vendredi 18 novembre 2011

Tue-la-création et hibernation

Il y a les tue-l'amour et il y a les tue-la création, autrement appelés les tue-l'inspiration. Et là, même les petits trucs et astuces pour noircir la page blanche ne fonctionnent pas.
Par conséquent, le temps que l'encre coule à nouveau à flots et non plus au goutte à goutte, le blog entre en hibernation jusqu'à la nouvelle année.

lundi 7 novembre 2011

Sans nouvelles

Ne pas avoir de nouvelles de quelqu'un n'est ni de bon, ni de mauvais augure,
cela veut juste dire que la personne ne trouve pas le temps d'en donner.

mardi 25 octobre 2011

Pétales de vie

Un soupçon de sève,
Une larme de folie,
Une pointe de rêve,
Un grain de fantaisie,
Un éclat de tristesse,
Une pincée d'allégresse,
Une cuillère de ciel,
Un morceau d'amertume,
Une écorce de miel,
Et une miette d'écume.

lundi 17 octobre 2011

Paraître/être

En société, le paraître est maître,
être est mal vu.

lundi 10 octobre 2011

Trois garnements et une boîte

Les regarder s'échiner à ouvrir la boîte était vraiment amusant. Ils étaient tous les trois dessus, tournant et retournant la clef dans la serrure, ne comprenant pas pourquoi cela ne fonctionnait pas, s'interrogeant mutuellement, se rejetant la faute.
C'était Damien qui avait dû la casser en prétendant être un pickpocket. Ou peut-être était-ce la faute d'Henri qui avait trouvé drôle d'essayer la petite clef dans une autre serrure. A moins que ce ne soit à cause de Pierre qui avait laissé tomber la boîte par terre, pas plus tard qu'hier !

Les entendre se disputer était vraiment cocasse. Je savais bien, moi, pourquoi elle ne s'ouvrait pas. Nous avions décidé ensemble la veille qu'il en serait ainsi. C'était une façon comme une autre de punir ces trois galopins qui se permettaient de faire tout et n'importe quoi. Et assurément, cela les obligeait à réfléchir à leurs actes.

Sentir leur frustration grandir était une douce revanche. Ils payaient pour leurs bêtises ! Cependant, goûter à ce plaisir avait un prix. La boîte était secouée dans tous les sens, passant des mains de Damien à celles d'Henri, et de celles d'Henri à Pierre avant de revenir à Damien. Les trois chenapans, chacun à leur tour, manipulaient la boîte sans ménagement, essayant chacun à leur façon de faire céder la serrure.
C'en était trop et la boîte s'ouvrit malgré mes protestations muettes. J'étais furieuse, moi la dame qui en ornait le couvercle. J'aurais voulu que nous restions plus longtemps en grève. Certainement, cette brève révolution ne suffirait pas à changer durablement les façons de faire de ces trois garnements !

lundi 3 octobre 2011

Fuite

Au cœur de la nuit
Noire comme un four
A pas de loup
Tout doucement
Sans faire de remous
A tout petit pas
A pas de velours
Comme vont les chats
Très discrètement
Sans causer de bruit

lundi 26 septembre 2011

Introuvable

Chercher est aisé, trouver est compliqué.

vendredi 16 septembre 2011

Autre

Poli, usé par les ans
Qui passent trop vite et trop lentement,
Incapable de me couler dans le moule,
Isolé dans la foule,
En quête d'un oasis introuvable,
Si différent et si semblable,
S'imaginant autre.

mardi 6 septembre 2011

Un monde de boîtes

Il y a des clientes, à peine sont-elles entrées dans la boutique qu'on sait qu'elles vont nous mener la vie dure. Pas besoin d'avoir beaucoup de jugeote pour deviner qu'elles vont vouloir essayer des dizaines de paires de chaussures pour finir par n'en acheter aucune. Et, nous pauvres vendeurs et vendeuses esclaves, nous n'avons qu'à subir les caprices de notre reine du moment, dès fois que par miracle, elle se déciderait à passer à la caisse ! Nous, nous n'avons qu'à garder un sourire impassible aux lèvres tout en courant après la boîte à chaussures désirée. Escarpins rouge, taille 37. La même en noire. Baskets, taille 36. Ballerines lilas. Toutes les couleurs et toutes les formes y passent. Si bien qu'à la fin, les boîtes à chaussures s'entassent à côté de la cliente qui face à la glace, la moue aux lèvres, fait tournicoter son pied, jamais convaincue. La chaussure est trop juste, la couleur trop terne, la forme trop austère. Et nous pauvres vendeurs, nous n'avons qu'à repartir en quête de nouvelles boîtes contenant des paires différentes.

