Chapitre 10 : Les premiers jours... - partie 2/3
Je n’eus pas le temps de riposter, on sonnait de nouveau. Animia alla à la porte, pressa un bouton, celle-ci rentra dans le sol tandis qu’une grille tombait du haut de l’encadrement.
– Vous êtes ? demanda Animia.
Un autre Zywakien derrière la grille se présenta :
– Fernier Solion du journal ordinateur «La Dernière Info» ! Pourrais parler à monsieur Gastorien, s’il vous plaît ? J’ai quelques questions à lui poser.
Animia me jeta un coup d’œil, je hochai la tête en signe d’assentiment ; Animia ouvrit la grille et monsieur Solion entra. Je le saluai poliment.
– Vous êtes bien monsieur Gastorien n’est-ce pas ?
– Oui, c’est bien moi, que puis-je pour vous?
– Pouvez-vous me raconter ce qui s’est passé quand la navette a atterri ?
Pendant un instant, je réfléchis : devais-je raconter mon histoire telle qu’elle ou une histoire qui me valorisait ? J’avais raconté la vérité à Animia sans me poser de questions, mais devant ce personnage légèrement vaniteux, j’hésitais. Puis, je décidai de raconter ce qui s’était réellement produit, car si la compagnie annonçait la vraie version, je passerais pour un prétentieux et un idiot. Pour la deuxième fois de la journée je racontai mon aventure sauf que là je n’ai ni parlé du coléreux, ni de la découverte de l’Assorien, ni de l’homme qui m’avait sauvé de la bestiole de la planète B113 et que je commençai mon histoire à partir du décollage de la navette. Il me remercia et partit alors qu’arrivait un autre Zywakien.
– Je me nomme Silerson du journal ordinateur « Les Mieux Informés », je voudrais que vous racontiez brièvement à nos lecteurs votre aventure.
Une nouvelle fois, je contai mon histoire en omettant les mêmes choses que pour Solion.
– Pourriez-vous me dire si vous allez épouser la jeune Zywakienne qui se trouve à vos côtés ? demanda Silerson.
Je vis les pupilles d'Animia qui rougissaient et espérai que ma surprise n’avait pas trop transparue sur mon visage et puis avant qu’Animia se mit à parler, cette stupide phrase m’échappa malencontreusement :
– Je suis un fiancé à l’essai monsieur Silerson !
– Comment vous êtes-vous rencontré ?
Puisque j’avais commencé à plonger dans les ennuis entraînant Animia avec moi, ça ne changerait plus grand chose de plonger un peu plus profond, vu que je n’avais pas d’idées pour remonter à la surface.
– La version romantique ou réelle ?
– Les deux si cela ne vous dérange pas !
– Par pur hasard, sa navette de secours est tombée dans mon jardin et nous nous sommes liés...
– ...d’amitié ! s’exclama Animia.
– Exactement ! ajoutai-je.
– La version romantique je suppose, et l’autre ?
– Sa navette de secours est bien tombée dans mon jardin, mais ce n’est pas vraiment un hasard puisque avant qu’elle atterrisse, j’étais son correspondant, et si elle est venue c’est uniquement à cause des prisonniers Hantomiens en fuite qui l’effrayaient en l’absence de ses parents. J’avoue que j’étais plutôt furieux au départ que mon jardin aie été abîmé par la navette et ce n’est qu’un peu plus tard que nous avons sympathisé.
– Il parait que vous avez reçu de l’argent de la compagnie à laquelle la navette appartenait et dans laquelle vous avez voyagé, est-ce vrai ? Combien vous a-t-elle donné, si c’est vrai ? Qu'en ferez-vous si vous avez reçu cet argent ?
–Oui, c’est vrai que j’ai reçu de l’argent mais je n’ai pas encore eu le temps de le compter. Je pense en tout cas qu’il y en assez pour que je puisse m’acheter...
– Un... m’interrompit Animia.
– Une maison, finissais-je.
– N’en possédez-vous pas déjà une ? demanda Silerson.
Je me rendis compte alors de ma gaffe, mais trop tard, heureusement une idée de génie naquit dans mon esprit.
– Je louais la maison avec le jardin dont je vous ai parlé, mais maintenant j’ai vais pouvoir m’acheter une maison qui m’appartiendra.
