mercredi 20 janvier 2010

Marc et Animia - Episode 34


CHAPITRE 8 : PLANETE B113
- PARTIE 1/2

– S’il vous plaît, pas de panique, tout va bien, nous avons atterri sur la planète B113, déclara la voix déjà entendue au décollage. Pour ceux qui ne la connaissent pas, cette planète est inhabitée si l’on ne considère que les espèces pensantes, l’air est pollué et donc très dangereux, gardez vos combinaisons, ne vous contentez pas du petit appareil respiratoire. Maintenant nous prions les passagers de descendre pendant que l’équipage évalue les dégâts de la navette. Bonne promenade et ne vous éloignez pas trop !
Le ciel était très sombre, il n’y avait aucune végétation, c’était un terrain plat et vide, en marchant un peu je rencontrai de grands trous. Dans certains, il y avait un liquide qui ressemblait fortement à de la lave en fusion, même les parois en était recouverte. Pas loin serpentait une rivière dont l’eau était incroyablement sale, trois touffes d’herbes poussaient sur son bord. Je m’étais beaucoup éloigné de la navette quand un hurlement retentit, je me retournai et vis une créature à l’aspect impressionnant: c’était une sorte de grosse boule aux couleurs vives : la peau écailleuse, avec une multitude de petits yeux enfoncés et surtout une bouche immense s’ouvrant sur une rangée de dents pointues. Je restai paralysé, ce n’était plus possible, il fallait que je me réveille. Le monstre s’approcha, il était près, de plus en plus près, il sortit une énorme langue : c’était ma fin à cause de sa faim ! Soudain le monstre s’immobilisa, un passager apparut derrière la créature une arme à la main, il venait de me sauver.
– Ça va mon vieux ? demanda mon sauveur.
– Oui, oui, bégayai-je, encore sous le choc.
– Je suis un zoologiste, je connais bien ces bestioles, leurs yeux lancent des messages qui inhibent votre volonté, cela vous perturbe et vous restez pétrifiés. Partons vite avant qu’elle ne se réveille si nous ne voulons pas être son casse-croûte !
– Bien sûr ! m’exclamai-je.
Je frissonnai intérieurement au sort que me réservait le monstre pendant que mon sauveur et moi marchions en silence vers la navette. Au moment où nous arrivions, un message se fit entendre :
– Tous les passagers sont priés de retourner à la navette, l’équipage a des informations importantes à vous communiquer et il faut que vous soyez tous là.
Peu de temps après tous les passagers se retrouvèrent devant un équipage embarrassé.
– Mesdames, messieurs, nous sommes obligés de vous annoncer que la navette ne pourra pas décoller sans la pièce Rdd2K21x.
Pendant un instant les cris, les protestations régnèrent, mais l’équipage parla de nouveau et les bruits moururent.
– Calmez-vous ! Nous savons où est la pièce grâce à un détecteur seulement il faut aller la récupérer dans un des trous brûlants de la planète. C’est dangereux, à part pour les Nornadiens, mais malheureusement nous n’avons pas la chance d’en compter parmi les passagers ou l’équipage.
Autour de moi, des cris de panique s'élevèrent.
– Je ne veux pas mourir ici !
– Je dois revoir ma famille !
– C’est impossible !
– Et moi qui avais un rendez-vous !
Une fois de plus on nous ramena au calme.
– Taisez-vous ! Il y a encore de l’espoir, un Mungien supporte une température proche de celle qu’un Nornadien subit sans problème, or il y a un seul Mungien parmi nous donc votre retour dépend uniquement de lui et son accord pour la descente dans un trou brûlant nommé aussi trou de feu.
Tout le monde se tourna vers moi et l’on me poussa devant, au passage j’entendis le zoologiste qui m’avait sauvé :
– Quand je pense qu’il aurait pu mourir si je n’avais pas été là ! J’aurais pu laisser mourir la seule chance de rentrer sur ma planète !
Cependant j’étais arrivé auprès de l’équipage.