C'est justement un jour de cliente difficile qu'il se produisit quelque chose d'inédit. Moi et mon collègue, Léon, nous tenions la boutique, quand une cliente aux grands pieds débarqua. Pointure 43 pour une femme, c'est toujours délicat. Le choix est moins important et certains modèles n'existent pas dans cette taille. La jeune femme allait donc de déceptions en déceptions, s'échinant à rentrer son pied dans des chaussures trop petites et m'obligeant à fouiller dans l'arrière-boutique pour trouver une paire correspondante à sa pointure. Avec peine, je finis par dénicher une boîte en carton contenant des sandales blanches à la grecque taille 43. Seulement arrivée devant la cliente, pas moyen d'ouvrir la boîte, le couvercle devait être collé ou quelque chose dans ce goût-là. Voyant que je peinais, Léon intervint, mais n'eut pas plus de succès que moi. La cliente, elle, s'impatientait. En désespoir de cause, je finis par utiliser un cutter pour découper le haut du couvercle et extraire de la boîte les chaussures convoitées. Mais malgré mes précautions lors du découpage, le cutter dérapa et vint entamer une lanière de la sandale de gauche. La cliente râla, m'accusant d'avoir fait exprès d'abîmer la seule paire qui eut pu lui convenir, puis, à ma grande surprise, fondit en larmes : jamais elle ne trouvait chaussures adaptées à ses pieds longs et larges comme des pattes de canard ! Léon, attiré par les sanglots, vint s'agenouiller près d'elle tel un chevalier servant :
- Nous pouvons commander une autre paire à cette pointure, vous savez.
La cliente aux grands pieds pleura de plus belle et gémit:
- De toute façon, même si je porte de jolies chaussures, tout le monde continuera à se moquer des mes pieds de géante.
- Mais pourquoi ? Ils ne sont pas vilains du tout vos pieds, et croyez-moi, j'en ai vu des paquets. Ils sont peut-être grands, mais vous avez des orteils bien proportionnés et des ongles manucurés du plus bel effet.
Les sanglots de la jeune femme se calmèrent.
- Vraiment ? balbutia-t-elle.
- Oui, vous êtes très mignonne.
Je ne sus jamais de quoi Léon et elle parlèrent ensuite, car je dus aller m'occuper d'une autre cliente, toujours est-il que ce jour-là, grâce à une boîte qui ne voulait pas s'ouvrir, une cliente difficile trouva paradoxalement chaussure à son pied !

lundi 29 août 2011

Continuer vs arrêter

Renoncer est parfois
plus difficile que persister.

mardi 23 août 2011

Et si nous lalations...

Merci à Michèle pour ce mot inventé qu'on trouve par ailleurs employé à plusieurs reprises sur la toile avec des sens différents...

LALATER (verbe) :
1. parler à la manière des bébés
2. fredonner une chanson

vendredi 19 août 2011

Dans le métro

Le claquement des portes métalliques
La sonnerie du départ
Les grincements mécaniques
De rugissements en mugissements
De grondements en crépitements
C'est tout un tintamarre
Des vibrations dans tout le corps
Des craquements irritants
Le tremblement du décor
De tintements en roulis
De souffles en cliquetis
Bourdonnements incessants
Le crissement de l'arrêt
Et reprend le ballet

