau verte et noire, la fausse chevelure, les vêtements Mungiens, et la combinaison spatiale. R.Obbots me les avaient enlevés et m’avait rhabillé avec les vêtements Terriens que j’avais portés avant ma transformation en Mungien. A mes côtés se trouvaient la chemise dorée et le pantalon blanc achetés sur Zywak, je les roulai sous mon bras et je me dirigeai vers chez moi. Je tapai à la porte et presque immédiatement mes parents encore ensommeillés m’ouvrirent, et ils me serrèrent dans leurs bras. Je protestai, je n’avais plus l’âge. Ils m’ensevelirent sous un tas de questions :
– C’était bien ? Ils étaient gentils ? T’es-tu bien amusé ? Alors ce Bernard ? Et qu’as-tu donc fait ?
– Eh ! Doucement, une question à la fois, je suis seul et vous êtes deux ! Pour résumer, c’était génial et j’ai appris des tas de choses. Bon, je meurs de faim... Si on allait petit déjeuner ?
C’était merveilleux, j’étais chez moi, j’avais encore une semaine de vacances avant de retourner au lycée et j’allais en profiter. Je voulais bien découvrir les étoiles, mais c’était fatiguant et déroutant. Au moins, sur Terre, j’avais des points de repères ! Nous prîmes un copieux petit déjeuner que je dégustai avec plaisir, d’autant plus que ma mère avait fait un gâteau pour fêter mon retour. Je leur en racontai le moins possible sur mes vacances mensongères passées avec « Bernard. » Après le petit déjeuner, je partis me balader dans la montagne en compagnie de mon chien Cookie. Celui-ci m’avait fait la fête dès qu’il m’avait vu. Alors que je gravissais la pente de la montagne, je m’imprégnai du paysage. C’était avec plaisir que je redevenais moi-même : un Terrien adolescent sans responsabilités et sans soucis. Ce fut une longue promenade et je revins alors que le soleil était au zénith. La ballade m’avait un peu fatigué, car je n’étais plus habitué aux longues marches dans la montagne.
En rentrant, j’aurais dévoré n’importe quoi : le grand air ça creuse et l’exercice aussi ! Heureusement ma mère avait préparé le repas et je n’eus qu’à mettre les pieds sous la table.
– Quel appétit vorace ! On dirait que tu n'as pas mangé depuis deux mois ! plaisanta mon père
– C’est parce que j’apprécie les bons petits plats de mam !
Ça changeait des repas de la cantine du lycée et de la nourriture extraterrestre !
– Avec tout ce que tu avales, fiston, tu auras de l’énergie à revendre. Que dirais-tu d’aider ton vieux père après la digestion?
– T’aider à quoi ?
– Le petit muret de derrière la maison s’est écroulé et...
– Oh ! Il part toujours celui là !
– Alors mes deux bâtisseurs, avez-vous aimé mon repas ? demanda ma mère.
– C’était succulent mam !
– Tout à fait, tu es un vrai cordon bleu ! ajouta mon père.
Mes parents et moi, nous fîmes quelques parties de cartes, puis mon père m’enrôla de force (ou presque) pour la reconstruction du muret. Je grommelais, mais en réalité, j’étais content : c’était sympa de bâtir quelque chose aux côtés de mon père. Il était toujours de bonne humeur et plaisantait sans cesse. Au final, ce ne fut pas un, mais deux murets qui furent reconstruits. Comme la nuit tombait, j’allai faire quelques pas le long de la route, puis ma mère m’appela :
– Marc ! Le dîner est prêt.
Nous dînâmes, je me lavai les dents et vint enfin l’heure de rejoindre mon lit. Après avoir échangé les classiques « bonne nuit » avec mes parents, je montai dans ma chambre. Dès mon entrée, dans la pièce plongée dans la pénombre, je courus ouvrir ma fenêtre : dans le ciel où brillaient les étoiles, je vis passer des petites lumières vertes et oranges. J’eus un moment de flou : n’avais-je pas rêvé devant ma fenêtre Animia, Zywak et tout le reste ? Demain n’allais-je pas pour la première fois au lycée ?
Pris de doute, je quittai mon poste à la fenêtre, allumai la lumière et je jetai un coup d’œil dans le miroir : une fine cicatrice à peine visible était présente sur le côté de mon visage. Un rappel inoubliable de ce que j’avais vécu. J’éteignis la lumière et je retournai à la fenêtre. Une brise frôla mon visage, je respirai l’air pur à pleins poumons, et je contemplai le ciel : il était couvert d’une myriade d’étoiles. Désormais, je ne voyais plus du rêve dans le ciel, mais une réalité à découvrir. Je me rendais compte qu’un autre univers s’était ouvert à moi. Je m’imaginais déjà vivant sur des planètes inconnues... En explorant celles-ci, il m’arriverait mille aventures, mais toujours je reviendrais vers le havre reposant du berceau de ma naissance, la Terre. Finalement, le lycée n’était pas si terrible que ça comparé aux mystères des étoiles. Ma vie ne pourrait plus jamais être monotone, car il y aurait des voyages interplanétaires et des lettres venant d’une autre planète. Je soupirai et déposai le rond brillant que j’avais reçu dans la première lettre d’Animia sur le rebord de la fenêtre. J’allais refermer celle-ci quand j’eus l’impression que les étoiles me faisaient un clin d’œil comme si elles partageaient mon secret. Je souris : encore un tour que me jouait mon imagination ! Confiant envers demain, je refermai à regret ma fenêtre.
FIN

Le livre Une correspondante extraterrestre

lundi 10 mai 2010

Utilisation


Il ne faut pas acheter pour avoir, mais pour utiliser.