– Pensez-vous que votre acte va rehausser l’estime que portent les gens aux Mungiens ?
Je réfléchis que je ne connaissais ni les relations entre les gens des différentes planètes, ni les derniers changements dans cette relation, de plus je flairais un piège derrière la question, aussi je répondis :
– Je ne sais pas !
– De quel parti êtes-vous ? Faites-vous de la politique?
– Vous dérivez du sujet Silerson ! s’exclama Animia et elle appuya sur un bouton, fermant la porte au nez du journaliste.
Comme on sonnait de nouveau, Animia reprit l’écran qui traînait sur le canapé et voyant que c’était Silerson et d’autres gens qui semblaient être des journalistes, elle fit ranger l’écran et coupa la sonnette.
– Quel succès ! m’exclamai-je.
– C’est raté pour la discrétion en tout cas, de plus, il y a dix fois plus de chance qu’on découvre...
– Animia, les pièces sont-elles insonorisées ? Sinon, tu sais que les journalistes ont des oreilles et certainement d’autres moyens pour nous écouter.
– Tu as raison Ma...
– Grimfilk, ce n’est pas la peine de m’appeler monsieur Gastorien comme les journalistes, interrompis-je.
– Je vais empêcher les murs d’avoir des oreilles, Grimfilk, dit-elle en tapant un chiffre sur un cadran se trouvant sur le pied de l’un des fauteuils.
J’entendis un drôle de bourdonnements puis plus rien.
– Voilà la pièce est insonorisée, personne ne peut plus nous entendre, annonça Animia.
Et brusquement un grand silence se fit, une tension s’installa je ne sais pas trop pourquoi, ma main se souleva puis retomba et je lançai :
– Si tu me faisais visiter ta planète, ses musées, ses monuments, ses boutiques... etc.
– Bonne idée, mais tu as intérêt à mettre des lunettes noires et un passe montagne car tu es une vraie célébrité en ce moment. Viens ! On passe par le toit parce que je crois que la porte de devant est un peu bouchée.
Comme je ne trouvais pas de réponse appropriée, je me contentai de me lever. Je garderai toujours un souvenir brouillé de comment nous nous échappâmes de la maison, parce que j’étais plongé dans mes pensées : j’essayais vainement de comprendre le silence et la tension qui s’étaient installés après l’insonorisation de la pièce. Ce n’est qu’une fois dans les airs que je repris mes esprits et oubliai le moment passager de tension qui après tout n’était qu’un incident mineur. Le vent fouettait agréablement mon visage, et peu à peu ma joie revint grâce aux paysages de Zywak qui s’ouvraient à mes yeux étonnés. Je regardai plein de curiosité en bas (nous survolions Zywak ) les habitations de toutes les formes. Il y avait dans les airs des panneaux qui indiquaient le nom des rues (du moins je le croyais ). Un des panneaux avait une écriture amusante aussi je demandai :
– Animia, tu peux me traduire ce panneau ?
– C’est l’avenue Lampion, répondit-elle.
Immédiatement, je repensai à la courte lettre de l’Assorien, il avait écrit que je pouvais le trouver à l’avenue Lamp... quelque chose, cela devait être ce nom là.
– Animia, peut-on descendre dans cette avenue Lampion, j’aimerais parler à un ami.
– Je ne vois pas qui tu peux connaître...
– Tu sais bien, l’Assorien, le médecin de bord qui m’a soigné, on s’est lié d’amitié pendant le voyage.
– Ah ! Oui, je me souviens !
Elle se mit à rire, et dirigea l’appareil de façon à ce qu’il descende en douceur vers le sol.
– Nous voilà arrivés Grimfilk Gastorien !
– Merci chauffeur Animia ! Au fait je ne sais pas le numéro où l’Assorien habite.
– A Zywak, il n’y a que le nom des maisons comme adresse...
– ... mais je croyais que l’avenue...
– ...c’est une coïncidence que l’Assorien ait donné à sa maison un nom qui se traduise par avenue en Terrien.
– Bon, ce n’est pas grave, je sonne alors ! m’exclamai-je.
Animia opina. J’appuyai sur la sonnette et dis :
– C’est moi, Grimfilk Gastorien !