mercredi 10 août 2011

La boîte de mon enfance

Elle ne voulait plus s'ouvrir ma précieuse boîte, la boîte magique de mon enfance où j'avais depuis mes sept ans patiemment accumulées des trésors. En grandissant, je l'avais peu à peu délaissée. Mes trésors ne tenaient plus dedans. Ils étaient devenus trop volumineux. Ce n'était pas une place pour mon ordinateur portable... Par ailleurs, je ne voyais plus l'intérêt de garder une preuve tangible de moments partagés et par définition immatériel. A la poubelle, les tickets de cinéma ! Quant à mes économies, elles étaient plus en sécurité sur mon compte en banque.
Oui, il avait fallu que mes parents déménagent, m'obligeant à trier et jeter des affaires de ma chambre d'enfant pour que je retombe sur cette boîte à gâteaux en métal qui avait accueilli mes trésors jusqu'à ce que je l'oublie complètement, au point que je n'avais pas pris la peine de l'emmener lors de mon départ du nid familial.
Plus de dix ans s'étaient à présent écoulés et c'était seulement maintenant que je réalisais qu'elle m'était chère - ses petits gâteaux gâteaux au chocolat si appétissants malgré la peinture écaillée et tout son contenu qui m'était inaccessible tant que je n'aurais pas réussi à soulever le couvercle cabossé qui ne voulait plus s'ouvrir.
Mes doigts ne suffisant pas, j'attrapai le coupe papier qui traînait sur le bureau pour faire levier et fit une nouvelle tentative. Avec un clang le couvercle céda et je pus enfin toucher les trésors de mon enfance : la belle bille bleue gagnée à la cour de récréation, la plume noire d'un corbeau, un caillou marron lisse et doux, un bout de verre brillant récupéré dans la rue, ma petite voiture préférée, une pièce de dix francs qui n'avait plus qu'une valeur sentimentale, une mèche de cheveux... Les souvenirs affluaient à chaque retrouvaille avec ces petits riens insignifiants qui n'avaient de sens que pour moi.
Cette fois, j'allais l'emporter cette précieuse boîte, et peut-être même, si l'occasion se présentait, lui confier de nouveaux trésors.

lundi 8 août 2011

Dure douleur


Ce qui rend dur à supporter la douleur,

c'est de ne pas savoir quand elle va prendre fin.

vendredi 15 juillet 2011

Air

Comme une oppression sur la poitrine
Un poids qui étouffe
Une main qui serre

Comme un obsession qui mine
Une pensée empoisonnée qui bouffe
Des idées au goût amer

Comme un besoin de changer d'air
Dénicher un autre souffle
Une inspiration grenadine

______________________________________________

N.B. L'encre au bout des doigts prend des vacances jusqu'au 7 août

mercredi 6 juillet 2011

Mystère et petite boîte

C'était la nuit. La chaleur était caniculaire et j'étouffais. Afin d'avoir un peu d'air, je sortis faire quelques pas dans mon jardin. Là, un éclat attira mon regard. Une chose réfléchissait la lumière de la lune, brillant comme un bijou dans son écrin d'herbe sèche. Je tendis la main et l'attrapai. C'était une boîte bleutée d'argent, une petite boîte qui ne voulait pas s'ouvrir. Je la tournai et retournai entre mes mains, me demandant comment elle avait pu atterrir dans mon jardin. Finalement, je rentrai me coucher. Je déposai ma trouvaille sur ma table de chevet et fermai les yeux, m'efforçant de m'endormir malgré la touffeur.
Mais le sommeil me fuyait. Alors, au lieu de compter les moutons, je me mis à échafauder toutes sortes d'hypothèses sur la provenance de la boîte bleutée d'argent. Pour ce que j'en savais, cela pouvait être aussi bien un personne ivre qui l'avait jetée dans mon jardin qu'une chose d'origine extraterrestre. D'hypothèses en suppositions, je finis par m'endormir.

Le lendemain, je m'attendais à avoir rêvé et à ce que la boîte ait disparu, mais elle était toujours là, exactement à l'endroit où je l'avais posée avant de m'allonger. Je n'y touchai pas et je me préparai pour partir travailler. Cependant, avant de quitter la maison, je l'empochai et, sur le chemin de mon travail, je continuai à tenter de deviner ses origines.
Alors que j'étais presque arrivé, mû d'une impulsion subite, je la pris et la lançai au-dessus du portail d'une maison. Je trouvais cela amusant d'imaginer que quelqu'un d'autre allait se poser des questions, quelqu'un qui peut-être aurait envie de percer une part de ses mystères. Moi, je préférais continuer à rêver.

lundi 27 juin 2011

Compromis

Les bons compromis sont ceux qui satisfont
pleinement au moins l'une des deux parties.

vendredi 24 juin 2011

Illusions bitumées

Images scotchées
Nuages de terre
Cheveux de gomme
Écailles de pierre
Coquilles de pomme
Balles de brume
Peluches de bois
Rochers de plume
Griffes de soie
Reflets scratchés

mardi 14 juin 2011

Une boîte d'exception

Je repose sur une élégante commode au revêtement en marbre dans une chambre tout en velours. Je suis une boîte, mais pas n'importe quelle boîte. Mon couvercle est en or et des pierres précieuses y sont incrustées. Je renferme des bagues, des colliers et des bracelets. Pas de vulgaires babioles, non, d'authentiques bijoux. Seule ma propriétaire peut m'ouvrir au moyen d'une clé aux entrelacs délicats. La servante, quand elle m'époussète me manipule avec précaution.


Tous les matins, ma propriétaire qui est belle comme un coeur avec de longs cheveux dorés, glisse la clef dans la serrure et choisit avec ses soins ses bijoux. Tous les soirs, elle les repose, rangeant minutieusement chacun à sa place. J'ai suffisament de compartiments pour qu'il n'y ait point de mélange. Quand sa vie s'éteindra, soufflée par les années, je sais que sa fille héritera de moi. Je suis un splendide cadeau, un merveilleux héritage.


Cependant, être aussi exceptionnelle a ses inconvénients. Des gens louches me convoitent. Ainsi, pas plus tard qu'il y a une semaine, un bonhomme mal fagoté s'est infiltré dans la chambre de ma propriétaire et a osé glisser dans ma serrure un morceau de métal rouillé, croyant pouvoir piller mon contenu. Je n'ai pas cédé, gardant mon couvercle étroitement fermé. Alors, il m'a empoignée et m'a jetée sans façon dans un grossier sac en toile. J'ai cru mourir, je suis une boîte raffinée. Cependant, le valet de chambre l'a surpris et l'a rattrappé avant qu'il ne m'emmène dans un sinistre taudis pour me démanteler et me prendre les trésors que je garde jalousement. Ma petite vie tranquille a ainsi pu suivre son cours.

lundi 6 juin 2011

La meilleure manière

Il n'y a pas une bonne façon de vivre, chacun la sienne.

mercredi 1 juin 2011

La boîte ensablée

Aaron qui avait la chance d'habiter au bord de la mer, faisait régulièrement des promenades sur la plage, qu'il pleuve ou qu'il vente. Ce matin-là, alors qu'il marchait d'un pas lent, les pieds dans la mer, la brise marine dans les cheveux, il entendit une voix appeler à l'aide. Il regarda autour de lui, mais la plage était déserte. Pourtant, quelqu'un devait être là, quelque part. A nouveau, il fouilla des yeux les alentours. Personne.
- Aidez-moi, supplia encore la mystérieuse voix.
Cette fois, Aaron repéra d'où elle provenait.
A ses pieds, sous les vagues, aussi incroyable que cela puisse paraître, il y avait quelqu'un. Il se pencha en avant et mit ses mains dans l'eau. Il sentit des algues, du sable, des coquillages, et finalement quelque chose d'insolite. En creusant un peu, il trouva une boîte métallique rouillée, rongée par son séjour prolongé dans la mer.
- Aidez-moi, répéta plaintivement la voix.
Aaron se rappelant toutes les histoires de boîte qu'il avait lu dans sa vie, se demanda s'il ne ferait pas mieux de l'abandonner dans le sable, mais la curiousité fut plus forte. Bercé par les murmures de la voix qui appelait au secours sans se lasser, il parvint, après plusieurs tentatives à ouvrir la boîte. Une petite femme aux cheveux roux était assise au fond.
- Merci de m'avoir libéré, dit-elle.
Aaron qui s'était plutôt attendu à un canular, n'en revint pas. Il resta muet de stupeur.
- Vous êtes un génie, vous allez réaliser trois voeux pour moi ? balbutia-t-il finalement.
- Non. Désolée, répondit-elle en se relevant.
- Il y a beaucoup de créatures comme toi ? demanda le jeune homme en se pinçant discrètement le bras pour s'assurer qu'il ne rêvait pas.
- Je ne crois pas.
- Pourquoi as-tu été enfermée ? s'enquit-il.
- Pour avoir aidé quelqu'un, répondit la petite bonne femme et sur ces mots, elle sauta sur le sable, hors de la boîte.
A peine eut-elle quitté sa prison qu'Aaron se sentit rétrécir et fut aspiré dans la boîte. Avant que le couvercle de celle-ci ne se referme avec un grincement sinistre, il eut le temps d'apercevoir une jeune femme rousse s'enfuir en courant à l'horizon.