jeudi 6 mai 2010

Marc et Animia - Episode 47

Chapitre 14 : Ali baba et les 112 tapis - Partie 2/2

Ce fut Plantunia qui me réveilla.
– Grimfilk, debout ! Il est temps de vous préparer pour la fête. Vous devez descendre à 16 heures, vous avez donc une demi-heure pour vous habiller.
– J’ai dormi si longtemps !
– Eh oui ! Mais vous avez eu de rudes journées. Bon je vous laisse !
J’acquiesçai, je dormais vraiment beaucoup ! Cela devait être à cause du changement de planète, cela perturbait mon corps qui avait besoin de plus de repos car il utilisait certainement beaucoup d’énergie pour s’adapter. Je pris une douche express et revêtis mon costume bleu. Tout cela me prit vingt minutes, j’avais donc encore... oh ! Et puis au diable les emplois du temps et les contraintes d’heures ! Et moi qui croyais que les vacances étaient faites pour décompresser, je passais mon temps à regarder l’heure. J’attendis pourtant que les dix minutes s’écoulent avant de prendre l’ascenseur. En bas, une dizaine de Zywakiens m’accueillirent chaleureusement, interrompant même leurs discussions. Les parents d’Animia me photographièrent ce qui m’étonna, mais comme c’était eux... Tiens, mais où était Animia ? On me conduisit à une espèce de table, puis une musique grandiose retentit et apparue une jeune fille toute vêtue de blanc qui avança à pas lents vers moi ?! Oh non ! Ça devait être Animia et ses parents avaient organisé notre mariage. Je ne comprenais pas ! Mais pourquoi ne m’avait-on pas prévenu ? Était-ce normal ? Étais-je en train de rêver ? Les questions se bousculaient dans ma tête : pourquoi ? Qui ? Quand ? Comment ? La cérémonie commença et je restais un peu perdu, mais bientôt je fus pris par la cérémonie que je voyais comme si j’étais à l’extérieur et qu’il ne s’agissait pas de moi. Animia m’entraîna dans une étrange danse et puis un Zywakien nous lança à chacun un cerceau qui était attaché par un ruban à celui de l’autre. Je ne sais pas par quel miracle je parvins à le rattraper. Les invités entamèrent un chant :
« Par les anneaux du mariage, ils sont unis
Et pour leurs jeunes âges, la vie leur sourit
Que vont-ils répondre ? Telle est la question ?
Tout cela va dépendre, c’est le sujet de la chanson,
Il n’y a pas de doute leurs réponses termineront par I ! »
– Oui, oui, oui, c’est ainsi ! chantonna Animia et elle me fit un discret signe de la main.
– Oui, oui, oui, c’est la vie ! baragouinai-je hébété.
– Oui, oui, c’est l’unique réponse à cette question ! reprirent les invités d'une seule voix.
Je me serais cru au beau milieu d’une comédie musicale, si je n’avais pas su qu’il s’agissait d’une cérémonie de mariage. Animia et moi signâmes un papier et j’entendis :
– Vous êtes désormais unis par les liens sacrés du mariage.
Il y eut une joyeuse fête auquel je ne participais pas, plongé comme j’étais dans un abîme de réflexions. En tout cas, je ne pouvais pas dire que j’étais malheureux de quitter Zywak, les aventures c’était bien, mais à petites doses. Et puis j’étais pressé de prendre de vraies vacances, des vacances sans horaires, aussi c’est avec plaisir que je vis arriver le moment où les parents d’Animia me conduisirent à la navette. Ce ne fut pas l’Assorien qui m’accueillit à bord : il m’avait bien dit qu’il ne couvrirait pas ce vol là, mais je fus quand même déçu. Il y avait déjà des passagers, ce qui limita mon choix pour ma place. Je rangeai mes bagages à l’endroit prévu à cet effet, et à peine m’étais-je assis que j’eus la surprise de voir arriver Animia.
– Est-ce que je peux m’asseoir à tes côtés Grimfilk ?
– Bien sûr, mais que fais-tu ici ?
– Je vais tout expliquer, murmura-t-elle.
– Oui, j’aimerais bien savoir pour le mariage, chuchotai-je réalisant enfin que j’étais marié.
Elle s’assit après avoir ajouté une malle à mes bagages.
– Alors ? demandai-je avec impatience.
– Sur Zywak, une fois les fiançailles annon-cées officiellement, le mariage peut avoir lieu n’importe quand...
– Ah bon ?!
Elle hocha la tête en signe d’assentiment et poursuivit son discours :
– Même moi, je n’ai pas été prévenue, c’est ma mère qui m’a choisi ma robe de mariée.
– Pourquoi es-tu là ?
–L’épouse accompagne le mari dans sa demeure.
– Comment va-t-on faire ?
– Ne t’inquiète pas ! J’ai réfléchi à tout pendant la fête : avec ma dot, tu pourras rentrer chez toi et moi j’irais habiter sur Mungy...
Une voix annonça, interrompant Animia :
– Décollage éminent, veuillez attacher vos ceintures !
– C’est quoi ta dot ? demandai-je.
– R.Obbots et sa navette de secours, mes vêtements, Pinfin mon animal, deux pierres rares, mes deux robots et tous mes livres ordinateurs ainsi qu’un ordinateur très puissant. Ma dot sera envoyée par mes parents plus tard, mais je téléphonerai à la maison et demanderai à R.Obbots de venir et de te ramener chez toi.
– Les deux pierres rares suffiront pour acheter une maison ?
– Je crois que oui !
–Je vais te confier ma prime.
– C’est gentil Grimfilk, mais tu n’es pas obligé.
– On est marié non ? dis-je d’un ton railleur.
– Grimfilk, tu sais, ce mariage n’est valable que dans les T.N.D.P., donc dans l’avenir, tu pourras te remarier où tu sais.
– Je serais bigame !
– Mais personne ne le saura jamais et...
– ...oui, mais si toi tu désires épouser un Zywakien, tu ne pourras pas.
– Tu as raison, je n’y avais pas pensé sous cet angle là.
– Connaît-on le divorce sur ta planète ?
– Évidemment !
– Et on l’applique ?
– Rarement, mais c’est faisable. Voilà, tous les problèmes qui se posaient sont réglés !
– Eh ! Pas si vite, tes voisins ne comprendront sûrement pas pourquoi ton époux n’est jamais là.
– Tu pourras toujours venir pendant tes vacances et puis, je raconterai que tu travailles sur d’autres planètes.
– Je n’aurai pas forcément la possibilité de venir à chaque vacances...
– Je viendrai dans ce cas là sous les traits de ton ami Bernard et je dirai aux voisins que je rejoins mon mari. Quand penses-tu ?
– Et par quel moyen de transport ?
– Par la navette de secours de R.Obbots ou si j’ai suffisamment d’argent, j’achèterai une navette comme celle qui t’a conduit de la Terre à la plate-forme.
– Auras-tu assez d’argent pour acheter une maison, une navette et vivre ?
– J’ai précisé pour la navette que c'était seulement si j’en avais suffisamment et puis, je pourrai travailler dans cinq ans, j’aurais le droit.
– Et tu...
– ...Je me débrouillerai d’ici là, les pierres rares et ta prime suffiront.
– Ce ne sera pas un peu juste pendant cinq ans ?
– En me serrant la ceinture, et en abandonnant l’idée d’acheter une navette, cela devrait aller, enfin je crois.
– Hum. On dénichera bien une solution d’ici là, si des problèmes se posent, je crois que j’ai projeté un peu loin dans l’avenir.
– Oui, nous avons le temps.
– Continuons-nous à correspondre ?
– Cela me paraît évident ! Oui !
– Au fait, pourquoi tes parents ont subitement décidé de nous marier ?
– A vrai, dire je ne sais pas trop, mais il y a deux ou trois possibilités.
– Lesquelles ?
– Mes parents voulaient se débarrasser de moi ou ils croyaient ma réputation fichue et ils ont préféré me marier ou ils ont compris que tu étais quelqu’un d’accompli et qu’il ne se présenterait pas beaucoup mieux comme parti.
– Tu plaisantes j’espère !
– Je n’ai fait que donner mon avis.
– C’est triste de penser que l’on va se quitter, même si je suis heureux de rentrer chez moi.
– Nous ne serons pas vraiment séparés vu que nous continuerons à nous écrire.

Il n’y eut pas d’incident cette fois-ci pendant le voyage, et le temps s’écoula rapidement grâce à nos discussions amicales. Enfin nous débarquâmes tout près de Mungy sur la plate-forme où se trouvaient des navettes. L’heure de la séparation approchait à grands pas. Animia appela R.Obbots comme elle me l’avait annoncé.
– Il arrivera bientôt, tu n’as plus qu’à attendre. Je suis désolée de ne pouvoir rester avec toi, mais il faut que je trouve une personne qui acceptera de m’emmener sur le sol même de Mungy.
– Je comprends, dis-je, me souvenant que les taxis n’existaient pas dans les planètes de la T.N.D.P.
Les adieux furent brefs, car Animia était pressée et moi j’étais ailleurs, déjà retourné sur Terre dans mon esprit. L’attente ne fut pas longue, et bientôt R.Obbots atterrit. Il me fit entrer dans la navette de secours, je programmai celle-ci pour aller sur Terre pas loin de chez mes parents sous la surveillance du robot qui corrigea mes erreurs. La navette de secours décolla brutalement, et je me cognai la tête contre la paroi. Le choc m’assomma et je perdis conscience.