La porte s’ouvrit aussitôt, l’Assorien apparut, il m’attrapa par la taille et me serra fort, trop fort pour mon corps qui avait été récemment soigné et était donc encore fragile. Je serrai les dents pour ne pas crier ou pleurer. L’Assorien ne pouvait pas me voir mais Animia si et elle comprit que je souffrais, aussi elle intervint :
– Arrêtez ! Vous lui faîtes mal !
L'Assorien me reposa visiblement déçu et mécontent.
– C’est vrai Grimfilk ? demanda-t-il.
Pour ne pas le blesser plus, je répondis :
– Tu sais mon médecin m’a dit que je devais me ménager et éviter les étreintes trop puissantes, j’ai été soigné, il n’y a pas si longtemps et...
L’Assorien m’interrompit en riant, sa mauvaise humeur ayant disparue :
– Et si tu me présentais, Grimfilk !
– OK. Animia, voici… qui au fait ? interrogeai-je.
De nouveau l’Assorien se mit à rire.
– Aurais-je oublié de te dire mon nom après avoir eu tant de mal à ce que tu me révèles le tien ? dit-il.
– Il me semble bien que oui ou alors mon accident m'a troublé la mémoire ! répondis-je.
– Mon nom c’est Rsim-Agrop.
– J’ai eu moins de mal que toi pour connaître ton nom !
– Enchanté de faire votre connaissance Animia. Viens Grimfilk, j’ai quelque chose à te montrer, regarde donc un peu les journaux ordinateurs d’hier et de ce matin, j’ai dévalisé la boutique du vendeur : on ne parlait que de la navette et de son mystérieux sauveur.
Rsim-Agrop me tendit un gros tas de journaux ordinateurs.
– Lis-les-moi ! Ce sera bien plus drôle, dis-je.
– Tu as raison, je commence : « Un beau Mungien à l’air ténébreux...»
Rsim me montra une photo sur laquelle j’avais « un charme fou » comme Mungien.
– Mais, comment et quand les journalistes ont-ils pris cette photo ? interrompis-je.
– Sûrement quand tu es sorti de la navette à l’arrivée, avant que tu ne partes, dit Animia.
Sans se soucier de l’interruption l’Assorien reprit sa lecture :
– « ...aurait récupéré une des pièces du moteur dans un trou de feu... » etc Le deuxième journal ordinateur est bien plus intéressant : « le jeune Mungien aurait-il bravé le danger pour retrouver celle qui l’aime. »
La photo qui illustrait cet article était Animia se jetant dans mes bras.
– Oh non ! s’exclama Animia en la voyant.
Rsim continua avec une autre revue :
– Étant donné que l’on m’a interrogé, le texte sera plus véridique. « Grimfilk Gastorien, Mungien a fait preuve d’un grand courage, en allant dans un trou de feu alors qu’il aurait pu refuser, il n’en est d’ailleurs pas sorti indemne nous explique Rsim-Agrop qui est Assorien et médecin du bord. Monsieur Gastorien aurait maintenant une longue cicatrice sur le côté du visage qui est normalement ineffaçable. Tout ce que nous pouvons conclure est que monsieur Gastorien a été récompensé par la compagnie (ou plutôt dédommagé) et que la cicatrice lui donnera un charme bien particulier qui lui vaudra peut-être des conquêtes féminines. »
La photo qui accompagnait ce texte était mon visage vu de profil où l’on voyait parfaitement la cicatrice… C’est vrai que j’avais l’air mystérieux.
– Et il y a plein d’articles sur toi, tu sais Grimfilk, c’est moi qui aie passé aux journalistes la photo avec la cicatrice, je l’avais photographié pour les archives de l'infirmerie.
Voyant qu’il quêtait mon approbation pour la donation de la photo je hochai la tête.
– Ça fait quoi de devenir célèbre ? demanda Rsim-Agrop.
– Comme si j’avais reçu un coup de marteau sur la tête et que je ne savais plus où j’en étais ! murmurai-je.
– Ça ne te dérangerait pas que je regarde où tu en es de ta guérison ? Animia, pourrais-tu attendre dehors ? Je dois observer Grimfilk de près, ce serait indécent que tu restes.
Les pupilles d'Animia rosirent, elle tourna immédiatement les talons et sortit. L’Assorien me conduisit dans une autre pièce où il me fit avaler un médicament pour que je dorme et qu’il puisse m’examiner tranquillement.