vendredi 27 mai 2011

Disparition

Le monde a perdu
Ses couleurs
Ses saveurs
Se sont émiettées
Entre mes doigts
Ses senteurs
Se sont fanées
Toutes les voix
Se sont tues
Tu n'es plus là.

mardi 17 mai 2011

La boîte à photos

Avec peine, Sandra l'avait ouverte. A l'aide d'un épingle, elle avait trafiqué le fermoir de la boîte et contemplait à présent son contenu. Elle était ravie. Il y avait peut-être réuni là plus d'une centaine de photos d'animaux prises par son défunt grand-père au cours de ses nombreux voyages.

Avec précaution, pour ne pas les abîmer, elle les sortit doucement par petits paquets et forma quatre jolies piles avant de regarder chaque photo l'une après l'autre : un loup magnifique et sauvage, une otarie qui rigolait, un lion qui bâillait à s'en décrocher la mâchoire, un chat endormi roulé en boule, la nageoire d'un dauphin, un poussin jaune d'or qui picorait... Il semblait n'y avoir aucun ordre précis à la collection, mais chaque animal était un régal pour les yeux.

Puis, soudain, entre un serpent enroulé sur lui même et un aigle au regard perçant, Sandra tomba sur le portrait d'une femme aux grands cheveux blonds, un beau visage pris sur le vif dans lequel on sentait tout l'amour du photographe pour son sujet. Seulement, cette femme n'était pas sa grand-mère quand elle était jeune, Sandra en était certaine.

Avec précipitation, troublée par sa découverte, Sandra rangea les photos dans la boîte en bois noir et la referma. Elle sentait qu'elle était tombée sur un secret qu'elle aurait mieux d'ignorer, un secret dont elle ne devait parler à personne, et surtout pas à sa grand-mère.

Elle comprenait enfin pourquoi la boîte à photos avait été si bien fermée.

lundi 9 mai 2011

Exploit


Ce qui est banal pour les uns,

peut être un exploit pour d'autres.


mercredi 4 mai 2011

Gronchon

Néologisme populaire, volontiers utilisé, l'adjectif GRONCHON est une association de grognon et ronchon (et peut-être bien de grincheux et bougon), quatres adjectifs synonymes qui font la part belle à ces individus de mauvaises humeurs qui râlent tout le temps.

Être gronchon, c'est donc être de mauvais poil, mais de manière plus mignonne que le grognon et le ronchon habituel...

N.B. Le verbe gronchonner est également employé fréquemment sur la toile.

mercredi 27 avril 2011

Enfermée

Elle se promenait tranquillement, sans rien demander à personne, quand soudain, elle fut poussée avec brutalité et tomba.
Le choc l'étourdit. Quand elle reprit ses esprits, elle se rendit compte qu'elle avait changé de lieu. Elle se trouvait dans un endroit privé de lumière. Paniquée, elle palpa autour d'elle. Le plafond était extrêmement bas. Les murs et le sol étaient lisses. Il n'y avait aucune issue et il flottait dans l'air une forte odeur de cèdre. Seule une mince ligne à quelques centimètres du plafond laissait filtrer un peu d'air. Avec fièvre, elle explora à nouveau sa prison, mais il n'y avait aucune issue, aucun moyen de s'échapper. Désespérée, elle s'immobilisa près de la rainure où elle pouvait sentir l'air. Elle n'avait pas d'autre choix que d'attendre que celui qui l'avait enfermée daigne la libérer.