(Fin du chapitre 14)

Le livre Une correspondante extraterrestre

mercredi 5 mai 2010

Marc et Animia - Episode 46

Chapitre 14 : Ali baba et les 112 tapis - Partie 1/2

J’étais tellement énervé que je dormis fort mal. A 6 heures, je descendis prendre mon petit déjeuner : personne ! Ce n’est qu’une demi-heure après que le père d’Animia vint me chercher. Ensemble nous montâmes en haut de la cloche où il prit le volant d’un engin beaucoup plus spacieux que celui qu’Animia conduisait. J’étais mal à l’aise, je ne réussirais jamais à vendre 112 tapis en une journée, d’ailleurs qui pouvait ? Peut-être un excellent vendeur qui a des années d’expériences derrière lui ou un chanceux. Oui, tout ce qu’il me fallait c’était de la chance, énormément de chance. J’aurais mieux fait de refuser le défi, mais alors j’aurais dû dire adieu aux aventures dans l’espace, aux découvertes fabuleuses et aux voyages dans les étoiles. Par contre, même si je perdais le défi, je ne serais pas forcé de quitter tout cela. Ce ne serait qu’une question d’orgueil et d’amour-propre.
– Nous sommes arrivés, tu peux descendre Grimfilk, bonne chance ! cria le père alors que je quittais l’engin.
– Salut ! s’exclama une statue... Euh... une créature de pierre.
– T’es le Mungien qui vient pour obtenir le diplôme ? continua l’individu.
– Oui !
– Suis-moi dans la boutique que je t’explique !
Il se mit à marcher et j'entrai à sa suite à l'intérieur du magasin.
– Voilà les tapis à vendre mon gars, bonne chance et à plus tard.
Je le regardai s’éloigner. Je fis le tour du magasin - ce qui ne fut pas long - il était plein de tapis de toutes sortes, mais je devais vendre ceux que le type en pierre m’avait désigné : les tapis en question étaient laids avec leurs grosses fleurs rouges avec des cœurs bleus sur fond mauve et en plus ils coûtaient trois pierres de troisième classe dix-huitième degré, ce qui n’était pas rien. Un client se présenta environ un quart d’heure après mon arrivée.
– Je suis juste venu regarder, me prévint-il alors que je m’approchai de lui.
Ça commençait mal, et je me sentais déjà découragé. Je réfléchis, ces tapis j’en vendrais dix et encore, c’était un maximum à moins d’un miracle ou d’une idée géniale, ce qui était du pareil au même. J’eus une illumination, je pris l’un des tapis à vendre et une paire de ciseaux qui traînait là et je me mis à découper des formes géométriques dedans. Intrigué le client s’avança et demanda :
– Que fabriquez-vous ?
– C’est un nouveau jeu pour enfants, le puzzle tapis.
– Ça coûte combien ?
– Trois pierres de troisième classe dix-huitième degrés.
– C’est cher !
– Mais c’est son prix.
Je réussis à en écouler 6 comme ça en comptant le premier, mais pas mal de clients repartaient avec les mains vides ou avec d’autres tapis bien plus jolis. Je devais découvrir une meilleure idée. Je réfléchis... réfléchis, le temps passa et je finis par trouver : il fallait utiliser ma célébrité. Je me postai à la porte de la boutique et criai :
– Qui veut un tapis dédicacé par le Mungien sauveur de la navette ? Qui n’a pas son tapis dédicacé ?
Des passants me reconnurent et entrèrent dans la boutique où je parvins à vendre 14 tapis signés de ma main. D’une façon ou d’une autre l’histoire se propagea et à midi, il ne me restait plus que 65 tapis. Il y eut ensuite un long temps mort, mais la vente reprit à quatorze heures, encore 20 partirent, puis 15. Je refis les comptes, il me restait 30 tapis à vendre.
A dix-neuf heures, j’avais sur les bras 20 tapis et les clients se faisaient plus rare. J’en vendis 3 à des personnes qui allaient à un dîner et qui avaient oublié les cadeaux qu’ils comptaient offrir. Plus tard, un fou m’en acheta 11 non dédicacés pour les accrocher à ses murs.
A vingt et une heures, je possédais encore 6 tapis, mais j’étais si fatigué que je m’endormis sur une des carpettes que je devais écouler.
A cinq heures du matin, une personne me réveilla, et m’acheta le tapis sur lequel j’avais dormis. Il m’aida à noter dans sa langue ceci : ici a dormi Grimfilk Gastorien qui a permis le retour d’une navette pleine de passagers dont il faisait partie et c’est LUI qui écrivit ces mots avec mon aide. Je signai le message et réussis le tour de force de lui refiler un tapis puzzle. Je n’avais plus qu’un peu plus d’une heure et demie pour vendre les 4 tapis restants.
A six heures et quart, je commençais à m’inquiéter sérieusement, personne ne venait et j’en possédais toujours 4. Et puis, il y eut un miracle : une passagère de la navette entra.
– Je vous remercie d’être allé récupérer la pièce, je suis venue quand j’ai su que vous étiez ici.
Elle m’acheta les 4 tapis sur lequel je dus, avec son aide, écrire quatre dédicaces différentes qu’elle me demanda d’inventer. Après son départ, je sautai de joie, j’avais remporté le défi !
Peu de temps après, le père d’Animia et deux Zywakiens que je n’avais jamais vu arrivèrent.
– Alors ? m’interrogea le père.
– Les 112 tapis ont été vendus ! dis-je.
– Non, annonça l’un des inconnus.
– Effectivement, il n’en a même pas vendu un seul ! s’exclama l’autre en montrant une pile de tapis aux couleurs changeantes.
– C’était ceux-là qu’il fallait vendre ? Mais on m’a dit que je devais vendre les tapis à grosses fleurs rouges ! protestai-je.
– Quoi ! cria le père d’Animia.
– Il y a eu une erreur, murmura l’inconnu qui avait parlé en premier.
– Il a écoulé les tapis invendables, il aura donc son diplôme, annonça l’autre.
– Pas question ! répliqua violemment le premier.
– Il a réalisé un travail plus difficile que prévu et ce n’est pas lui qui s’est trompé, c’est la personne qui l’a accueilli, intervint le père.
– Vous avez raison ! s’exclamèrent les inconnus d’une seule voix.
L’un d’eux me tendit une plaque métallique où était gravée que Grimfilk Gastorien avait obtenu son diplôme de vendeur. Le père d’Animia m’embarqua dans la navette après les salutations.
A mon retour, je me couchai dans le lit flottant pour me remettre de ma fatigue et de mon mal de dos (le tapis sur lequel je m’étais endormi la veille n’était pas très confortable et plutôt dur comme il était posé sur le sol.) Le sommeil m'emporta rapidement.

(Suite et fin du chapitre 14 qui est l'avant-dernier chapitre du roman dès demain !)
Le livre Une correspondante extraterrestre

mardi 4 mai 2010

Sens, signification et interprétation d'un texte

Je ne comprendrai jamais complètement le goût pour l'incompréhensible. En même temps, en privilégiant autre chose que le sens, on obtient des images nouvelles et intéressantes... et puis c'est une marque de confiance envers l'imagination du lecteur qui peut alors interpréter en toute liberté.

lundi 3 mai 2010

Imprévu


Nous nous attendons à tout,
sauf à ce qui nous arrive.



vendredi 30 avril 2010

Ode à la poubelle


Il n'est pas très dur
D'écrire sur la nature
Devant ses beautés,
On est sans peine inspiré.

Pauvres détritus,
On vous oublie, vous exclut.
A votre puanteur,
Pas question de rendre honneur.

Où est le problème ?
Pourquoi donc un sac d'ordures,
Rempli de pelures
Ne ferait pas un beau poème ?

jeudi 29 avril 2010

Le jour des fryfris

A - Youpi, on est vendredi, le jour des fryfris !
B - Des frifris ? C'est quoi ça ?
A - C'est... C'est... Le plus simple est que tu regardes dans le dictionnaire.
B attrape un dictionnaire et le feuillette.
B - Frifri... Frifri, en argot, c'est l'organe génital de la femme.
A - Attention, ce n'est pas avec deux I, il y a un Y, puis un I.
B reprend le dictionnaire et le feuillette.
B - Ce n'est pas dans le dictionnaire.
A - Mais si, je t'assure.
B - Il n'est pas dans celui-là, en tout cas.
A fouille dans son étagère et prend un autre dictionnaire.
A - Fryfri, fryfri... Personne de sexe masculin ou féminin éprise de liberté qui aime faire preuve de malice.
B - Oui, mais pourquoi vendredi, jour des fryfri ?
A - Je ne sais pas, moi, c'est l'expression. C'est noté dans le dictionnaire. Peut-être parce que le vendredi soir marque le début de week-end et que le week-end est synonyme de liberté. Et puis ça rime.
B - Mais fryfris, ça rime aussi avec lundi, mardi, mercredi, jeudi et samedi. Seul dimanche est exclu.
A - Mais ça ne rime pas également.
B - C'est-à-dire ?
A - "Aussi" rime avec fryfris, pas "également".
B - Haha. Laisse-moi voir ton dictionnaire.
A tend son dictionnaire à B.
B - Attends une minute, c'est le dictionnaire des mots inventés, ton dico !

mercredi 28 avril 2010

Marc et Animia - Episode 45


Chapitre 13 : Les journées passent...

