Cher patient,
J’ai l’honneur et la joie de vous dire que vous êtes entièrement guéri. Mon très cher patient, je n’apprécie guère votre petit chantage, d’ailleurs vous pouvez main-tenant parler comme tout le monde. Je vais céder car je meurs d’envie de savoir s’il est vrai que vous mangez des animaux vivants. Tu as sûrement raison à propos de l’auteur du bouquin car c’est un Gargorillien dont les mœurs sont très étranges. Mais tout ce qu’il y a dans ce livre n’est pas forcément faux.
Revenons à ta voix, tu aurais pu la perdre pendant longtemps si tu avais parlé hier car il lui fallait un temps pour se régénérer. Ne m’en veux pas si je ne te l’avais pas dit mais je l’ai appris plus tard en faisant d’autres recherches, avant, je savais juste qu’il ne fallait pas se remettre à parler tout de suite.
Votre Docteur
– Je parle, c’est génial ! criai-je.
Me sachant guéri, je suis sortis de ma chambre pour prévenir la directrice. Celle-ci eût très peur en me voyant dans son bureau.
– Que... que fais-tu... tu d... donc... donc là ? bégaya-t-elle.
– Je suis en parfaite santé ! Lançai-je avec enthousiasme.
– Mais, mais tu parles ! balbutia-t-elle.
– Oui, c’est formidable, n’est-ce pas ?
Soudain la directrice reprit contenance.
– Le docteur avait raison, maintenant tu es en mesure de retourner en classe, tes camarades et tes professeurs t’aideront à rattraper ton retard. As-tu lu le roman que je t’avais donné ?
– Oui, je l’ai lu, pourquoi ?
– Tu auras un devoir à réaliser dessus en français.
– C’est merveilleux que je sois en pleine forme !
J’avais presque envie de sauter de joie mais j’étais certain que la directrice n’apprécierait pas.
– Parfait, tu iras donc en cours dès cet après-midi. Maintenant file !
Je repris avec un réel plaisir les cours tellement je me sentais heureux de ma totale guérison. Quelques-uns de mes camarades paraissaient méfiants à mon sujet, il est vrai que ma maladie était restée un peu mystérieuse mais c’était une minorité de mes camarades, et de toute façon rien ou presque ne pouvait entacher mon bonheur. Comme je n’avais pas répondu à Animia le matin, je lui écrivis le soir :
Cher docteur,
J’ai été ravi d’apprendre que votre traitement avait fait effet. Mais je n’aime pas trop le fait que vous ne m’ayez pas expliqué clairement les choses pour ma voix, heureusement pour vous, tout à la joie de ma guérison je ne pense pas vous en retenir grief. Être en convalescence, c’est après la maladie quand on est encore fatigué : plus malade mais pas encore bien.
Ton professeur Gargorillien est décidément complètement dingo : on n’est plus à la préhistoire, on mange des animaux morts et cuits. A propos, à 16 ans, on ne peut pas conduire une vraie voiture. J’ai hâte de voir ce fameux livre avec sa traduction bien sûr, j’imagine déjà toutes les bêtises que je vais y découvrir, je vais peut-être apprendre que nous sommes des amphibiens volants ou que nous pondons des œufs.
Votre patient
J’ai l’honneur et la joie de vous dire que vous êtes entièrement guéri. Mon très cher patient, je n’apprécie guère votre petit chantage, d’ailleurs vous pouvez main-tenant parler comme tout le monde. Je vais céder car je meurs d’envie de savoir s’il est vrai que vous mangez des animaux vivants. Tu as sûrement raison à propos de l’auteur du bouquin car c’est un Gargorillien dont les mœurs sont très étranges. Mais tout ce qu’il y a dans ce livre n’est pas forcément faux.
Revenons à ta voix, tu aurais pu la perdre pendant longtemps si tu avais parlé hier car il lui fallait un temps pour se régénérer. Ne m’en veux pas si je ne te l’avais pas dit mais je l’ai appris plus tard en faisant d’autres recherches, avant, je savais juste qu’il ne fallait pas se remettre à parler tout de suite.
Votre Docteur
– Je parle, c’est génial ! criai-je.
Me sachant guéri, je suis sortis de ma chambre pour prévenir la directrice. Celle-ci eût très peur en me voyant dans son bureau.
– Que... que fais-tu... tu d... donc... donc là ? bégaya-t-elle.
– Je suis en parfaite santé ! Lançai-je avec enthousiasme.
– Mais, mais tu parles ! balbutia-t-elle.
– Oui, c’est formidable, n’est-ce pas ?
Soudain la directrice reprit contenance.
– Le docteur avait raison, maintenant tu es en mesure de retourner en classe, tes camarades et tes professeurs t’aideront à rattraper ton retard. As-tu lu le roman que je t’avais donné ?
– Oui, je l’ai lu, pourquoi ?
– Tu auras un devoir à réaliser dessus en français.
– C’est merveilleux que je sois en pleine forme !
J’avais presque envie de sauter de joie mais j’étais certain que la directrice n’apprécierait pas.
– Parfait, tu iras donc en cours dès cet après-midi. Maintenant file !
Je repris avec un réel plaisir les cours tellement je me sentais heureux de ma totale guérison. Quelques-uns de mes camarades paraissaient méfiants à mon sujet, il est vrai que ma maladie était restée un peu mystérieuse mais c’était une minorité de mes camarades, et de toute façon rien ou presque ne pouvait entacher mon bonheur. Comme je n’avais pas répondu à Animia le matin, je lui écrivis le soir :
Cher docteur,
J’ai été ravi d’apprendre que votre traitement avait fait effet. Mais je n’aime pas trop le fait que vous ne m’ayez pas expliqué clairement les choses pour ma voix, heureusement pour vous, tout à la joie de ma guérison je ne pense pas vous en retenir grief. Être en convalescence, c’est après la maladie quand on est encore fatigué : plus malade mais pas encore bien.
Ton professeur Gargorillien est décidément complètement dingo : on n’est plus à la préhistoire, on mange des animaux morts et cuits. A propos, à 16 ans, on ne peut pas conduire une vraie voiture. J’ai hâte de voir ce fameux livre avec sa traduction bien sûr, j’imagine déjà toutes les bêtises que je vais y découvrir, je vais peut-être apprendre que nous sommes des amphibiens volants ou que nous pondons des œufs.
Votre patient
(Fin du chapitre 5)
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