Avec lenteur, le temps s'écoula et, petit à petit la faim la gagna, mais nul ne vint. Elle commençait à se demander si cette boîte où elle était enfermée n'allait pas devenir son cercueil quand brusquement, la lumière envahit la prison. Le plafond avait disparu.
Avec l'énergie du désespoir, elle se précipita à toute allure hors des murs. Elle ne savait pas où elle allait, mais elle s'en moquait. ce qui comptait c'est qu'elle pouvait à nouveau respirer et se mouvoir à son aise. Jamais l'herbe ne lui avait paru aussi accueillante.

lundi 18 avril 2011

Sentiments


L'amour, la haine

Cela ne se décide pas,

Cela se ressent.

jeudi 31 mars 2011

Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ?

Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ? Voilà une question qui revient souvent. On nous la pose dès l'école primaire et elle continue à nous être posée tout au long de notre scolarité. Hélas, la réponse que l'on donne se doit d'être de plus en plus sérieuse et précise au fur et à mesure que les années passent.
En primaire, on peut encore rêver à devenir être astronaute ou poète, mais au collège déjà, les choses se corsent, on commence à nous demander d'être réalistes. Pas moyen de répondre "clown" à la question de l'orientation !

Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ? On y répond encore et encore, avec plus ou moins de conviction, pour de vrai ou simplement pour qu'on arrête de nous demander.
Chaque enfant, collégien, lycéen, étudiant donne sa réponse, tous les métiers y passent - du moins tout ceux qui sont connus. Ce qui est souvent oublié, c'est que d'ici notre réponse à la question et le fameux "plus tard", d'autres métiers ont le temps de naître.

Alors, si jamais on vous ennuie encore avec cette question, n'hésitez surtout pas à répondre "je veux faire un métier qui n'existe pas encore aujourd'hui"

vendredi 25 mars 2011

Nature


Impuissants,
Immobiles devant elle
Elle est impitoyable,
Et terrible,
Belle
Mortelle
A couper le souffle.


lundi 14 mars 2011

Conseil


Il est facile de donner des conseils,
les suivre est beaucoup plus délicat.



mardi 8 mars 2011

Roman, tout est dans la longueur

Pour ma part, je n'ai jamais eu de mal avec les débuts des romans, au contraire, il s'agit pour moi du moment le plus facile où tout est encore possible.
Ceci dit, je me rends bien compte que cette multitude de choix peut sembler problématique.

En tout les cas, le début, comme la fin, est un moment clef de l'histoire. Le point d'entrée dans le récit est l'occasion ou jamais de capturer le lecteur dans son monde - même si évidemment certains lecteurs commencent par la fin ou lisent un passage au hasard...

Néanmoins, quoiqu'il en soit, le début d'un roman n'est pas le plus compliqué, car la plus grande difficulté dans l'écriture d'un roman, c'est de tenir sur la longueur.
En effet, au fur et à mesure que les phrases s'empilent les unes sur les autres, que les pages s'accumulent, les choses se corsent. Il faut en effet prendre en compte de tout ce qui a été écrit auparavant pour ne pas verser dans l'incohérence. (Par exemple, le personnage au caractère de cochon ne peut devenir gentil et aimable, comme ça, sans raison. Une bonne mémoire, des fiches et une relecture régulière sont des aides précieuses pour préserver l'homogénéité du récit.)

La fin, en tant qu'ultime pierre à l'édifice, est par conséquence très délicate à écrire. C'est l'impression sur laquelle vont rester les lecteurs, celle qui va marquer leur esprit.
Mais, en même temps pour que les lecteurs y parviennent, il fallait que le début soit convainquant et que la suite soit intéressante. Ainsi, le plus dur, au final, est d'écrire de bout en bout, du début à la fin, une histoire de qualité.

lundi 28 février 2011

Maître du temps


Dans la vie, les boutons "pause", "avance rapide" et "retour arrière"
font parfois cruellement défaut.



mercredi 23 février 2011

Percutionner

Le dictionnaire des mots inventés s'enrichit d'un nouveau verbe aux multiples sens.
Je n'ai imaginé que le troisième sens, c'est après recherche sur la toile que j'ai constaté que le verbe était un petit peu utilisé, et j'ai ainsi découvert deux autres significations.

PERCUTIONNER :
1. synonyme de comprendre, dans le sens, frapper l'esprit
2. faire des percussions
3. persécuter les gens en faisant du bruit

mardi 15 février 2011

Mise en boîte

Alfred B. était un collectionneur d'objets hétéroclites en tout genre, mais il avait un faible tout particulier pour les boîtes. Il était de toutes les brocantes et achetait toutes celles qu'il voyait sans distinction de prix, de tailles, de formes ou de couleurs. Sa maison était remplie du haut jusqu'en bas par ses trouvailles, mais sa collection de boîtes bénéficiait d'une pièce dédiée avec de hautes étagères et un classement par formes. Pas question de mélanger les triangulaires avec les octogonales ou les ovales!
Ce qu'il aimait dans les boîtes, c'était les secrets qu'elles renfermaient sous leurs couvercles. Bien souvent les gens ne prenaient pas garde à les vider ou abandonnaient l'affaire sans insister en constatant qu'elles ne voulaient pas s'ouvrir. Alfred B. lui huilait les serrures, les crochetait, bref, se débrouillait pour savoir ce qu'elles contenaient. Il y avait parfois des pièces de monnaies anciennes, parfois même des bijoux, mais le plus souvent il ne s'agissait que d'objets sans valeur qui avaient été néanmoins considérés par quelqu'un, à un moment donné, comme un trésor digne d'être protéger. Pour Alfred B., les perles de plastiques étaient aussi précieuses que les chaînes en or et c'est avec soin qu'il remettait en place les objets trouvés dans les boîtes avant de les ranger dans l'étagère.
Un jour, la serrure d'une grosse boîte de forme pyramidale lui donna plus de fil à retordre que d'habitude. Il lutta durant six longues heures avant de parvenir à l'ouvrir et fut surpris et amusé de découvrir une autre boîte pyramidale, également fermée. Pas découragé pour un sous, il s'attaqua à cette seconde serrure qui se révéla aussi difficile que la première, et se retrouva avec une troisième boîte.
L'idée qu'il était peut-être en face d'un genre de poupée russes version boîtes ne l'arrêta pas et il peina boîte après boîte, serrure après serrure, résolu à parvenir à la dernière. Il y avait peut-être autre chose qu'une boîte dans l'ultime pyramide.
La taille des boîtes étant de plus en plus petites, le travail était de plus en plus délicat et minutieux, mais il ne renonça pas.
Ce n'est qu'à la dix-huitième, que les yeux rouges, les doigts tremblants, il commença à se demander s'il arriverait jamais un jour à avoir le fin mot de l'histoire.

lundi 7 février 2011

Amour


Il suffit d'un geste, d'un mot
pour montrer son amour.


vendredi 4 février 2011

Le sablier du temps


Glisse le sable...
L'ombre de l'érable,
S'allonge et disparaît.
Tombent les billes,
S'accumulent les regrets.
Tournent les aiguilles...
Grain après grain,
Le temps du monde,
Coule dans les mains.
Seconde après seconde,
Les minutes s'enfuient,
Soixante déjà sont passées,
Une heure entière a défilé,
Et c'est la noire nuit.
Goutte après goutte,
Les peurs, les doutes
Succèdent aux peines
Et roulent les semaines.
D'habitudes en aventures,
Les mois filent à tout allure,
Les années s'enterrent,
Tout part en poussière...

vendredi 28 janvier 2011

Reconnaissance


Tout le monde la désire,
Et après elle, soupire,
La reconnaissance.

Elle est attendue,
Et on court après, éperdu,
S'étonnant de son absence.