Ce matin là, j’eus le plaisir de constater que mon ami Assorien était venu me chercher. J'avais effectivement dormi tard, aussi les parents de ma correspondante étaient déjà partis à l’arrivée de Rsim-Agrop. Ce dernier m’embarqua à son bord sans même me laisser petit déjeuner ou placer un mot. Il me fit visiter entièrement sa maison dont j’avais déjà aperçu deux pièces lors de mon premier passage. J’admirai son lit volant qui berçait son dormeur et qui jouait de la musique. Je pus constater la différence avec la maison des parents d’Animia : les meubles étaient plus bas et plus massifs. Il était évident que mon ami l’Assorien était d’une toute autre envergure que les Zywakiens. Sa maison avait la forme d'une pyramide. Il m’obligea à goûter une spécialité Assorienne : la chose pâteuse qu’il avait posé devant moi, avait une saveur surprenante et j’en repris plusieurs fois.
– Je suis étonné ! s’exclama-t-il.
– Je suppose que je dois être le seul Mungien a aimer cela.
– Oui, j’en avais donné à des passagers Mungiens et ils avaient tous sans exception détesté ça.
– Pourquoi m’en as-tu proposé alors ?
– Parce que je n’ai pas autre chose chez-moi !
– Si j’aime cela, je pense que mes origines Lombr... tu sais quoi ! plaisantai-je.
Il partit d’un grand éclat de rire et dit :
– Il faudrait que tous les Mungiens aient un parent Lombrien !
– D’en ce cas là les Mungiens n’existeraient plus, ils finiraient par devenir tous des Lombrungiens.
Il me désigna une autre pile de journaux ordinateurs.
– Deuxième pillage chez le vendeur ! annonça-t-il.
Je vis des photos de la conférence et crus deviner que pas mal de mes paroles avaient été déformées, mais je ne pus en être certain vu qu’il n’y avait pas de traduction en Terrien ! Je dénichai aussi le journal qui avait publié la photo où je tenais la main d’Animia ainsi que celui où les parents de ma correspondante annonçaient publiquement nos fiançailles ( Rsim-Agrop me l’avait lu.)

La matinée passa très vite et c’est avec regret que Rsim-Agrop me ramena à la maison où je séjournais. Animia m’accueillit avec un tablier.
– J’essayais de préparer un repas Terrien pour le déjeuner, m’expliqua-t-elle.
– C’est quoi ? questionnai-je, amusé.
– Frites et bifteck ! Et ne ris pas s’il te plaît, j’ai eu beaucoup de mal à obtenir la viande et les pommes de terres Terriennes, j’ai été obligée d’envoyer R.Obbots sur Terre. Et c’est pour te faire plaisir que je l’ai fait ! Je sais qu’il est déjà 14 heures passées, mais ce n’est pas grave, nous mangerons tard, c’est tout.
– Puis-je t’aider ?
– Si tu veux, comme ça tu verras la pièce où l’on prépare les repas.
C’était une grande pièce blanche, recouverte de touches chiffrées. Animia appuya sur 1 et une table apparut, sur 2 les fourneaux, sur 3 les plats, sur 4 les ingrédients, sur 5 les livres de cuisines, sur 6 la poubelle, sur 7 les ustensiles.
– Est-ce que l’on trouve une machine à fabriquer les frites ici ?
– Non Marc, cela n’existe pas sur Zywak !
– Et le couteau pour éplucher et couper ça existe ?
– C’est inutile.
Elle pressa une touche et je vis un grand cube bleu apparaître, Animia mit les patates dedans, j’entendis un bruit de moteur et les pommes de terres épluchées apparurent sur la table.
– Comment les patates se sont-elles retrouvées sur la table ? demandai-je, ébahi.
– C’est de la téléportation. Personne n’a encore découvert le moyen de téléporter un être vivant ou une chose sur une longue distance et on ne peut téléporter que sur environ cinq mètres, ce qui n’est guère intéressant, mais a quand même son utilité.
–Ah ! Et maintenant, il faut couper les pommes de terres en fins rectangles.
– Je suis désolée, mais je n’ai pas de machines pour cela !
– Revenons aux bonnes vieilles méthodes ! Le couteau est un ustensile utile en fin de compte, n’est-ce pas Animia ?
–Je retire le mot inutile, prends un couteau !
Nous coupâmes, fort mal, il faut le reconnaître, les patates et à la fin nous obtînmes des frites plutôt bizarres. La cuisson de la viande fut plus rapide et ne nous posa aucun problème.
Enfin nous pûmes manger un repas Terrien : les frites étaient presque carbonisées et la viande n’était pas assez cuite ! Mais nous appréciâmes quand même le repas car nous nous étions amusés comme des fous à le préparer.
– Alors Marc, que dis-tu de mes talents de cuisinière ?
– Euh... La prochaine fois, cuisine plutôt un plat Zywakien.
– Toi aussi tu fais un piètre cuisinier, tu aurais dû me donner des conseils plus judicieux, après tout c’était un plat typiquement Terrien !
– Je n’ai pas l’habitude de faire des frites et mon bifteck était très bon ! Je l’aime saignant.
– Tu aurais pu penser à moi !
– Désolé, dans tous les cas on s’est bien amusé, hein ?
– C’est bien vrai ! Que le temps passe vite !
– Pourquoi dis-tu ça ?
–Ton séjour va bientôt s'achever !
– Ouais ! Mais je ne serais pas fâché de retrouver la routine de ma planète.

Nous étions tranquillement en train de bavarder quand nous entendîmes un bruit, c’était les parents d’Animia. Ma corres-pondante les regarda droit dans les yeux, puis leur tourna le dos et prit l’ascenseur. Je fis un geste pour me lever et la retenir, mais le père m’arrêta :
– Laissez cette enfant gâtée !
J’eus envie de protester, après tout j’avais le même âge qu’elle, seulement sur Zywak, c’était une autre affaire, j’étais considéré comme un Mungien adulte. Combien de fois devrais-je me le répéter ? Je ne pouvais en vouloir aux parents d’Animia de suivre ce qu’on leur avait enseigné dans leurs jeunes années, cependant cela ne m’empêchait pas de me sentir coupable vis à vis d’Animia. Je n’étais pas sympa, j’aurais dû être solidaire avec les gens de mon âge, mais d’un autre côté je devais m’avouer que je ressentais une certaine fierté à ce que l’on me considère comme un adulte.
– Alors Grimfilk, c’est d’accord ?
D’accord pour quoi ? Mince ! Tandis que j’étais en train de m’interroger, le père d’Animia avait entamé un discours dont je n’avais pas entendu un seul mot !
– Vous paraissez bien pensif, déclara la mère d’Animia.
– Je dois vous avouer que j’étais... ailleurs quand vous avez parlé tout à l’heure, excusez-moi vraiment, mais pourriez-vous répéter ?
– Bon, je recommence, mais soyez attentif ! s’exclama le père.
J’étais ébahi, il n’était pas en colère ! Miracle !
– Voilà, au lieu de simplement nous accom-pagner à notre travail, je vous propose de relever un défi...
– ...UN DEFI ? Quoi comme défi ?
– Vous m’auriez laissé terminer, je vous aurais expliqué... enfin... le défi consiste à vendre 112 tapis identiques en 24 heures et pas questions de baisser leur prix.
– Que se passe-t-il si je perds ?
– Vous n’obtiendrez pas le diplôme de vendeur.
– Mais, s’il s’agit d’obtenir un diplôme, pourquoi parlez-vous de défi ?
– Ça, c’est mon problème, alors, acceptez-vous ?
– Si je dis non, que se passe-t-il ? demandai-je, car je savais que les parents d’Animia ne me proposaient pas ça pour rien.
– Plus de correspondance avec Animia après rupture des fiançailles !
– Mais c’est une sorte de chantage ! protestai-je.
Cela ne me dérangeait pas qu’ils rompent les fiançailles, mais ne plus correspondre avec Animia, c'était impensable !
– C’est peut-être bien un chantage, mais ce n’était pas prévu que vous fassiez tant de manières, je vous croyais plus courageux...
Cela piqua mon orgueil.
–Il faut être prudent avant de s’engager mais j’accepte, je relève le défi ! m’exclamai-je.
Au moment où je prononçai ses mots, je compris que j’avais foncé tête baissée dans le piège que le père m’avait tendu, mais trop tard, je m’étais engagé !
–Bien ! Demain je vous conduirai à la bou-tique, soyez prêt à 6 heures et demie. Maintenant que tout est réglé, dînons, dit le père.
– Je n’ai pas faim, Animia et moi avons déjeuné tard et puis de toute façon, il faut que je me couche tôt pour être en pleine forme demain.
– Bonsoir ! s’exclamèrent les parents d’Animia d’une seule voix.