Je n’eus pas le temps de riposter, on sonnait de nouveau. Animia alla à la porte, pressa un bouton, celle-ci rentra dans le sol tandis qu’une grille tombait du haut de l’encadrement.
– Vous êtes ? demanda Animia.
Un autre Zywakien derrière la grille se présenta :
– Fernier Solion du journal ordinateur «La Dernière Info» ! Pourrais parler à monsieur Gastorien, s’il vous plaît ? J’ai quelques questions à lui poser.
Animia me jeta un coup d’œil, je hochai la tête en signe d’assentiment ; Animia ouvrit la grille et monsieur Solion entra. Je le saluai poliment.
– Vous êtes bien monsieur Gastorien n’est-ce pas ?
– Oui, c’est bien moi, que puis-je pour vous?
– Pouvez-vous me raconter ce qui s’est passé quand la navette a atterri ?
Pendant un instant, je réfléchis : devais-je raconter mon histoire telle qu’elle ou une histoire qui me valorisait ? J’avais raconté la vérité à Animia sans me poser de questions, mais devant ce personnage légèrement vaniteux, j’hésitais. Puis, je décidai de raconter ce qui s’était réellement produit, car si la compagnie annonçait la vraie version, je passerais pour un prétentieux et un idiot. Pour la deuxième fois de la journée je racontai mon aventure sauf que là je n’ai ni parlé du coléreux, ni de la découverte de l’Assorien, ni de l’homme qui m’avait sauvé de la bestiole de la planète B113 et que je commençai mon histoire à partir du décollage de la navette. Il me remercia et partit alors qu’arrivait un autre Zywakien.
– Je me nomme Silerson du journal ordinateur « Les Mieux Informés », je voudrais que vous racontiez brièvement à nos lecteurs votre aventure.
Une nouvelle fois, je contai mon histoire en omettant les mêmes choses que pour Solion.
– Pourriez-vous me dire si vous allez épouser la jeune Zywakienne qui se trouve à vos côtés ? demanda Silerson.
Je vis les pupilles d'Animia qui rougissaient et espérai que ma surprise n’avait pas trop transparue sur mon visage et puis avant qu’Animia se mit à parler, cette stupide phrase m’échappa malencontreusement :
– Je suis un fiancé à l’essai monsieur Silerson !
– Comment vous êtes-vous rencontré ?
Puisque j’avais commencé à plonger dans les ennuis entraînant Animia avec moi, ça ne changerait plus grand chose de plonger un peu plus profond, vu que je n’avais pas d’idées pour remonter à la surface.
– La version romantique ou réelle ?
– Les deux si cela ne vous dérange pas !
– Par pur hasard, sa navette de secours est tombée dans mon jardin et nous nous sommes liés...
– ...d’amitié ! s’exclama Animia.
– Exactement ! ajoutai-je.
– La version romantique je suppose, et l’autre ?
– Sa navette de secours est bien tombée dans mon jardin, mais ce n’est pas vraiment un hasard puisque avant qu’elle atterrisse, j’étais son correspondant, et si elle est venue c’est uniquement à cause des prisonniers Hantomiens en fuite qui l’effrayaient en l’absence de ses parents. J’avoue que j’étais plutôt furieux au départ que mon jardin aie été abîmé par la navette et ce n’est qu’un peu plus tard que nous avons sympathisé.
– Il parait que vous avez reçu de l’argent de la compagnie à laquelle la navette appartenait et dans laquelle vous avez voyagé, est-ce vrai ? Combien vous a-t-elle donné, si c’est vrai ? Qu'en ferez-vous si vous avez reçu cet argent ?
–Oui, c’est vrai que j’ai reçu de l’argent mais je n’ai pas encore eu le temps de le compter. Je pense en tout cas qu’il y en assez pour que je puisse m’acheter...
– Un... m’interrompit Animia.
– Une maison, finissais-je.
– N’en possédez-vous pas déjà une ? demanda Silerson.
Je me rendis compte alors de ma gaffe, mais trop tard, heureusement une idée de génie naquit dans mon esprit.
– Je louais la maison avec le jardin dont je vous ai parlé, mais maintenant j’ai vais pouvoir m’acheter une maison qui m’appartiendra.
