Chapitre 11 - Partie 2/3
Le magasin était étincelant sous les deux soleils. Animia se gara sur une place de parking, ouvrit le coffre et en sortit un gros sac de velours noir.
– Qu’est-ce qu’il y a là dedans ? demandai-je plein de curiosité.
– C’est un porte pierre... Non, je plaisante ! C’est mon porte-monnaie.
Elle tira sur le cordon du sac et des pierres apparurent.
– Oh ! m’exclamai-je.
Je me sentais idiot, quand j’allais faire les courses, je prenais de l’argent ; sur Zywak, c’était pareil sauf que les pierres remplaçaient les pièces de monnaies et les billets de banque, or les pierres étant grosses, le porte-monnaie l’était forcément aussi.
– Ce n’est pas un peu lourd à se trimballer dans tout le magasin, sans parler du poids des achats ? demandai-je.
– Si Grimfilk, c’est pourquoi...
Animia émit un sifflement strident : une plate-forme rectangulaire arriva en planant, fit un looping et atterrit à nos pieds. Animia souleva le sac noir avant que j’eus le temps de faire geste pour l’aider et le déposa sur la plate-forme. Elle grimpa ensuite dessus et je fis pareil. La plate-forme décolla avec douceur et nous amena vers l’une des entrées du magasin. La porte s’ouvrit devant nous et nous nous retrouvâmes à l’intérieur.
Des couleurs lumineuses éblouirent mes yeux : des bleus électriques, des verts fluorescents, des argentés, des dorés étincelants... Peu à peu, je m’habituais, tandis qu’Animia dirigeait la plate-forme avec des « à gauche », des « à droite » et des « tout droit. »
– Grimfilk, voilà le rayon Mungien jeune adulte, il est petit, mais je crois que c’est un des rares magasins sur Zywak qui contienne des habits pour Mungien.
– Je croyais que c’était pour toi que...
– C’est pour nous deux puisque tu m’accompagnes au bal. Choisis trois costu-mes : un pour le bal, un pour la fête que ma mère organisera en l’honneur de ton départ, et un pour ton plaisir afin de remplacer les vêtements que je t’ai piqué sur la planète que tu sais.
– Je te rembourserai les costumes avec les pierres que m’a donné la compagnie.
– As-tu écouté ? Je t’offre le troisième costume, c’est en remplacement...
– …D’accord, pas de problèmes, j’ai compris, j’avais entendu !
– Tu n’en rajoutes pas un peu !?
– Moi ? Mais pas du tout !
– Je ne trouve pas ça drôle ! Arrête ! s’exclama Animia.
– Oui chef ! A vos ordres !
Nous nous mîmes à rire, notre complicité retrouvée.
– Achetons vite et partons vite, je ne raffole pas de l’ambiance des magasins. Même si j’adore m’acheter des habits, je déteste ces vieilles commères, qui regardent avec qui vous êtes et puis répandent des calomnies sur vous.
– Toujours à votre service chef Animia ! Faites tourner la plate-forme sur elle-même avec lenteur !
Je regardai donc tous les costumes assez rapidement, puis comme la plaque continuait à tourner, je fermai les yeux et attrapai un costume au hasard. J’entendis un rire, celui d’Animia, j’en étais certain car il était particulièrement beau. Je rouvris les yeux alors que la plate-forme cessait de tourner, et regardai le costume que je tenais à la main : il était d’un superbe jaune fluo avec de splendides lignes oranges et vertes. De nouveau je joignis mon rire au sien. Des extraterrestres et des vieilles commères se retournèrent, je me sentis tout à coup gêné et mon rire mourut dans ma gorge. Animia s’arrêta également de rire. Finalement, je pris un costume blanc avec des manches noires et un nœud de papillon vert, un costume bleu foncé avec une cravate blanche, une chemise d’un doré sympathique et un pantalon blanc neige qui allait avec. Nous nous dirigeâmes alors vers un autre rayon qui se nommait : « Jeunes filles Zywakiennes. » Je fus très impressionné, il était au moins quinze fois plus grand que le rayon pour Mungiens. Animia choisit plusieurs tenues et entra dans une cabine d’essayage. J’espérai qu’elle ne prendrait pas trop de temps, car en général les filles passaient pas mal de temps à ça.