(Fin du Chapitre 13)
Le livre Une correspondante extraterrestre

mardi 27 avril 2010

Un bon personnage

J'avais écrit, il y a déjà quelques temps, la manière de créer un personnage de roman...

J'aurais un petit commentaire à ajouter sur les personnages.
A mon avis, un bon personnage, comprendre un personnage qui a de l'épaisseur, a la capacité d'entraîner son auteur, c'est-à-dire de choisir de lui-même ce qu'il veut faire ou dire et d'infléchir le cours de l'histoire planifiée par son créateur.
Cette indépendance du personnage est la preuve que l'auteur a réussi à insuffler une forme de vie à son personnage, a lui donner une existence qui lui est propre.

lundi 26 avril 2010

L'ennui


L'ennui naît de l'impossibilité de faire ce que l'on voudrait ou de l'incapacité à choisir ce que l'on voudrait faire dans la foule des possibilités existantes.


vendredi 23 avril 2010

La recette

Prenez un kilo
Cinq cent grammes de mots,
Etalez sur la page
Avec une pincée de rêverie,
Une larme de poésie,
Pour former des images.
Ajoutez une cuillère à café
De rimes mélangées,
Laissez reposer quelques heures,
Puis servez aux lecteurs.

jeudi 22 avril 2010

Pompinette

Dans le dictionnaire des mots inventés, il existe un mot qui a deux sens. Le premier ne vous surprendra pas, sûrement avez-vous déjà entendu des gens l'employer dans ce sens... Le second est plus curieux...

POMPINETTE (Nom Fémimin) :
1. Petite pompe.
2. Bébé de sexe masculin ou féminin qui pompe le sein de sa mère.

mercredi 21 avril 2010

Marc et Animia - Episode 44

Chapitre 12 : La visite - Partie 2/2

Samsy m’amena au musée.
– Le seul de Zywak, Grimfilk !
Je compris pourquoi en le voyant, le bâtiment faisait au moins 80 fois la pyramide du Louvre. Nous visitâmes la partie « Toutes les planètes présentées. » Je voulus voir la Terre et je fus sidéré par les gigantesques panoramas de la Terre qui défilèrent sur un écran. Une voix racontait l’histoire de ma planète et était accompagnée d’un petit film. Dans des vitrines, les Zywakiens avaient exposé des échantillons de nourriture, des meubles et autres bric à brac. La matinée passa à la vitesse de l’éclair, j’avais regardé les présentations des planètes Terre, Zywak, B113, Mungy, Assora, Hantomie, Belly et Mars, Mars dont j’avais vu les habitants : c'étaient des petits bonshommes qui changeaient de couleurs comme des caméléons et qui pouvaient se dissocier en grains de sable. Cela me faisait bizarre de penser que j'étais le seul Terrien à savoir qu’il y avait bien de la vie sur Mars et à en être sûr. L’après-midi, nous nous promenâmes au-dessus de Zywak, puis nous descendîmes au zoo qui appartenait également au musée. Je vis plein d’animaux étranges dont un genre de dragon et deux dinosaures récupérés certainement par les Zywakiens avant que la race ne disparaissent sur Terre, ce qui signifieraient que Zywak était plus vieille que la Terre et qu’elle avait dû obtenir plus rapidement toutes ces technologies que nous ne possédions pas encore. Avant de rentrer, Samsy me proposa d'aller boire un coup.
– D’accord ! répondis-je.

C’était un bar à la forme carrée. L’intérieur m’étonna, mais il faut avouer que je passais la majeure partie de mon temps à cela. Les tables volaient et les sièges étaient suspendus dans les airs ; il n’y avait pas de comptoir, un robot prenait commande des boissons et les tables rondes revenaient avec. Samsy Garence dénicha deux sièges libres et réclama au robot :
– Deux Glawit !
Notre table s’envola et revint avec deux verres remplis d’un liquide mousseux aux couleurs de l’arc-en-ciel. Je bus prudemment une gorgée, c’était brûlant, mais le goût était potable.
– Alors Grimfilk, tu es le héros dont parle tous les journaux ordinateurs ?
– Oui, mais cela ne durera pas, bientôt un autre événement se produira et je serais rangé dans un placard destiné à l’oubli.
– Tu ne seras ni le premier ni le dernier, j’ai eu mon temps de gloire moi aussi. J’avais sauvé une jeune fille qui était tombée d’un engin volant, et elle s'est amouraché de moi, mais j’aimais quelqu’un d’autre à l’époque. La jeune fille, par dépit, épousa quelqu’un proche de moi, qu’elle a d’ailleurs fini par aimer profondément. Ensemble ils ont eu un enfant. Malheureusement la jeune femme que j’avais sauvée se sent depuis lors gênée en ma présence. Ne devines-tu pas comme elle s’appelle ?
– Non, je ne vois pas.
– Elle se nomme Plantunia.
– Pourquoi me racontes-tu cette vieille histoire Samsy ?
– Parce que tu vas faire partie de la famille tiens donc ! De plus, je préfère que tu sois au courant, car cela t’évitera de commettre des impairs à l’avenir.
– Le père d’Animia est-il au courant ?
– Je crois qu’il a deviné en partie.
– Et Animia ?
– Sa mère lui a raconté pour soulager sa conscience et depuis, dès que ma nièce me voit, elle est triste pour sa mère.
– Plantunia est toujours gênée pour quelque chose qui s’est produit, il y a plus de quinze ans !?
– Eh oui ! Enfin tu es prévenu !
– Si on y allait maintenant ?
– Attends ! Tu n’as pas fini ton Glawit.
J’absorbai la boisson d’un seul coup.
– Je suis admiratif ! s’exclama Samsy.
– De quoi ?
– C’est rare de rencontrer quelqu’un qui le boit le Glawit si vite.
Tout à coup, je ne sus plus très bien où j’en étais, j’étais un Terrien et non un Mungien, j’avais quinze ans et je n’étais pas un adulte. Tout se brouillait dans ma tête : Mungien adulte sur Zywak ou Terrien adolescent sur Terre ? Je ne pouvais pas dire que je n’aimais pas le Glawit et que c’était pour cette raison que je l’avais bu vite. Sur Zywak ou sur Terre, sur ma planète... Je devins nostalgique : l’unique soleil brillant dans le ciel bleu...
– Eh ! Grimfilk, tu viens ?
D’un signe de tête j’acquiesçai et je le suivis.