– Pensez-vous que votre acte va rehausser l’estime que portent les gens aux Mungiens ?
Je réfléchis que je ne connaissais ni les relations entre les gens des différentes planètes, ni les derniers changements dans cette relation, de plus je flairais un piège derrière la question, aussi je répondis :
– Je ne sais pas !
– De quel parti êtes-vous ? Faites-vous de la politique?
– Vous dérivez du sujet Silerson ! s’exclama Animia et elle appuya sur un bouton, fermant la porte au nez du journaliste.
Comme on sonnait de nouveau, Animia reprit l’écran qui traînait sur le canapé et voyant que c’était Silerson et d’autres gens qui semblaient être des journalistes, elle fit ranger l’écran et coupa la sonnette.
– Quel succès ! m’exclamai-je.
– C’est raté pour la discrétion en tout cas, de plus, il y a dix fois plus de chance qu’on découvre...
– Animia, les pièces sont-elles insonorisées ? Sinon, tu sais que les journalistes ont des oreilles et certainement d’autres moyens pour nous écouter.
– Tu as raison Ma...
– Grimfilk, ce n’est pas la peine de m’appeler monsieur Gastorien comme les journalistes, interrompis-je.
– Je vais empêcher les murs d’avoir des oreilles, Grimfilk, dit-elle en tapant un chiffre sur un cadran se trouvant sur le pied de l’un des fauteuils.
J’entendis un drôle de bourdonnements puis plus rien.
– Voilà la pièce est insonorisée, personne ne peut plus nous entendre, annonça Animia.
Et brusquement un grand silence se fit, une tension s’installa je ne sais pas trop pourquoi, ma main se souleva puis retomba et je lançai :
– Si tu me faisais visiter ta planète, ses musées, ses monuments, ses boutiques... etc.
– Bonne idée, mais tu as intérêt à mettre des lunettes noires et un passe montagne car tu es une vraie célébrité en ce moment. Viens ! On passe par le toit parce que je crois que la porte de devant est un peu bouchée.
Comme je ne trouvais pas de réponse appropriée, je me contentai de me lever. Je garderai toujours un souvenir brouillé de comment nous nous échappâmes de la maison, parce que j’étais plongé dans mes pensées : j’essayais vainement de comprendre le silence et la tension qui s’étaient installés après l’insonorisation de la pièce. Ce n’est qu’une fois dans les airs que je repris mes esprits et oubliai le moment passager de tension qui après tout n’était qu’un incident mineur. Le vent fouettait agréablement mon visage, et peu à peu ma joie revint grâce aux paysages de Zywak qui s’ouvraient à mes yeux étonnés. Je regardai plein de curiosité en bas (nous survolions Zywak ) les habitations de toutes les formes. Il y avait dans les airs des panneaux qui indiquaient le nom des rues (du moins je le croyais ). Un des panneaux avait une écriture amusante aussi je demandai :
– Animia, tu peux me traduire ce panneau ?
– C’est l’avenue Lampion, répondit-elle.
Immédiatement, je repensai à la courte lettre de l’Assorien, il avait écrit que je pouvais le trouver à l’avenue Lamp... quelque chose, cela devait être ce nom là.
– Animia, peut-on descendre dans cette avenue Lampion, j’aimerais parler à un ami.
– Je ne vois pas qui tu peux connaître...
– Tu sais bien, l’Assorien, le médecin de bord qui m’a soigné, on s’est lié d’amitié pendant le voyage.
– Ah ! Oui, je me souviens !
Elle se mit à rire, et dirigea l’appareil de façon à ce qu’il descende en douceur vers le sol.
– Nous voilà arrivés Grimfilk Gastorien !
– Merci chauffeur Animia ! Au fait je ne sais pas le numéro où l’Assorien habite.
– A Zywak, il n’y a que le nom des maisons comme adresse...
– ... mais je croyais que l’avenue...
– ...c’est une coïncidence que l’Assorien ait donné à sa maison un nom qui se traduise par avenue en Terrien.
– Bon, ce n’est pas grave, je sonne alors ! m’exclamai-je.
Animia opina. J’appuyai sur la sonnette et dis :
– C’est moi, Grimfilk Gastorien !