– Tu jugeras quels sont les habits qui me vont le mieux ! annonça Animia juste avant de refermé la porte de sa cabine.
J’attendis un bon quart d’heure avant qu’elle ne ressorte. Ce fut comme une apparition : elle portait un chemisier rose pâle à manches longues, une jupe noire qui tenait grâce à une ceinture mauve et avait une fleur blanche dans ses cheveux violets.
– Alors Grimfilk, qu’en penses-tu ?
– Magnifique !
Ce fut tout ce que je pus dire parce que j’étais encore sous le choc. Les minutes s’égrenèrent très lentement tandis qu’Animia sortait, puis rentrait périodiquement, défilant avec de nombreuses tenues, parfois réussies, parfois ratées, parfois ni bien, ni mal. Elles possédaient des genres très différents : il y en avait des élégantes, des trop chargées, des sobres, des simples... Animia n’avait pas menti en disant qu’elle adorait acheter des vête-ments, visiblement, elle avait oublié l’ambiance désagréable des magasins. Les heures s’écoulèrent et enfin Animia s’arrêta, je l’aidai à sélectionner les meilleurs vêtements : elle prit la première tenue dans laquelle elle était splendide, une robe de bal en dentelle noire avec une rose sur le corsage, ainsi qu’une robe rose et une bleue nuit. Nous passâmes ensuite à la caisse. Animia posa ses achats sur une espèce de balance, un prix s’afficha et ma correspondante versa dans un récipient à côté du truc qui ressemblait à une balance, des pierres qu’elle prit dans son porte-monnaie où elle puisa largement. Nous sortîmes enfin du magasin.
Il était 18 heures à notre retour. Nous cassâmes la croûte, donnant la préférence à la nourriture solide.
– Pour arriver à 20 heures au bal, il faut que nous partions à 19h30, car nous mettrons une demi-heure pour aller en Bucar, expliqua Animia.
– Qu’est-ce qu’un Bucar ?
– C’est un engin qui t’amène directement à ton lycée en une demi-heure quelque soit l’endroit où tu habites.
– Comment est-ce possible ?
– Ce serait beaucoup trop compliqué à expliquer, il faut employer plein de termes techniques que tu ne comprendrais certai-nement pas et qui doivent en plus être intraduisibles en Terrien puisque les pièces utilisées pour permettre à un Bucar de fonctionner n’existent pas sur Terre, j’en suis quasiment sûre.
– Nous ne mettrions pas moins de temps si c’est toi qui nous conduisais à ton ancien lycée ?
– Si, mais je froisserais ma robe et cela serait dommage.
– Tiens en parlant vêtement, combien te dois-je pour les deux costumes ?
– Passe-moi le carton de la compagnie !
Je courus le chercher et le lui ramenai, elle piocha trois pierres dedans qu’elle posa sur la table et elle me rendit le carton.
– Grimfilk ? demanda Animia.
– Oui ?
– Il faudrait se préparer car l’heure tourne et il nous reste à peine une demi-heure seulement.
– C’est ça ! Faisons-nous beaux ! dis-je.
Je montai, et une fois dans ma chambre, j’hésitai : devais-je prendre le costume blanc ou le bleu ? J’optai finalement pour le blanc. Je pris la douche éclair que j’avais découverte hier soir et enfilai le costume. Je me regardai dans le miroir qui était accroché dans mon armoire. Je redressai mon nœud papillon et disciplinai un peu mes cheveux avec la main. J’espérais être un cavalier à la hauteur ! Il devait être 19h10 ou un peu plus quand je descendis en bas, le temps passa et Animia n’arrivait toujours pas, je comptais chaque minute qui s’écoulait. Enfin elle apparut, je la trouvai charmante avec sa longue chevelure remontée en chignon où était nichée une fleur blanche. Elle portait la robe noire sous laquelle elle avait mis le chemisier rose et à son cou pendait une chaîne d’argent. L’ensemble formait un joli tableau.
– Tu es en retard, je crois, comme toute les femmes quand elles s’habillent qu’elles soient Zywakiennes ou Terriennes ou autres! dis-je pour plaisanter.
– Oh Marc ! Tu racontes n’importe quoi !
– Je ne dis jamais que la vérité telle que je la vois, rétorquai-je.
– Espèce de vantard ! Vous vous croyez toujours parfaits, vous les hommes !
– Parfaitement !
Nous rirent en chœur.
Le magasin était étincelant sous les deux soleils. Animia se gara sur une place de parking, ouvrit le coffre et en sortit un gros sac de velours noir.
– Qu’est-ce qu’il y a là dedans ? demandai-je plein de curiosité.
– C’est un porte pierre... Non, je plaisante ! C’est mon porte-monnaie.
Elle tira sur le cordon du sac et des pierres apparurent.
– Oh ! m’exclamai-je.
Je me sentais idiot, quand j’allais faire les courses, je prenais de l’argent ; sur Zywak, c’était pareil sauf que les pierres remplaçaient les pièces de monnaies et les billets de banque, or les pierres étant grosses, le porte-monnaie l’était forcément aussi.
– Ce n’est pas un peu lourd à se trimballer dans tout le magasin, sans parler du poids des achats ? demandai-je.
– Si Grimfilk, c’est pourquoi...
Animia émit un sifflement strident : une plate-forme rectangulaire arriva en planant, fit un looping et atterrit à nos pieds. Animia souleva le sac noir avant que j’eus le temps de faire geste pour l’aider et le déposa sur la plate-forme. Elle grimpa ensuite dessus et je fis pareil. La plate-forme décolla avec douceur et nous amena vers l’une des entrées du magasin. La porte s’ouvrit devant nous et nous nous retrouvâmes à l’intérieur.
Des couleurs lumineuses éblouirent mes yeux : des bleus électriques, des verts fluorescents, des argentés, des dorés étincelants... Peu à peu, je m’habituais, tandis qu’Animia dirigeait la plate-forme avec des « à gauche », des « à droite » et des « tout droit. »
– Grimfilk, voilà le rayon Mungien jeune adulte, il est petit, mais je crois que c’est un des rares magasins sur Zywak qui contienne des habits pour Mungien.
– Je croyais que c’était pour toi que...
– C’est pour nous deux puisque tu m’accompagnes au bal. Choisis trois costu-mes : un pour le bal, un pour la fête que ma mère organisera en l’honneur de ton départ, et un pour ton plaisir afin de remplacer les vêtements que je t’ai piqué sur la planète que tu sais.
– Je te rembourserai les costumes avec les pierres que m’a donné la compagnie.
– As-tu écouté ? Je t’offre le troisième costume, c’est en remplacement...
– …D’accord, pas de problèmes, j’ai compris, j’avais entendu !
– Tu n’en rajoutes pas un peu !?
– Moi ? Mais pas du tout !
– Je ne trouve pas ça drôle ! Arrête ! s’exclama Animia.
– Oui chef ! A vos ordres !
Nous nous mîmes à rire, notre complicité retrouvée.
– Achetons vite et partons vite, je ne raffole pas de l’ambiance des magasins. Même si j’adore m’acheter des habits, je déteste ces vieilles commères, qui regardent avec qui vous êtes et puis répandent des calomnies sur vous.
– Toujours à votre service chef Animia ! Faites tourner la plate-forme sur elle-même avec lenteur !
Je regardai donc tous les costumes assez rapidement, puis comme la plaque continuait à tourner, je fermai les yeux et attrapai un costume au hasard. J’entendis un rire, celui d’Animia, j’en étais certain car il était particulièrement beau. Je rouvris les yeux alors que la plate-forme cessait de tourner, et regardai le costume que je tenais à la main : il était d’un superbe jaune fluo avec de splendides lignes oranges et vertes. De nouveau je joignis mon rire au sien. Des extraterrestres et des vieilles commères se retournèrent, je me sentis tout à coup gêné et mon rire mourut dans ma gorge. Animia s’arrêta également de rire. Finalement, je pris un costume blanc avec des manches noires et un nœud de papillon vert, un costume bleu foncé avec une cravate blanche, une chemise d’un doré sympathique et un pantalon blanc neige qui allait avec. Nous nous dirigeâmes alors vers un autre rayon qui se nommait : « Jeunes filles Zywakiennes. » Je fus très impressionné, il était au moins quinze fois plus grand que le rayon pour Mungiens. Animia choisit plusieurs tenues et entra dans une cabine d’essayage. J’espérai qu’elle ne prendrait pas trop de temps, car en général les filles passaient pas mal de temps à ça.
– Tu jugeras quels sont les habits qui me vont le mieux ! annonça Animia juste avant de refermé la porte de sa cabine.
J’attendis un bon quart d’heure avant qu’elle ne ressorte. Ce fut comme une apparition : elle portait un chemisier rose pâle à manches longues, une jupe noire qui tenait grâce à une ceinture mauve et avait une fleur blanche dans ses cheveux violets.
– Alors Grimfilk, qu’en penses-tu ?
– Magnifique !
Ce fut tout ce que je pus dire parce que j’étais encore sous le choc. Les minutes s’égrenèrent très lentement tandis qu’Animia sortait, puis rentrait périodiquement, défilant avec de nombreuses tenues, parfois réussies, parfois ratées, parfois ni bien, ni mal. Elles possédaient des genres très différents : il y en avait des élégantes, des trop chargées, des sobres, des simples... Animia n’avait pas menti en disant qu’elle adorait acheter des vête-ments, visiblement, elle avait oublié l’ambiance désagréable des magasins. Les heures s’écoulèrent et enfin Animia s’arrêta, je l’aidai à sélectionner les meilleurs vêtements : elle prit la première tenue dans laquelle elle était splendide, une robe de bal en dentelle noire avec une rose sur le corsage, ainsi qu’une robe rose et une bleue nuit. Nous passâmes ensuite à la caisse. Animia posa ses achats sur une espèce de balance, un prix s’afficha et ma correspondante versa dans un récipient à côté du truc qui ressemblait à une balance, des pierres qu’elle prit dans son porte-monnaie où elle puisa largement. Nous sortîmes enfin du magasin.
Il était 18 heures à notre retour. Nous cassâmes la croûte, donnant la préférence à la nourriture solide.
– Pour arriver à 20 heures au bal, il faut que nous partions à 19h30, car nous mettrons une demi-heure pour aller en Bucar, expliqua Animia.
– Qu’est-ce qu’un Bucar ?
– C’est un engin qui t’amène directement à ton lycée en une demi-heure quelque soit l’endroit où tu habites.
– Comment est-ce possible ?
– Ce serait beaucoup trop compliqué à expliquer, il faut employer plein de termes techniques que tu ne comprendrais certai-nement pas et qui doivent en plus être intraduisibles en Terrien puisque les pièces utilisées pour permettre à un Bucar de fonctionner n’existent pas sur Terre, j’en suis quasiment sûre.
– Nous ne mettrions pas moins de temps si c’est toi qui nous conduisais à ton ancien lycée ?
– Si, mais je froisserais ma robe et cela serait dommage.
– Tiens en parlant vêtement, combien te dois-je pour les deux costumes ?
– Passe-moi le carton de la compagnie !
Je courus le chercher et le lui ramenai, elle piocha trois pierres dedans qu’elle posa sur la table et elle me rendit le carton.
– Grimfilk ? demanda Animia.
– Oui ?
– Il faudrait se préparer car l’heure tourne et il nous reste à peine une demi-heure seulement.
– C’est ça ! Faisons-nous beaux ! dis-je.
Je montai, et une fois dans ma chambre, j’hésitai : devais-je prendre le costume blanc ou le bleu ? J’optai finalement pour le blanc. Je pris la douche éclair que j’avais découverte hier soir et enfilai le costume. Je me regardai dans le miroir qui était accroché dans mon armoire. Je redressai mon nœud papillon et disciplinai un peu mes cheveux avec la main. J’espérais être un cavalier à la hauteur ! Il devait être 19h10 ou un peu plus quand je descendis en bas, le temps passa et Animia n’arrivait toujours pas, je comptais chaque minute qui s’écoulait. Enfin elle apparut, je la trouvai charmante avec sa longue chevelure remontée en chignon où était nichée une fleur blanche. Elle portait la robe noire sous laquelle elle avait mis le chemisier rose et à son cou pendait une chaîne d’argent. L’ensemble formait un joli tableau.
– Tu es en retard, je crois, comme toute les femmes quand elles s’habillent qu’elles soient Zywakiennes ou Terriennes ou autres! dis-je pour plaisanter.
– Oh Marc ! Tu racontes n’importe quoi !
– Je ne dis jamais que la vérité telle que je la vois, rétorquai-je.
– Espèce de vantard ! Vous vous croyez toujours parfaits, vous les hommes !
– Parfaitement !
Nous rirent en chœur.
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