Je ne sais par quel miracle j'arrivai à bon port, ni comment je saluai Samsy qui repartait. J’avais l’esprit ailleurs, sur une autre planète : la mienne.
– Grimfilk ! Grimfilk ! Marc ! Marc ! Marc !!!
Les cris d’Animia me rappelèrent à la réalité.
– Ça va Marc ?
– Oui, oui.
– Qu’avais-tu donc il y a un instant ?
– Je réfléchissais, mentis-je.
– A quoi ?
– Mystère !
Qu’avais-je donc eu, il y a un instant ? Cela devait être à cause du Glawit !
– Alors, raconte-moi, qu’as-tu visité ?
– Le grand musée, enfin une partie... Que contient le Glawit, Animia ?
– Rien que tu ne connaisses j’en ai peur, les plantes avec lesquelles on fabrique la boisson n’existent pas sur Terre, elles ne poussent que sur Zywak.
– Le Glawit a-t-il un effet secondaire ?
– Il abrutit un peu quand on le boit trop vite, pourquoi ? En aurais-tu bu ?
– Oui, avec Samsy !
– Oh ! Je comprends mieux l'air que tu avais il y a un instant. Je crois avoir lu quelque part que certains individus boivent du Glawit pour perdre la notion de ce qui les entourent... Cependant, l’effet est relativement court. Te sens-tu bien maintenant ?
– Tout à fait, je suis en pleine forme !
Et je ne mentais pas en le disant. Je me jurai de ne plus prendre une seule boisson sur Zywak avant d’en connaître les effets. Ce qui me fit penser à la fable de La Fontaine avec le renard et le corbeau : j’avais juré, mais un peu tard, comme le corbeau ! La surprise avait été plutôt désagréable !
– Je ne descendrai pas au petit déjeuner demain, me confia Animia après le dîner.
– Ma foi, moi non plus, cette journée m’a tellement fatigué que je crois que vais dormir tard !

(Fin du Chapitre 12)
Le livre Une correspondante extraterrestre

mardi 20 avril 2010

Talent, apprentissage et écriture

Le talent est une capacité, une aptitude dans une activité déterminée.
Est-il nécessaire d'avoir du talent pour peindre, danser, jouer un instrument ou écrire ? J'aurais tendance à répondre par la négative, mais il ne fait nul doute que cela aide d'avoir du talent.
Néanmoins, le talent, ça se cultive et ça se développe et, même sans talent, rien n'empêche d'apprendre.
Tout le monde peut apprendre des techniques pour devenir peintre, danseur, musicien et écrivain... pour peu d'en avoir envie et de prendre le temps d'étudier.

lundi 19 avril 2010

La vie est un roman...


Votre vie est un roman, n'oubliez jamais que vous en êtes le héros.


vendredi 16 avril 2010

Souhaits


Je voudrais oublier le temps,
Effacer les heures
Et les tourments.

J'aimerais être ailleurs
Dans un monde meilleur
Et rêver longuement.

J'aimerais éviter la douleur,
Gommer toutes les erreurs
Et être emporté par le courant.

Je voudrais ensevelir les peurs
Et toutes les frayeurs
Pour vivre au présent.

jeudi 15 avril 2010

Marc et Animia - Episode 43

Chapitre 12 : La visite - Partie 1/2

Le lendemain au petit déjeuner, Animia demanda à ses parents:
– Puis-je accompagner Ma... Grimfilk pour sa journée de tourisme ?
– Il n’en est pas question, tu as fait assez de bêtises comme ça ! Heureusement que nous avions déjà annoncé vos fiançailles à un journal avant que vous ne vous teniez par la main ! répliqua le père.
– Ce n’est la faute d’Animia, c’est la mienne! protestai-je.
Le père me lança un regard bienveillant qui me surpris fortement. Que signifiait tout cela ? Je n’y comprenais plus rien, j’étais complètement perdu !
– Animia pouvait refuser en lâchant votre main quand vous avez pris la sienne.
Voilà qui ne m’éclairait pas beaucoup.
– Toutes les erreurs sont d’Animia et pas de vous, cher futur gendre.
Je n’étais pas du tout d’accord, mais étant donné que je n’avais pas encore tout saisi, je me tus.
– Nous allons devoir partir. Au revoir Grimfilk et passe une bonne journée ! dit le père d’une voix aimable. Toi, tu restes ici Animia ! reprit-il d'une voix sévère.
Je ne trouvai rien à répondre d’aimable au père en échange de sa gentille phrase, j’avais juste envie de lui crier « mais c’est injuste, injuste ! »
– Au revoir, merci et bon courage pour votre travail ! baragouinai-je pour finir avant qu'ils ne partent.
– Pourrais-tu m’expliquer, Animia ? réclamai-je.
– Expliquer quoi ? répondit-elle avec une moue boudeuse.
– Mais enfin, le comportement de ton père !
– Oh ! Comme tu es un Mungien, que tu es un homme, que tu as prouvé ton courage par le sauvetage de la navette, et que tu as montré ta valeur pendant votre discussion d’homme à homme, tu es mieux considéré que moi qui ne suis qu’une gamine de quinze ans qui n’a pas beaucoup de bon sens. C’est une attitude classique sur Zywak.
– Mais, moi aussi j’avais des torts, ce n’est pas normal !
– Si ! affirma Animia.
– Mais hier, tes parents m’ont fait la tête !
– Non, c’était juste à moi, s’ils ne t’ont pas parlé, c’est parce qu’ils réfléchissaient à mon propos.
– Tu en es sûre ?
– Mais c’est une manie que tu me demandes ça ! J’en suis certaine.
– Et tous les mâles des T.N.D.P. sont comme ça ?
– Non, c’est juste sur quelques planètes. D'ailleurs, sur certaines, c’est même pire que sur Zywak !
– Sur Terre…
Un téléphone sonna, coupant ma phrase. Animia décrocha quelque chose sous la table et me lança... le téléphone.
– Réponds Marc, je n’ai pas envie de parler.
– Allô ? dis-je bêtement.
– Salut ! C’est moi Samsy !
– Bonjour Samsy, c’est Grimfilk à l’appareil.
– Puis-je parler à mon frère, s’il te plaît ?
– Il vient de partir travailler, il y a quelques instants.
– Bon, alors je rappellerai !
– Attends, je...
– ...Félicitations pour tes fiançailles, au fait.
– Je voulais te demander…
– ...ce que j’en pense ?
– Non, je désirais te demander si tu ne voulais pas me faire visiter Zywak ?
– N’as-tu pas déjà tout vu ?
– Non et j’aime bien la compagnie !
– Et Animia ?
– Elle n’a pas envie, répondis-je, voulant ménager la fierté de ma correspondante.
– Bon d’accord, je passe te prendre. A toute suite !
– Merci de...
J’entendis un clic, Samsy avait déjà raccroché.
– Qui était-ce Marc ?
– Samsy Garence, ton oncle, il accepte de m’emmener visiter Zywak.
– Génial ! Je monte lire, murmura Animia sans enthousiasme.
– Ça ne te dérange pas ? Demandai-je, me sentant vaguement coupable de la laisser.
Je ne voulais pas l’abandonner, mais je mourrais d’impatience de découvrir Zywak.

Le livre Une correspondante extraterrestre

mercredi 14 avril 2010

Je chaussette, tu chaussettes...


CHAUSSETTER
(verbe) :
1. Mettre des chaussettes ou des chaussures
2. Assembler des paires de chaussettes

A noter, le verbe chaussetter est pas mal employé sur internet, mais ne semble pas - pas encore ? - être entré les dictionnaires, à part celui des mots inventés, bien sûr !

mardi 13 avril 2010

Les clichés littéraires

Le cliché est une expression devenue banale à force d'être employée dans la langue. Pour en savoir plus sur le cliché, consultez l'article sur Wikipedia.

De nos jours, l'emploi de clichés est souvent vu comme un manque d'originalité.
Je pense néanmoins qu'il ne faut pas avoir peur des clichés littéraires.
Il faut les connaître et les employer soit pour les détourner (ironie, parodie, effet de style) soit pour entrer en résonance avec d'autres oeuvres, faire appel à des images connues chez le lecteur.

Je vous conseille de lire Le dictionnaire des clichés littéraires de Hervé Laroche qui est amusant puisqu'il donne toute une série de clichés et propose en guise de mise en bouche un texte bourré de clichés du plus bel effet.
Outre son aspect amusant, l'avant-propos et la postface du livre font réfléchir sur le cliché, son usage et les manières de le fabriquer.