– Êtes-vous d’accord ? demanda gravement le capitaine. Vous aurez une combinaison qui protège un peu de la chaleur, je ne vous cache pas que c’est dangereux de descendre dans un trou de feu, mais vous aurez au moins une chance sur deux de revoir votre planète alors que sinon vous n’en aurez aucune, de plus vous détruisez aussi celles de vos compagnons de voyage.
–Euh...Euh...
Je restai indécis, on me lançait de toute part des regards pleins d’espoirs ; d’autres semblaient dire que s’ils se trouvaient à ma place ils n’auraient pas hésité. Tous ces regards me gênaient et m’empêchaient de réfléchir convenablement, je n’arrivais pas à soupeser le pour ou le contre.
– Alors ? questionna le capitaine.
– J’aimerais réfléchir dans le calme, loin de toute cette agitation, annonçai-je franchement.
– C’est d’accord, répondit le capitaine après un moment d’hésitation.
Il me conduisit à l’intérieur de la navette où il me laissa seul. Je réfléchis, si je n’allais pas dans le trou, je passerais le restant de mes jours sur la planète B113 sans que mes parents sachent pourquoi j’avais disparu et je risquais en plus à tout instant que l’on découvre que j’étais un Terrien et non un Mungien ; mais si j’essayais de descendre, je risquais d’abréger ma vie et de toute façon ne pas revoir mes parents. Décision difficile : vivre longtemps sans revoir ni ma planète ni mes parents ou bien risquer ma vie et ne rien revoir non plus. Mais il y avait aussi la possibilité que je réussisse à récupérer la pièce et que je m’en sorte vivant. De toute manière comme l’avait dit le capitaine de la navette, j’avais une chance sur deux, donc autant faire un essai, car c’était mon unique chance de fouler de nouveau un jour le sol de la planète Terre. Je soupirai et me levai pour prévenir les gens qui dehors attendaient. Peut-être découvrirais-je un jour qu’il y avait une autre solution mais en attendant...
Dès mon apparition les passagers se massèrent autour de moi.
– Alors ?
– Alors j’y vais, je tente le coup ! dis-je un peu comme dans un rêve.
L’équipage me reconduisit à l’intérieur pour me faire revêtir la combinaison de protection contre la chaleur, ils m’expliquèrent comment on lançait le programme de protection et le bruit que cela devait faire quand j’aurais déclenché le mécanisme. Ils me conduisirent au trou où était la pièce en Soapwroum, petit engin roulant. Pour ma descente dans le trou, je fus attaché à un câble qui serait déroulé au fur et à mesure. On me conseilla de faire attention à ne pas toucher trop les parois, il valait mieux les éviter pour ma santé. Quand je fus accroché au bout du câble dans la combinaison de protection contre la chaleur, je faillis me dégonfler et crier : «Arrêtez tout ! » mais déjà j’entrais dans le trou. Doucement, je fus descendu, mal-heureusement plus je descendais plus j’avais chaud. Soudain j’entendis un cri :
– Lancez le programme de protection et vite!
J’appuyai avec difficulté sur le bouton que l’on m’avait indiqué avant le début de cette descente aux enfers, mais je n’entendis pas le bruit dont on m’avait parlé. La combinaison ne fonctionnait pas ! Paniquant, je ré appuyais plusieurs fois mais pas de bruit, je suffoquais à cause de la chaleur, la lave était maintenant très proche. L’air me manquait, et seule une odeur de brûlé parvenait à mes narines, c'est alors que j’aperçus un machin brillant qui devait être la pièce manquante. Dans un dernier sursaut d’énergie, je me penchai et en l’attrapant, ma main effleura la lave mais heureusement mes doigts ne furent pas atteints.
– Ça y est ! hurlai-je.
On me remontait lentement, beaucoup trop lentement, mes affaires se désagrégeaient et ma fausse peau avait l’air très endommagée. Et ma peau à moi, comment était-elle ? Enfin je fus hors du trou de feu, on me prit la pièce des mains et je m’évanouis.

2 commentaires:

Harry a dit…

Je découvre et j'aime beaucoup.

Cécile a dit…

Merci cela me fait plaisir.