mercredi 3 février 2010

Marc et Animia - Episode 36

Chapitre 9 : Le Séjour

– Grimfilk, avant que je parte, il faudrait me donner l’adresse du lieu où tu séjournes car la société à laquelle appartient la navette va certainement vouloir t’offrir une prime pour ta participation au sauvetage.
J’allais lui répondre que je ne connaissais pas l’adresse quand quelqu’un sauta dans mes bras, comme j’étais encore faible et fatigué, je m’écroulai et l’autre personne avec moi car elle avait été emportée dans son élan.
– Pardonne-moi, ça va ?
Cette voix, je l’aurais reconnu entre mille, c’était la voix d’Animia. Je dus lever les yeux pour la regarder parce qu’elle s’était déjà relevée, c’est ce que je fis moi aussi, mais plus lentement et avec difficultés.
– On peut dire que ça va, répondis-je.
– Alors Grimfilk, tu me la donnes cette adresse ? demanda l’Assorien en regardant d’un air surpris Animia.
– Interroge donc Animia, c’est chez ses parents que je séjourne.
Animia s’exécuta sans trop bien comprendre, et l’Assorien s’éloigna.
– Grimfilk ?
– C’est mon prénom Mungien, je l’ai inventé, car je ne savais pas si le traducteur traduisait les prénoms.
– Tu as eu raison, il ne les traduit pas. Oh ! Mais voilà mes parents.
– Enchanté jeune Mungien ! dit le père.
– Bienvenue sur Zywak ! ajouta la mère.
– Bonjour, murmurai-je intimidé.
– Sais-tu pourquoi la navette a-t-elle eu donc tant de retard ? demanda Animia.
– Accident ! La navette a été obligée d’atterrir en catastrophe sur la planète B113 car nous y avions perdu une pièce du moteur.
– Comment avez-vous pu repartir ? questionna le père.
– La pièce était tombée dans un trou de feu, elle était heureusement récupérable par une personne proche de la température du trou brûlant.
– Qui a osé y aller ? interrogea la mère.
– C’est moi, au fait (je venais de me souvenir de Samsy ) j’ai rencontré votre frère, monsieur. Il était avec assis à côté de moi dans la navette, d’ailleurs je me demande où il est passé.
– Grimfilk ! cria une voix au même moment.
Je me tournai et vis sur ma gauche Samsy, il m’assena une grande claque dans le dos qui me fit chanceler. J’observai alors une scène sympathique : le père d’Animia et Samsy se serrant la main paraissaient émus et heureux. Je m’aperçus alors qu’Animia regardait sa mère d’un air attristé, elle ne partageait pas la joie de son père pour le retour de son oncle ; je regardai sa mère, elle non plus ne semblait pas enchantée, elle paraissait même gênée. Je décidai d’accélérer les retrouvailles pour deux raisons : d’abord pour moi car la fatigue me gagnait et puis parce qu’il ne fallait pas prolonger une scène qui mettait dans l’embarras Animia et sa mère.
– Je suis désolé d’interrompre les retrouvailles, mais je suis épuisé, annonçai-je.
– Oh ! Grimfilk, comment ai-je pu ne pas y penser ! s’exclama ma correspondante.
– Nous vous faisons un bien mauvais accueil, ajouta la mère qui me parut soulagée.
Samsy et son frère ne me semblèrent pas fâchés de l’interruption. Je fus donc conduit à une sorte de voiture mais elle ne touchait pas le sol, n’avait pas de toit du tout et était plus spacieuse. Je m’installai sur la banquette arrière et fus emporté brusquement par le sommeil. Lorsque je me réveillai, je constatai que ma position était pour le moins étrange et que j’étais placé entre Animia et sa mère que j’avais contrainte à se coller tout contre les portières du véhicule. Faisant semblant de dormir encore, je reprenais doucement une position normale quand j’entendis :
– Réveillez le Mungien, on est arrivé ! J’ouvris alors les yeux.
– Excusez-moi de m’être endormi, est-on arrivé ? dis-je pour montrer que je venais juste de me réveiller alors que cela faisait 5 minutes que je ne dormais plus.
La famille d’Animia parut croire à mon réveil subi, je devais bien jouer la comédie ou j’avais de la chance, à moins que tout le monde fit semblant... De toute façon cela n’avait aucune importance !
Quand nous eûmes évacué le véhicule, je vis une gigantesque cloche, et autour d’autres bâtiments de multiples formes : cœur, sphère, cône, pyramide... Je me mis à marcher sur un chemin en or ou couleur or qui conduisait à la cloche, à plusieurs reprises je faillis tomber pris de faiblesses passagères qui seraient apparemment mon lot pendant quelques temps. Devant la cloche, le père et la mère d’Animia chantèrent une chanson auquel je ne compris rien, peut-être mon traducteur avait-il un problème ? Car qui pouvait trouver un sens à cela: « Cloche ou porte accueille-nous dans ton antre ! Non, tu ne sonneras point parce que le son est bon et divin ! »
Une entrée apparut et alors je compris que la chanson était en réalité un code, nous entrâmes. A l’intérieur, c’était plutôt sobre ; sur la Terre, tout le monde avait des bibelots qui encombraient les étagères mais là rien, pas même un magazine traînant, évidement je n’étais pas sur Terre mais sur Zywak. Tout était impeccable, il y avait six fauteuils blancs aux pieds très hauts, une table haute assortie, une espèce de cheminée aux couleurs noires, jaunes et vertes, un très long canapé blanc aux pieds très hauts ainsi que trois tables « basses » bleues hautes sur pieds mais moins que la blanche. Les murs étaient nus, aucun tableau, aucune affiche, on pouvait voir au fond de la pièce un immense placard qui devait contenir une quantité de choses. Animia me fit monter sur une plate-forme ronde qui servait d’ascenseur parce qu’elle voulait me montrer la chambre où je dormirai et celle-ci se trouvait au troisième étage. En quelques instants, nous fûmes en haut. Pendant ceux-ci, je revis en un éclair la nuit où ma vie avait basculé : cette nuit si belle où j’avais ouvert ma fenêtre pour observer le ciel ; je me revoyais regarder la lune, les étoiles, les lumières étranges et mes pensées pour les soucoupes volantes. Je souris à l’évocation de ce souvenir, comment avais-je fait pour arriver là ? Tout cet univers me paraissait venir d’un passé si lointain ! J’avais changé depuis que je savais que les extraterrestres existaient, que j’en avais rencontré. Ma vision du monde était transformée car désormais, je pouvais aller partout, je me rendais compte que l’univers était immense et qu’il ne s’arrêtait pas à notre système solaire et encore moins à cette bonne vieille planète Terre. Ah ! Et la lune, ce ballon blanc se découpant sur le ciel bleu, le satellite naturel de la Terre, cette merveilleuse lune que j’aimais tant contempler dans le ciel. Mais revenons sur Terre, euh, je veux dire sur Zywak.
A mes yeux s’offrirent la vue d’une chambre aussi impersonnelle que possible, un matelas jaune flottant au milieu de la pièce, un placard fixé sur une grande tige fine et une fenêtre s’ouvrant en appuyant sur un bouton. Je m’allongeai sur le matelas, en expliquant à Animia que j’étais fatigué, elle n’aurait qu’à me réveiller pour le repas. J’étais tellement bien sur le matelas flottant que je m’endormis aussitôt.

(Fin du chapitre 9)

Le livre Une correspondante extraterrestre

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