"mèche (de cheveu) : il en faut toujours une, rebelle, pour tomber sur le front d'un personnage masculin." (Hervé Laroche, Le dictionnaire des clichés littéraires)

lundi 12 avril 2010

La clef...

La clef de la popularité est dans la simplicité.


vendredi 2 avril 2010

J'aime...





Les nuits étoilées,
Le chocolat fondant,
Le bruit du papier froissé,
L'effleurement du vent,
Le parfum du pain,
Les ciels incertains,
Les pommes croquantes,
La pluie battante,
Les pétales soyeux,
L'odeur du feu,
Les sourires rieurs,
Les douces saveurs,
Le gazouillis des oiseaux,
La caresse de l'eau,
La senteur des roses,
Et mille autres petites choses.


jeudi 1 avril 2010

Trèfle à 4 feuilles

Un petit trèfle porte-bonheur pour marquer le retour des beaux jours...


mercredi 31 mars 2010

Marc et Animia - Episode 42

Chapitre 11 - Partie 3/3

Le Bucar était un caisson avec deux fenêtres et quatre places assises. Nous nous installâmes et le Bucar démarra.
– Demain, j’aimerais bien visiter tout seul, dis-je tout à coup.
– Tu ne peux pas, c’est trop risqué !
– J’aimerais traîner tout seul, d’ailleurs je ne vois pas ce qu’il y...
– ...de toute façon, il te faut un moyen de transport et donc un chauffeur.
– Ne trouve-t-on pas des transports communs sur Zywak ou des taxis ?
– A part le Bucar, il n’en existe pas, il est obligatoire de posséder un moyen de transport volant et donc on doit savoir conduire.
– Ton oncle ne pourrait-il pas m’accom-pagner ?
– Tu préfères que je ne vienne pas, c’est ça ?
– Moi je veux bien, mais je parie que tes parents ne voudront pas.
– On verra bien demain matin, et si mes parents disent non, je suis d’accord pour que tu appelles mon oncle.
– D’accord !
– Alors, que penses-tu de mes parents maintenant ?
– Franchement ? Sans mentir ?
– Évidemment, je préfère savoir la vérité !
– Méfiants, sévères, vieux jeux et ne faisant pas confiance.
– Et les qualités, Grimfilk ?
– Je n’ai pas eu trop l’occasion de les voir, mais ils sont honnêtes et capables de pardonner. Si tes parents en ont d’autres, ils les cachent bien.
– J’ai bien envie de rencontrer tes parents, pour comparer…
– Un jour peut-être...

Quand j'entrai dans la salle de bal, quelqu’un m’annonça :
– Monsieur Grimfilk Gastorien !
Toutes les têtes se tournèrent vers moi et une ribambelle de Zywakiennes m'entoura, me séparant d’Animia. Je dus répondre à mille et une questions comme ce matin à la con-férence, mais ça me flattait d’être encerclé de jolies extraterrestres. Plus tard dans la soirée, j’aperçus Animia discutant avec un garçon Zywakien et cela m’agaça. Toujours suivi des filles, répondant de plus en plus distraitement à leurs questions, je me dirigeai vers Animia. Celle-ci parut heureuse de me voir.
– Pourrais-je avoir l’honneur de récupérer ma cavalière, qui, je l’espère, daignera de m’accorder cette danse ? demandai-je.
Animia hocha la tête, je m’arrachai à mes admiratrices et je me mis à danser avec ma correspondante (fort mal je le reconnais, car je ne savais rien sur les façons Zywakiennes de danser, et même si cela ressemblait un peu à la valse, cela ne m’avançait guère puisque la valse n’était pas dans mes cordes.)
– Que voulait-il ?
– Je suis très contente que tu sois venu Grimfilk, je ne savais plus comment lui faire comprendre que je ne désirais pas le suivre sur la terrasse, c’est inconvenant !
– Décidément, on se croirait au dix-neuvième siècle ! dis-je tout haut alors que je voulais juste le penser.
– Qu’est-ce donc ?
– Je t’expliquerai une autre fois, les oreilles indiscrètes ne manquent pas dans cette salle.
– Tu as raison, prudence !
Zywak était une planète bizarre, elle possédait une technologie très avancée, mais visiblement la société, elle, n’avait pas évolué aussi vite : je trouvais que les idées et les mentalités étaient vieillottes.
Animia voulut quitter la soirée tôt car elle ne se sentait pas très en forme, aussi nous reprîmes le Bucar et à notre retour à la maison, nous allâmes directement nous coucher.

(Fin du Chapitre 11)

Le livre Une correspondante extraterrestre

mardi 30 mars 2010

Secrets d'écrivain et techniques d'écriture

Il y a bien des trucs en écriture, des petites astuces, des choses à savoir, des modèles à suivre, d'autres à éviter, cependant, il n'y a pas une seule méthode pour écrire, pas une unique recette miracle...

Ainsi, s'il peut être intéressant de lire des écrivains qui révèlent leur pratique de l'écriture...


Si les ouvrages sur les techniques d'écriture sont instructifs...


Au final, à chacun sa cuisine. La mienne, en bref, c'est de lire et d'écrire pour le meilleur et... pour le pire !

lundi 29 mars 2010

Goûtez donc !


Manger, ce n'est pas seulement se nourrir, c'est goûter à la vie !

vendredi 26 mars 2010

Chants d'oiseaux



Dans le jour qui doucement se finit,
Je les écoute, sereine :
Les oiseaux pépient, petites voix lointaines
Dans la lumière qui s'affaiblit.

Dans la nuit qui lentement s'achève,
Je les entends, émerveillée :
Les oiseaux gazouillent, déjà éveillés
Dans le voile d'obscurité qui se lève.

jeudi 25 mars 2010

Mot-valise

Pour ceux qui aiment les mots inventés et prennent plaisir à découvrir des mots amusants et de drôles de définitions, je vous conseille de lire Le Pornithorynque est un salopare et L'Anarchiviste et le biblioteckel de Alain Créhange, deux ouvrages qui contiennent une série de "mots-valises"


Le principe de création à l'origine d'un mot-valise est simple : on prend le début d'un mot existant dans la langue, la fin d'un autre et on les fusionne.
Le résultat est une série de mots cocasses que l'on peut accompagner de définitions gratinées.

Pour plus de détails sur les mots-valises, voir l'article de Wikipédia. Vous y retrouverez entre autres une liste d'ouvrages sur les mots-valises.

Pour en savoir plus sur les deux livres cités ici et avoir un aperçu de la créativité de leur auteur, n'hésitez pas à faire un petit tour sur le site de ce dernier : http://pagesperso-orange.fr/alain.crehange/frmotsval.html

