mercredi 21 octobre 2009

Marc et Animia - 18

CHAPITRE 4 : LA MALADIE

J’émergeais de temps en temps, mais seulement de courts instants et pendant ceux-ci, j’entendais des voix qui disaient : « ça empire », « pauvre gosse », « vraiment malade », « il délire », « la fièvre est tombée. » Parfois je sentais quelque chose de chaud qui glissait dans mon gosier. Mais un jour enfin, je me réveillai complètement. Cependant, j’eus peine à bouger car j’étais affaibli. J’entendis distinctement et non plus derrière un brouillard, une voix annoncer :
– Ah ! Il est enfin conscient, ce n’est pas trop tôt, c’est le huitième jour de sa maladie.
– Il a eu de la chance ! répondit une autre voix.
– Parce que vous croyez ce qu’a dit le docteur ?
– Oui, j’y crois, pas vous ?
– Bon occupez-vous du malade, regardez, il frissonne. Je dois vous quitter.
J’ouvris les yeux, juste pour voir la directrice refermer la porte.
– Quelle femme désagréable ! grommela l'infirmière.
Et puis d’une voix douce en s’adressant à moi, elle demanda :
– Comment te sens-tu mon bonhomme ?
Je voulus répondre que je ne me sentais pas trop mal mis à part le fait que j’étais très fatigué, mais de ma gorge, il ne sortit qu’un son rauque. L’infirmière parut inquiète, de nouveau je voulus parler pour la rassurer mais ce n’est qu’un grognement qui s’échappa de ma bouche. L’infirmière sursauta et se précipita vers le téléphone. Je fus soudain pris de lassitude et je refermai doucement les yeux.

A mon réveil, je me sentis mieux et j’allais appeler quand la directrice entra dans la pièce ; de nouveau quand je voulus parler, à la place de paroles, je n'émettais que des bruits bizarres. La directrice me tendit un carnet et un stylo. Je me mis à écrire sous ses yeux attentifs :
Bonjour ! J’ai faim et soif. Pouvez-vous me dire ce que j’ai et pourquoi je n’arrive pas à parler ? Mes parents ont été prévenus de ma maladie, n’est-ce pas ?
– Ton repas sera bientôt apporté. Tes parents ont été prévenus. Tu as une maladie peu grave et ta voix doit revenir dans quelque temps, me répondit-elle sèchement.
Comme elle avait l’air vaguement embarrassée, je compris qu’elle me cachait quelque chose, peut-être étais-je très malade? Ou bien ma voix ne reviendrait jamais.
– Spenser, êtes-vous capable de monter dans votre chambre, maintenant que vous êtes sur la voie de la guérison, il faudrait libérer l’infirmerie.
Je hochai la tête en signe d’assentiment car je me sentais remarquablement bien et j’avais très envie de sortir de ce lit. Je me levai sans difficultés et refusai d’un signe de tête l’aide de la directrice. Nous arrivâmes sans encombre à ma chambre où elle me laissa puisque je paraissais n’avoir besoin de rien. Elle revint peu de temps après avec mon repas. Elle me conseilla :
– Mangez donc et ensuite dormez, il faut que vous récupériez.

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