mardi 31 mars 2009

Il était une fois - Episode 36


– Un instant, déclara finalement l'oracle en hochant la tête.

La plupart de nos amis crut que Pierrot divaguait, effectivement le temps imparti s'était écoulé et il ne pouvait exiger que le démon lui accorde un délai supplémentaire. Cependant, la voix grinçante de la créature retentit :
– Tu as bon.
Les compagnons furent étonnés, puis ils réfléchirent que la réponse de Pierrot correspondait à l'énigme posée.
– Que juillet vienne répondre.
– J'espère que tu me réserves des questions autrement plus dures que les banalités désespérantes que tu as desservi, affirma Yvi en se donnant un air bravache.
– Ce ne sont pas mes devinettes, je n'en suis pas l'auteur ! s'indigna le démon.
– Parce que tu es capable de faire mieux ? le défia Yvi.
– Oui, mais le maître m'a demandé de poser ces questions là, aussi, en serviteur obéissant, je fais ce qu'on me dit.
– Encore un menteur de plus en liberté, murmura Piscis toujours fâché.
– L'invisible se voit dans les yeux du ciel.
– L'avenir se lit dans les étoiles, voilà la traduction de cette phrase pseudo mystique, se moqua Yvi
– Effectivement c'est ça. Suivant, grommela le démon.
Kinglion redressa la tête et s'avança fièrement jusqu'à l'affreuse créature rouge qui flottait légèrement au-dessus du sol.
– Quelle est la personne qui t'a maudit et pourquoi ?
Le lion tressaillit à cette question, il avait cherché à oublier et ne s'en souvenait plus. Il fit un effort de concentration extrême. Sa tête féline se plissa.
– Une grande magicienne du nom de Phillis m'a maudit parce qu'alors que j'étais homme, j'avais trahi sa fille la pure et tendre Lys. Amoureux, j'avais juré que je l'épouserai, mais je rêvais d'aventures et je suis reparti, cependant, sa mère ne l'entendit pas de cette oreille et quand elle me retrouva, elle me maudit, raconta Kinglion d'un ton hésitant.
– L'histoire est véridique, le maître a réveillé l'âme de cette noire magicienne pour le savoir puis il l'a replongé d'une simple pichenette dans le sommeil.
– L'histoire de Kinglion me rappelle quelque chose... murmura Spiolys.
– Normal, tu es la tendre et pure Lys, dévoila le démon.
– C'est toi Kinglion qui m'a abandonné ? demanda le fantôme, la voix tremblante.
– J'étais un jeune homme un peu fou, d'ailleurs j'ai payé chèrement cette faute. Mais est-ce vraiment toi Lys ? Je ne me souviens plus de rien, répondit Kinglion.
– Si tu étais homme, comment es-tu devenu lion ? Par ma mère ? interrogea Spiolys.
– Non, au cours deux mille ans d'aventures, j'ai eu le temps de m'attirer certaines haines dont celle d'une sorcière qui ne trouva pas mieux que cette noble enveloppe pour assouvir sa haine, expliqua le lion.
– En tout cas, tu dois être guéri des aventures maintenant, plaisanta le lutin.
– Je ne comprends pas comment je peux t'aimer encore après ce que je viens d'apprendre, soupira Spiolys.
– C'est à cause de la poudre magique que le lutin t'a donné, avoua Kinglion, le cœur meurtri.
– Je me disais bien que c'était étrange que je puisse absorber du vin, mais j'avais voulu essayer, car ce liquide rouge semblait appeler le buveur à y tremper ces lèvres. Le breuvage était magique, c'est évident maintenant, dit Spiolys.
– J'ai une fois de plus commis une faute, et en plus avec la même femme, je suis vraiment maudit, déclara Kinglion.
– Tu ne l'es plus puisque Spiolys te voue un amour éternel grâce à la poudre que je t'ai décidé à prendre, protesta Libellule.
– Alors, c'est toi le fautif ? De toute façon Kinglion j'étais amoureuse de toi dans la vie sans la moindre poudre et maintenant je le suis dans la mort, annonça Spiolys et devenue matérielle, elle effleura d'une douce caresse le dos du lion en un signe de paix.
– C'est bon ? Vous avez terminé vos petites affaires ? Je vous rappelle que nous avons des questions en cours, ironisa le démon, agacé de perdre du temps.


lundi 30 mars 2009

Si...