mercredi 24 mars 2010

Marc et Animia - Episode 41

Chapitre 11 - Partie 2/3

Le magasin était étincelant sous les deux soleils. Animia se gara sur une place de parking, ouvrit le coffre et en sortit un gros sac de velours noir.
– Qu’est-ce qu’il y a là dedans ? demandai-je plein de curiosité.
– C’est un porte pierre... Non, je plaisante ! C’est mon porte-monnaie.
Elle tira sur le cordon du sac et des pierres apparurent.
– Oh ! m’exclamai-je.
Je me sentais idiot, quand j’allais faire les courses, je prenais de l’argent ; sur Zywak, c’était pareil sauf que les pierres remplaçaient les pièces de monnaies et les billets de banque, or les pierres étant grosses, le porte-monnaie l’était forcément aussi.
– Ce n’est pas un peu lourd à se trimballer dans tout le magasin, sans parler du poids des achats ? demandai-je.
– Si Grimfilk, c’est pourquoi...
Animia émit un sifflement strident : une plate-forme rectangulaire arriva en planant, fit un looping et atterrit à nos pieds. Animia souleva le sac noir avant que j’eus le temps de faire geste pour l’aider et le déposa sur la plate-forme. Elle grimpa ensuite dessus et je fis pareil. La plate-forme décolla avec douceur et nous amena vers l’une des entrées du magasin. La porte s’ouvrit devant nous et nous nous retrouvâmes à l’intérieur.
Des couleurs lumineuses éblouirent mes yeux : des bleus électriques, des verts fluorescents, des argentés, des dorés étincelants... Peu à peu, je m’habituais, tandis qu’Animia dirigeait la plate-forme avec des « à gauche », des « à droite » et des « tout droit. »
– Grimfilk, voilà le rayon Mungien jeune adulte, il est petit, mais je crois que c’est un des rares magasins sur Zywak qui contienne des habits pour Mungien.
– Je croyais que c’était pour toi que...
– C’est pour nous deux puisque tu m’accompagnes au bal. Choisis trois costu-mes : un pour le bal, un pour la fête que ma mère organisera en l’honneur de ton départ, et un pour ton plaisir afin de remplacer les vêtements que je t’ai piqué sur la planète que tu sais.
– Je te rembourserai les costumes avec les pierres que m’a donné la compagnie.
– As-tu écouté ? Je t’offre le troisième costume, c’est en remplacement...
– …D’accord, pas de problèmes, j’ai compris, j’avais entendu !
– Tu n’en rajoutes pas un peu !?
– Moi ? Mais pas du tout !
– Je ne trouve pas ça drôle ! Arrête ! s’exclama Animia.
– Oui chef ! A vos ordres !
Nous nous mîmes à rire, notre complicité retrouvée.
– Achetons vite et partons vite, je ne raffole pas de l’ambiance des magasins. Même si j’adore m’acheter des habits, je déteste ces vieilles commères, qui regardent avec qui vous êtes et puis répandent des calomnies sur vous.
– Toujours à votre service chef Animia ! Faites tourner la plate-forme sur elle-même avec lenteur !
Je regardai donc tous les costumes assez rapidement, puis comme la plaque continuait à tourner, je fermai les yeux et attrapai un costume au hasard. J’entendis un rire, celui d’Animia, j’en étais certain car il était particulièrement beau. Je rouvris les yeux alors que la plate-forme cessait de tourner, et regardai le costume que je tenais à la main : il était d’un superbe jaune fluo avec de splendides lignes oranges et vertes. De nouveau je joignis mon rire au sien. Des extraterrestres et des vieilles commères se retournèrent, je me sentis tout à coup gêné et mon rire mourut dans ma gorge. Animia s’arrêta également de rire. Finalement, je pris un costume blanc avec des manches noires et un nœud de papillon vert, un costume bleu foncé avec une cravate blanche, une chemise d’un doré sympathique et un pantalon blanc neige qui allait avec. Nous nous dirigeâmes alors vers un autre rayon qui se nommait : « Jeunes filles Zywakiennes. » Je fus très impressionné, il était au moins quinze fois plus grand que le rayon pour Mungiens. Animia choisit plusieurs tenues et entra dans une cabine d’essayage. J’espérai qu’elle ne prendrait pas trop de temps, car en général les filles passaient pas mal de temps à ça.
– Tu jugeras quels sont les habits qui me vont le mieux ! annonça Animia juste avant de refermé la porte de sa cabine.
J’attendis un bon quart d’heure avant qu’elle ne ressorte. Ce fut comme une apparition : elle portait un chemisier rose pâle à manches longues, une jupe noire qui tenait grâce à une ceinture mauve et avait une fleur blanche dans ses cheveux violets.
– Alors Grimfilk, qu’en penses-tu ?
– Magnifique !
Ce fut tout ce que je pus dire parce que j’étais encore sous le choc. Les minutes s’égrenèrent très lentement tandis qu’Animia sortait, puis rentrait périodiquement, défilant avec de nombreuses tenues, parfois réussies, parfois ratées, parfois ni bien, ni mal. Elles possédaient des genres très différents : il y en avait des élégantes, des trop chargées, des sobres, des simples... Animia n’avait pas menti en disant qu’elle adorait acheter des vête-ments, visiblement, elle avait oublié l’ambiance désagréable des magasins. Les heures s’écoulèrent et enfin Animia s’arrêta, je l’aidai à sélectionner les meilleurs vêtements : elle prit la première tenue dans laquelle elle était splendide, une robe de bal en dentelle noire avec une rose sur le corsage, ainsi qu’une robe rose et une bleue nuit. Nous passâmes ensuite à la caisse. Animia posa ses achats sur une espèce de balance, un prix s’afficha et ma correspondante versa dans un récipient à côté du truc qui ressemblait à une balance, des pierres qu’elle prit dans son porte-monnaie où elle puisa largement. Nous sortîmes enfin du magasin.

Il était 18 heures à notre retour. Nous cassâmes la croûte, donnant la préférence à la nourriture solide.
– Pour arriver à 20 heures au bal, il faut que nous partions à 19h30, car nous mettrons une demi-heure pour aller en Bucar, expliqua Animia.
– Qu’est-ce qu’un Bucar ?
– C’est un engin qui t’amène directement à ton lycée en une demi-heure quelque soit l’endroit où tu habites.
– Comment est-ce possible ?
– Ce serait beaucoup trop compliqué à expliquer, il faut employer plein de termes techniques que tu ne comprendrais certai-nement pas et qui doivent en plus être intraduisibles en Terrien puisque les pièces utilisées pour permettre à un Bucar de fonctionner n’existent pas sur Terre, j’en suis quasiment sûre.
– Nous ne mettrions pas moins de temps si c’est toi qui nous conduisais à ton ancien lycée ?
– Si, mais je froisserais ma robe et cela serait dommage.
– Tiens en parlant vêtement, combien te dois-je pour les deux costumes ?
– Passe-moi le carton de la compagnie !
Je courus le chercher et le lui ramenai, elle piocha trois pierres dedans qu’elle posa sur la table et elle me rendit le carton.
– Grimfilk ? demanda Animia.
– Oui ?
– Il faudrait se préparer car l’heure tourne et il nous reste à peine une demi-heure seulement.
– C’est ça ! Faisons-nous beaux ! dis-je.
Je montai, et une fois dans ma chambre, j’hésitai : devais-je prendre le costume blanc ou le bleu ? J’optai finalement pour le blanc. Je pris la douche éclair que j’avais découverte hier soir et enfilai le costume. Je me regardai dans le miroir qui était accroché dans mon armoire. Je redressai mon nœud papillon et disciplinai un peu mes cheveux avec la main. J’espérais être un cavalier à la hauteur ! Il devait être 19h10 ou un peu plus quand je descendis en bas, le temps passa et Animia n’arrivait toujours pas, je comptais chaque minute qui s’écoulait. Enfin elle apparut, je la trouvai charmante avec sa longue chevelure remontée en chignon où était nichée une fleur blanche. Elle portait la robe noire sous laquelle elle avait mis le chemisier rose et à son cou pendait une chaîne d’argent. L’ensemble formait un joli tableau.
– Tu es en retard, je crois, comme toute les femmes quand elles s’habillent qu’elles soient Zywakiennes ou Terriennes ou autres! dis-je pour plaisanter.
– Oh Marc ! Tu racontes n’importe quoi !
– Je ne dis jamais que la vérité telle que je la vois, rétorquai-je.
– Espèce de vantard ! Vous vous croyez toujours parfaits, vous les hommes !
– Parfaitement !
Nous rirent en chœur.

Le livre Une correspondante extraterrestre

mardi 23 mars 2010

L'écrivain et l'usage de la langue

Un écrivain se doit de connaître l'orthographe, la conjugaison et la grammaire, et d'avoir une bonne maîtrise du vocabulaire.
Cependant, il doit être également capable de se détacher de ce qu'il sait. Il ne s'agit pas d'être complètement révolutionnaire et de risquer d'être pris pour un ignorant, mais d'être audacieux et un brin innovant.

Une tournure grammaticalement incorrecte peut être du plus bel effet, de même qu'une expression totalement inédite...
Il ne faut jamais oublier que la langue est une chose vivante qui n'est pas gravée dans la pierre et que ce sont les gens qui l'emploient qui la font évoluer.