On la souhaite, on l'espère
On nous la donne, nous la reprend.
Jamais ne s'arrête, la quête,
Mais on vit très bien sans.

mardi 18 janvier 2011

Crapahuteur

Je n'ai pu trouver dans le dictionnaire le terme de crapahuteur qui pourtant est couramment utilisé... et qui est dérivé du verbe crapahuter, d'usage familier, qui signifie "se déplacer sur un terrain accidenté"
Le mot "crapahuteur" entre donc, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, dans le dictionnaire des mots inventés !

CRAPAHUTEUR (NOM) :
1. personne aimant se déplacer sur des terrains accidentés
(ex : le blog du crapahuteur ; la communauté des crapahuteurs)
2. bébé se mouvant à quatre pattes
(ex : Le voyage de Pitipote, l'aventure d'un bébé crapahuteur)

mardi 11 janvier 2011

La boîte du grenier

Paul et Clara attendaient toujours le dernier samedi du mois avec impatience, car c'était le jour sacro-saint de la visite à mamie Charlotte. Se rendre chez elle était synonyme de gâteaux à gogo, de petits cadeaux et d'heures de jeu dans le grenier. Tout deux grands lecteurs, ils avaient lu des tonnes d'histoires sur les greniers et prenaient plaisir à s'imaginer qu'un jour, dans le grenier de grand-mère Charlotte, ils tomberaient sur un objet magique qui les transporterait dans un autre monde. En attendant, malgré la poussière et les toiles d'araignée, ils y trainaient des heures. Clara enfilait une vieille robe de Charlotte par-dessus son jeans, Paul enfonçait sur sa tête le vieux casque de grand-père et ils s'inventaient des tas de folles aventures tout en fouillant dans les malles et meubles qui peuplaient le grenier.
Ce samedi-là, après s'être remplis de jus de pomme et de cookies au chocolat, ils étaient grimpés au grenier et s'étaient métamorphosés en archéologues. Armés d'un carnet jauni et d'un vieux chiffon, ils avaient exploré avec une fièvre plus grande que d'habitude le grenier. Ils avaient déplacé des malles jusque là intouchées et étalé sur le plancher leur contenu afin d'en établir un inventaire détaillé.
Paul avec un bout de crayon mâchouillé, griffonnait le nom de chaque chose dans son carnet : un ours en peluche au ruban fané, une paire de gants en velours, trois boules de naphtaline, un moulin à café cabossé, un téléphone des années 60, une bille en verre poli, une petite boîte ronde... Clara qui essuyait les objets, ne prit pas le suivant, mais continua à frotter amoureusement la petite boîte dont l'émail bleu piqueté n'avait pourtant rien d'engageant. Paul la rappela à l'ordre, en vain. De guerre lasse, il vint s'agenouiller voir ce que la boîte avait d'extraordinaire. Concluant qu'elle n'avait rien de particulier, mais désireux de faire enrager sa sœur, il lui arracha des mains et la secoua au dessus de sa tête. Un bruit de grelot se fit alors entendre. Clara voulut la lui reprendre, mais Paul refusa.
Après quelques minutes de disputes, les deux "archéologues" entreprirent à tour de rôle d'ouvrir la boîte pour voir ce qu'elle renfermait. Ils s'échinèrent en vain. La boîte refusait de leur dévoiler son trésor. Clara et Paul la secouèrent dans tous les sens, de plus en plus curieux de savoir ce qui faisait ce bruit de grelot à l'intérieur.
Hélas, ils n'étaient toujours pas parvenus à leurs fins quand grand-mère Charlotte les appela pour leur dire qu'il était l'heure qu'ils rentrent chez eux. Clara et Paul pestèrent. Ils ne voulaient pas attendre le mois prochain pour résoudre le mystère de la boîte.
Finalement, après délibération avec Paul, Clara la descendit pour la montrer à leur grand-mère. Si Charlotte n'eut pas plus de succès qu'eux pour l'ouvrir, elle finit, à force de se creuser la cervelle, par se rappeler ce qu'elle contenait. Elle éclata de rire et satisfit la curiosité des deux enfants.


lundi 3 janvier 2011

Impermanence


Rien ne dure, les opinions d'un jour
seront décriées le lendemain.