Si tu es ce que tu dis et que je crois ce que tu es,
alors, peut-être parviendrons nous à nous entendre.


vendredi 27 mars 2009

Horreur


On t'a trompé,
On a volé tes rêves,
On t'a brisé,
Tes songes s'achèvent.

Et tout ton monde
Eclate en mille morceaux
Tu tombes dans une fosse profonde,
Ton bonheur s'en va en lambeaux.

Tu attendais de l'affection
De la douceur, de la compréhension,
Mais on t'a donné de ce qui glace
Des souvenirs que rien n'efface.

On a piétiné ton bonheur,
On t'a fait découvrir la peur,
De toi-même, on t'a fait rougir
Et tu en gardes l'indélébile souvenir.

jeudi 26 mars 2009

Il était une fois - Episode 35


Ornella entendit tout à coup la voix de Louve résonner dans sa tête. Sa première pensée fut : Louve est folle, puis elle écouta ce qu'elle lui disait.
– Je peux si je veux ne me faire entendre que d'une seule personne. La deuxième réponse est troll. Des histoires trolles.
– Le troll...et... reprit Ornella.
– Plus qu'une minute, déclara le démon.
Avec l'aide de Louve, la sorcière parvint à résoudre la charade.
– Vert, hi...température...donc t et y la forme du bâton du sourcier soit Vérité. Le troll et Vérité...une existence conjuguée...c'est pareil, déclara finalement Ornella avec soulagement.
– Bien. Prochaine victime s'il vous plaît, dit le démon.
– Il doit s'agir de moi et de mois de mars évidement, plaisanta Libellule.
– Cela se boit au propre comme au figuré. Mêlé à la faute.
Le lutin se gratta la tête et grommela des choses incompréhensibles. Une bonne minute s'écoula.
– Alors ?
– Le vin se boit au propre, quand on a fauté, il faut boire le calice jusqu'à la lie. Mais pourquoi 'mêlé' ? murmura Libellule.
– C'est à toi de me le dire, se moqua le démon.
Kinglion s'agita, il avait trouvé la réponse, il avait compris. Il traversa la blanche forme de Spiolys qui émit un petit cri de surprise. Le lutin se retourna et voyant Kinglion et Spiolys ensemble, eut comme un éclair de génie.
– Le vin magique. La poudre magique mêlée au vin, c'est ma faute ! s'exclama Libellule.
– Il y a eu tricherie, marmonna le démon.
– Nous n'avons pas prononcé un mot et nous n'avons rien mimé du tout. J'ai eu une crampe, c'est tout, protesta Kinglion.
La créature démoniaque se gratta pensivement le front, ne sachant quelle décision prendre.
– Admettons, vous êtes les gentils, vous n'êtes pas sensés mentir et tricher comme des arracheurs de dents, passons-donc au mois d'avril. J'ai appelé Piscis à comparaître et ce n'est pas un poisson d'avril latin,annonça-t-il finalement.
Piscis ne goûta pas à la plaisanterie. Il savait parfaitement que son nom signifiait poisson en latin et cela ne l'enchantait pas, mais alors pas du tout.
– Qui est-ce qui n'est bon qu'à la flamme, meurt dans l'air, vit dans l'eau et a quatre pattes ? demanda le démon.
– Le poisson, c'est facile comme réponse, affirma Piscis.
– Facile... Oui, mais ce n'est pas ça cher quadrupède, ricana le démon.
– Oh ! Je vois, il s'agit de moi, fit Piscis avec colère et dégoût.
– Bien, il a compris. Mais c'est à mai maintenant, immédiatement, plaisanta l'odieux démon.
– Mais, c'est qu'il se croit drôle en plus ! s'écria Nyssa.
– Je me pique d'avoir de l'humour, oui. Qu'est-ce que le mois de mai justement ? interrogea le démon.
– