jeudi 18 juin 2009

Marc et Animia - Episode 3


Elle me questionna pendant au moins une demi-heure et d’un ton aimable, je lui répondis. Elle finit par me conduire à ma chambre sous les toits, c’était là qu’ils avaient logé les internes ; le grenier avait été coupé par des cloisons, une seule des pièces servait de débarras. J’étais dans les derniers inscrits (mon père avait oublié la lettre d’inscription dans la poche d’une veste qu’il mettait fort peu.) J’avais donc eu droit à la chambre qui communiquait avec le débarras, ce qui me convenait parfaitement. Elle me fournit une multitude d’explications sur le lycée, mais je l’écoutai d’une oreille distraite, je me doutais bien qu’une fois les autres arrivés, tout serait répété. (Peut-être même plusieurs fois !)

Je me remis à l’écouter quand elle me parla de mon dîner, je n’aurai pas à bouger d’ici, ce soir elle m’amènerait mon repas et demain je descendrai prendre mon petit déjeuner dans le réfectoire à 7h50.

La dame me quitta, en me disant d’aménager à ma guise et la porte se referma sur elle. Je regardai autour de moi : la chambre était un peu sombre, au fond, à ma gauche trônait une grande armoire et à côté, un lit était placé ; devant moi, près de la lucarne se trouvait un bureau et une chaise, enfin, à droite une porte étroite se découpait sur le mur. Rapidement, je rangeai mes affaires et menus objets dans l’armoire et glissai mes deux sacs vides sous mon lit.
Je me dirigeai ensuite vers la fenêtre où je posai ma lettre. S’il était exact que j’avais une correspondante, celle-ci devrait trouver ma lettre (j’y joignis le fin disque de métal ) et déposer la sienne en échange. Je m’allongeai pour tester le matelas : je le trouvai dur, dur comme une planche de bois. L’après-midi passa relativement vite, car j’avais pénétré dans le débarras : cela avait été une véritable expédition dont je revins couvert de poussière. La dame qui m’avait accueilli se fâcha en me voyant quand elle m’apporta mon dîner. Je jouai alors l'innocent et tout aussi innocemment, je demandai si je pouvais nettoyer le débarras. Elle fit une moue de désapprobation, mais elle répondit qu’elle en parlerait à la directrice, et sur ces mots elle partit. Pour être sur que je serais prêt à l’heure le lendemain, je mis l’alarme du réveil que j’avais emmené avec moi à 7h.

Hélas ! Le sommeil fut long à venir, certainement à cause de la dureté de mon matelas, de mon nouvel environnement, du stress de recommencer à étudier et peut-être bien aussi à cause ce cette histoire de lettre qui m’intriguait... Enfin, pour toutes ces raisons, je m’endormis tardivement.
Je me réveillai à 6h45, ce qui me permit d’aller voir si, par miracle, il y avait une lettre et, s’il y en avait une, écrire une réponse appropriée. Mais, comme disait souvent mon père, avec des si, on serait millionnaire. J’ouvris les volets, puis la fenêtre et vis une enveloppe blanche… et verte, alors que moi j’avais juste laissé une lettre. Cette correspondance devenait belle et bien réelle ! Pourtant un doute subsistait encore... je déchirai l’enveloppe pour lire son contenu :
Cher Marc,
Le Zywakien est une langue compliquée, je veux bien vous apprendre quelques mots comme bonjour = Ashro
Oui, j’ai un animal de compagnie, c’est un Xonyjk, il se nomme Pinfin (cela se prononce pinefin) ce qui signifie adorable en Zywakien. Je voulais vous avouer que même mes parents ne savent pas que vous êtes Terrien, pour eux vous êtes un Mungien (de la planète Mungy), ce sont les seuls qui ressemblent aux terriens à part les Zywakiens bien sûr. Je n’ai pas le droit de vous écrire, car la Terre ne fait pas partie du groupe planétaire T.N.D.P.
Maintenant, je vais devoir y aller, mes parents m’appellent, nos invités sont là et je suis obligée de les accueillir.
Salut d’Animia
Directement, j’écrivis ceci :

Chère Animia,
Ashro ! Comment vas-tu ? Qu’est ce qu’un Xonyjk ? Où se situe la planète Mungy ? C’est quoi le groupe planétaire ? Que signifie T.N.D.P. ? Parles-moi un peu de tes parents !
Ça y est. je suis au lycée, il est gris, tout gris, et je n’aime pas cette couleur, c’est triste le gris. Par contre, je trouve ma chambre sympathique. Aujourd’hui, ce sera mon premier jour de cours, mais d’abord, des gens nous présenteront le lycée. Quelle barbe ! Moi aussi j’ai des obligations, je dois me préparer pour descendre prendre le petit déjeuner.
Amicalement Marc
PS : j’oubliais de te dire de me tutoyer, c’est ce que l’on fait entre amis et puis on a le même âge.



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