La porte s’ouvrit aussitôt, l’Assorien apparut, il m’attrapa par la taille et me serra fort, trop fort pour mon corps qui avait été récemment soigné et était donc encore fragile. Je serrai les dents pour ne pas crier ou pleurer. L’Assorien ne pouvait pas me voir mais Animia si et elle comprit que je souffrais, aussi elle intervint :
– Arrêtez ! Vous lui faîtes mal !
L'Assorien me reposa visiblement déçu et mécontent.
– C’est vrai Grimfilk ? demanda-t-il.
Pour ne pas le blesser plus, je répondis :
– Tu sais mon médecin m’a dit que je devais me ménager et éviter les étreintes trop puissantes, j’ai été soigné, il n’y a pas si longtemps et...
L’Assorien m’interrompit en riant, sa mauvaise humeur ayant disparue :
– Et si tu me présentais, Grimfilk !
– OK. Animia, voici… qui au fait ? interrogeai-je.
De nouveau l’Assorien se mit à rire.
– Aurais-je oublié de te dire mon nom après avoir eu tant de mal à ce que tu me révèles le tien ? dit-il.
– Il me semble bien que oui ou alors mon accident m'a troublé la mémoire ! répondis-je.
– Mon nom c’est Rsim-Agrop.
– J’ai eu moins de mal que toi pour connaître ton nom !
– Enchanté de faire votre connaissance Animia. Viens Grimfilk, j’ai quelque chose à te montrer, regarde donc un peu les journaux ordinateurs d’hier et de ce matin, j’ai dévalisé la boutique du vendeur : on ne parlait que de la navette et de son mystérieux sauveur.
Rsim-Agrop me tendit un gros tas de journaux ordinateurs.
– Lis-les-moi ! Ce sera bien plus drôle, dis-je.
– Tu as raison, je commence : « Un beau Mungien à l’air ténébreux...»
Rsim me montra une photo sur laquelle j’avais « un charme fou » comme Mungien.
– Mais, comment et quand les journalistes ont-ils pris cette photo ? interrompis-je.
– Sûrement quand tu es sorti de la navette à l’arrivée, avant que tu ne partes, dit Animia.
Sans se soucier de l’interruption l’Assorien reprit sa lecture :
– « ...aurait récupéré une des pièces du moteur dans un trou de feu... » etc Le deuxième journal ordinateur est bien plus intéressant : « le jeune Mungien aurait-il bravé le danger pour retrouver celle qui l’aime. »
La photo qui illustrait cet article était Animia se jetant dans mes bras.
– Oh non ! s’exclama Animia en la voyant.
Rsim continua avec une autre revue :
– Étant donné que l’on m’a interrogé, le texte sera plus véridique. « Grimfilk Gastorien, Mungien a fait preuve d’un grand courage, en allant dans un trou de feu alors qu’il aurait pu refuser, il n’en est d’ailleurs pas sorti indemne nous explique Rsim-Agrop qui est Assorien et médecin du bord. Monsieur Gastorien aurait maintenant une longue cicatrice sur le côté du visage qui est normalement ineffaçable. Tout ce que nous pouvons conclure est que monsieur Gastorien a été récompensé par la compagnie (ou plutôt dédommagé) et que la cicatrice lui donnera un charme bien particulier qui lui vaudra peut-être des conquêtes féminines. »
La photo qui accompagnait ce texte était mon visage vu de profil où l’on voyait parfaitement la cicatrice… C’est vrai que j’avais l’air mystérieux.
– Et il y a plein d’articles sur toi, tu sais Grimfilk, c’est moi qui aie passé aux journalistes la photo avec la cicatrice, je l’avais photographié pour les archives de l'infirmerie.
Voyant qu’il quêtait mon approbation pour la donation de la photo je hochai la tête.
– Ça fait quoi de devenir célèbre ? demanda Rsim-Agrop.
– Comme si j’avais reçu un coup de marteau sur la tête et que je ne savais plus où j’en étais ! murmurai-je.
– Ça ne te dérangerait pas que je regarde où tu en es de ta guérison ? Animia, pourrais-tu attendre dehors ? Je dois observer Grimfilk de près, ce serait indécent que tu restes.
Les pupilles d'Animia rosirent, elle tourna immédiatement les talons et sortit. L’Assorien me conduisit dans une autre pièce où il me fit avaler un médicament pour que je dorme et qu’il puisse m’examiner tranquillement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire