mardi 11 mai 2010

Marc et Animia - Episode Final

Chapitre 15 : Quand vient la fin...

Quand je repris mes esprits au lever du jour, je reconnus le paysage, j’étais à deux pas de chez mes parents. Je regardai mes mains, les griffes avaient disparu ainsi que la peau verte et noire, la fausse chevelure, les vêtements Mungiens, et la combinaison spatiale. R.Obbots me les avaient enlevés et m’avait rhabillé avec les vêtements Terriens que j’avais portés avant ma transformation en Mungien. A mes côtés se trouvaient la chemise dorée et le pantalon blanc achetés sur Zywak, je les roulai sous mon bras et je me dirigeai vers chez moi. Je tapai à la porte et presque immédiatement mes parents encore ensommeillés m’ouvrirent, et ils me serrèrent dans leurs bras. Je protestai, je n’avais plus l’âge. Ils m’ensevelirent sous un tas de questions :
– C’était bien ? Ils étaient gentils ? T’es-tu bien amusé ? Alors ce Bernard ? Et qu’as-tu donc fait ?
– Eh ! Doucement, une question à la fois, je suis seul et vous êtes deux ! Pour résumer, c’était génial et j’ai appris des tas de choses. Bon, je meurs de faim... Si on allait petit déjeuner ?
C’était merveilleux, j’étais chez moi, j’avais encore une semaine de vacances avant de retourner au lycée et j’allais en profiter. Je voulais bien découvrir les étoiles, mais c’était fatiguant et déroutant. Au moins, sur Terre, j’avais des points de repères ! Nous prîmes un copieux petit déjeuner que je dégustai avec plaisir, d’autant plus que ma mère avait fait un gâteau pour fêter mon retour. Je leur en racontai le moins possible sur mes vacances mensongères passées avec « Bernard. » Après le petit déjeuner, je partis me balader dans la montagne en compagnie de mon chien Cookie. Celui-ci m’avait fait la fête dès qu’il m’avait vu. Alors que je gravissais la pente de la montagne, je m’imprégnai du paysage. C’était avec plaisir que je redevenais moi-même : un Terrien adolescent sans responsabilités et sans soucis. Ce fut une longue promenade et je revins alors que le soleil était au zénith. La ballade m’avait un peu fatigué, car je n’étais plus habitué aux longues marches dans la montagne.
En rentrant, j’aurais dévoré n’importe quoi : le grand air ça creuse et l’exercice aussi ! Heureusement ma mère avait préparé le repas et je n’eus qu’à mettre les pieds sous la table.
– Quel appétit vorace ! On dirait que tu n'as pas mangé depuis deux mois ! plaisanta mon père
– C’est parce que j’apprécie les bons petits plats de mam !
Ça changeait des repas de la cantine du lycée et de la nourriture extraterrestre !
– Avec tout ce que tu avales, fiston, tu auras de l’énergie à revendre. Que dirais-tu d’aider ton vieux père après la digestion?
– T’aider à quoi ?
– Le petit muret de derrière la maison s’est écroulé et...
– Oh ! Il part toujours celui là !
– Alors mes deux bâtisseurs, avez-vous aimé mon repas ? demanda ma mère.
– C’était succulent mam !
– Tout à fait, tu es un vrai cordon bleu ! ajouta mon père.
Mes parents et moi, nous fîmes quelques parties de cartes, puis mon père m’enrôla de force (ou presque) pour la reconstruction du muret. Je grommelais, mais en réalité, j’étais content : c’était sympa de bâtir quelque chose aux côtés de mon père. Il était toujours de bonne humeur et plaisantait sans cesse. Au final, ce ne fut pas un, mais deux murets qui furent reconstruits. Comme la nuit tombait, j’allai faire quelques pas le long de la route, puis ma mère m’appela :
– Marc ! Le dîner est prêt.
Nous dînâmes, je me lavai les dents et vint enfin l’heure de rejoindre mon lit. Après avoir échangé les classiques « bonne nuit » avec mes parents, je montai dans ma chambre. Dès mon entrée, dans la pièce plongée dans la pénombre, je courus ouvrir ma fenêtre : dans le ciel où brillaient les étoiles, je vis passer des petites lumières vertes et oranges. J’eus un moment de flou : n’avais-je pas rêvé devant ma fenêtre Animia, Zywak et tout le reste ? Demain n’allais-je pas pour la première fois au lycée ?
Pris de doute, je quittai mon poste à la fenêtre, allumai la lumière et je jetai un coup d’œil dans le miroir : une fine cicatrice à peine visible était présente sur le côté de mon visage. Un rappel inoubliable de ce que j’avais vécu. J’éteignis la lumière et je retournai à la fenêtre. Une brise frôla mon visage, je respirai l’air pur à pleins poumons, et je contemplai le ciel : il était couvert d’une myriade d’étoiles. Désormais, je ne voyais plus du rêve dans le ciel, mais une réalité à découvrir. Je me rendais compte qu’un autre univers s’était ouvert à moi. Je m’imaginais déjà vivant sur des planètes inconnues... En explorant celles-ci, il m’arriverait mille aventures, mais toujours je reviendrais vers le havre reposant du berceau de ma naissance, la Terre. Finalement, le lycée n’était pas si terrible que ça comparé aux mystères des étoiles. Ma vie ne pourrait plus jamais être monotone, car il y aurait des voyages interplanétaires et des lettres venant d’une autre planète. Je soupirai et déposai le rond brillant que j’avais reçu dans la première lettre d’Animia sur le rebord de la fenêtre. J’allais refermer celle-ci quand j’eus l’impression que les étoiles me faisaient un clin d’œil comme si elles partageaient mon secret. Je souris : encore un tour que me jouait mon imagination ! Confiant envers demain, je refermai à regret ma fenêtre.
FIN

Le livre Une correspondante extraterrestre

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