jeudi 6 mai 2010

Marc et Animia - Episode 47

Chapitre 14 : Ali baba et les 112 tapis - Partie 2/2

Ce fut Plantunia qui me réveilla.
– Grimfilk, debout ! Il est temps de vous préparer pour la fête. Vous devez descendre à 16 heures, vous avez donc une demi-heure pour vous habiller.
– J’ai dormi si longtemps !
– Eh oui ! Mais vous avez eu de rudes journées. Bon je vous laisse !
J’acquiesçai, je dormais vraiment beaucoup ! Cela devait être à cause du changement de planète, cela perturbait mon corps qui avait besoin de plus de repos car il utilisait certainement beaucoup d’énergie pour s’adapter. Je pris une douche express et revêtis mon costume bleu. Tout cela me prit vingt minutes, j’avais donc encore... oh ! Et puis au diable les emplois du temps et les contraintes d’heures ! Et moi qui croyais que les vacances étaient faites pour décompresser, je passais mon temps à regarder l’heure. J’attendis pourtant que les dix minutes s’écoulent avant de prendre l’ascenseur. En bas, une dizaine de Zywakiens m’accueillirent chaleureusement, interrompant même leurs discussions. Les parents d’Animia me photographièrent ce qui m’étonna, mais comme c’était eux... Tiens, mais où était Animia ? On me conduisit à une espèce de table, puis une musique grandiose retentit et apparue une jeune fille toute vêtue de blanc qui avança à pas lents vers moi ?! Oh non ! Ça devait être Animia et ses parents avaient organisé notre mariage. Je ne comprenais pas ! Mais pourquoi ne m’avait-on pas prévenu ? Était-ce normal ? Étais-je en train de rêver ? Les questions se bousculaient dans ma tête : pourquoi ? Qui ? Quand ? Comment ? La cérémonie commença et je restais un peu perdu, mais bientôt je fus pris par la cérémonie que je voyais comme si j’étais à l’extérieur et qu’il ne s’agissait pas de moi. Animia m’entraîna dans une étrange danse et puis un Zywakien nous lança à chacun un cerceau qui était attaché par un ruban à celui de l’autre. Je ne sais pas par quel miracle je parvins à le rattraper. Les invités entamèrent un chant :
« Par les anneaux du mariage, ils sont unis
Et pour leurs jeunes âges, la vie leur sourit
Que vont-ils répondre ? Telle est la question ?
Tout cela va dépendre, c’est le sujet de la chanson,
Il n’y a pas de doute leurs réponses termineront par I ! »
– Oui, oui, oui, c’est ainsi ! chantonna Animia et elle me fit un discret signe de la main.
– Oui, oui, oui, c’est la vie ! baragouinai-je hébété.
– Oui, oui, c’est l’unique réponse à cette question ! reprirent les invités d'une seule voix.
Je me serais cru au beau milieu d’une comédie musicale, si je n’avais pas su qu’il s’agissait d’une cérémonie de mariage. Animia et moi signâmes un papier et j’entendis :
– Vous êtes désormais unis par les liens sacrés du mariage.
Il y eut une joyeuse fête auquel je ne participais pas, plongé comme j’étais dans un abîme de réflexions. En tout cas, je ne pouvais pas dire que j’étais malheureux de quitter Zywak, les aventures c’était bien, mais à petites doses. Et puis j’étais pressé de prendre de vraies vacances, des vacances sans horaires, aussi c’est avec plaisir que je vis arriver le moment où les parents d’Animia me conduisirent à la navette. Ce ne fut pas l’Assorien qui m’accueillit à bord : il m’avait bien dit qu’il ne couvrirait pas ce vol là, mais je fus quand même déçu. Il y avait déjà des passagers, ce qui limita mon choix pour ma place. Je rangeai mes bagages à l’endroit prévu à cet effet, et à peine m’étais-je assis que j’eus la surprise de voir arriver Animia.
– Est-ce que je peux m’asseoir à tes côtés Grimfilk ?
– Bien sûr, mais que fais-tu ici ?
– Je vais tout expliquer, murmura-t-elle.
– Oui, j’aimerais bien savoir pour le mariage, chuchotai-je réalisant enfin que j’étais marié.
Elle s’assit après avoir ajouté une malle à mes bagages.
– Alors ? demandai-je avec impatience.
– Sur Zywak, une fois les fiançailles annon-cées officiellement, le mariage peut avoir lieu n’importe quand...
– Ah bon ?!
Elle hocha la tête en signe d’assentiment et poursuivit son discours :
– Même moi, je n’ai pas été prévenue, c’est ma mère qui m’a choisi ma robe de mariée.
– Pourquoi es-tu là ?
–L’épouse accompagne le mari dans sa demeure.
– Comment va-t-on faire ?
– Ne t’inquiète pas ! J’ai réfléchi à tout pendant la fête : avec ma dot, tu pourras rentrer chez toi et moi j’irais habiter sur Mungy...
Une voix annonça, interrompant Animia :
– Décollage éminent, veuillez attacher vos ceintures !
– C’est quoi ta dot ? demandai-je.
– R.Obbots et sa navette de secours, mes vêtements, Pinfin mon animal, deux pierres rares, mes deux robots et tous mes livres ordinateurs ainsi qu’un ordinateur très puissant. Ma dot sera envoyée par mes parents plus tard, mais je téléphonerai à la maison et demanderai à R.Obbots de venir et de te ramener chez toi.
– Les deux pierres rares suffiront pour acheter une maison ?
– Je crois que oui !
–Je vais te confier ma prime.
– C’est gentil Grimfilk, mais tu n’es pas obligé.
– On est marié non ? dis-je d’un ton railleur.
– Grimfilk, tu sais, ce mariage n’est valable que dans les T.N.D.P., donc dans l’avenir, tu pourras te remarier où tu sais.
– Je serais bigame !
– Mais personne ne le saura jamais et...
– ...oui, mais si toi tu désires épouser un Zywakien, tu ne pourras pas.
– Tu as raison, je n’y avais pas pensé sous cet angle là.
– Connaît-on le divorce sur ta planète ?
– Évidemment !
– Et on l’applique ?
– Rarement, mais c’est faisable. Voilà, tous les problèmes qui se posaient sont réglés !
– Eh ! Pas si vite, tes voisins ne comprendront sûrement pas pourquoi ton époux n’est jamais là.
– Tu pourras toujours venir pendant tes vacances et puis, je raconterai que tu travailles sur d’autres planètes.
– Je n’aurai pas forcément la possibilité de venir à chaque vacances...
– Je viendrai dans ce cas là sous les traits de ton ami Bernard et je dirai aux voisins que je rejoins mon mari. Quand penses-tu ?
– Et par quel moyen de transport ?
– Par la navette de secours de R.Obbots ou si j’ai suffisamment d’argent, j’achèterai une navette comme celle qui t’a conduit de la Terre à la plate-forme.
– Auras-tu assez d’argent pour acheter une maison, une navette et vivre ?
– J’ai précisé pour la navette que c'était seulement si j’en avais suffisamment et puis, je pourrai travailler dans cinq ans, j’aurais le droit.
– Et tu...
– ...Je me débrouillerai d’ici là, les pierres rares et ta prime suffiront.
– Ce ne sera pas un peu juste pendant cinq ans ?
– En me serrant la ceinture, et en abandonnant l’idée d’acheter une navette, cela devrait aller, enfin je crois.
– Hum. On dénichera bien une solution d’ici là, si des problèmes se posent, je crois que j’ai projeté un peu loin dans l’avenir.
– Oui, nous avons le temps.
– Continuons-nous à correspondre ?
– Cela me paraît évident ! Oui !
– Au fait, pourquoi tes parents ont subitement décidé de nous marier ?
– A vrai, dire je ne sais pas trop, mais il y a deux ou trois possibilités.
– Lesquelles ?
– Mes parents voulaient se débarrasser de moi ou ils croyaient ma réputation fichue et ils ont préféré me marier ou ils ont compris que tu étais quelqu’un d’accompli et qu’il ne se présenterait pas beaucoup mieux comme parti.
– Tu plaisantes j’espère !
– Je n’ai fait que donner mon avis.
– C’est triste de penser que l’on va se quitter, même si je suis heureux de rentrer chez moi.
– Nous ne serons pas vraiment séparés vu que nous continuerons à nous écrire.

Il n’y eut pas d’incident cette fois-ci pendant le voyage, et le temps s’écoula rapidement grâce à nos discussions amicales. Enfin nous débarquâmes tout près de Mungy sur la plate-forme où se trouvaient des navettes. L’heure de la séparation approchait à grands pas. Animia appela R.Obbots comme elle me l’avait annoncé.
– Il arrivera bientôt, tu n’as plus qu’à attendre. Je suis désolée de ne pouvoir rester avec toi, mais il faut que je trouve une personne qui acceptera de m’emmener sur le sol même de Mungy.
– Je comprends, dis-je, me souvenant que les taxis n’existaient pas dans les planètes de la T.N.D.P.
Les adieux furent brefs, car Animia était pressée et moi j’étais ailleurs, déjà retourné sur Terre dans mon esprit. L’attente ne fut pas longue, et bientôt R.Obbots atterrit. Il me fit entrer dans la navette de secours, je programmai celle-ci pour aller sur Terre pas loin de chez mes parents sous la surveillance du robot qui corrigea mes erreurs. La navette de secours décolla brutalement, et je me cognai la tête contre la paroi. Le choc m’assomma et je perdis conscience.

(Fin du chapitre 14)

Le livre Une correspondante extraterrestre

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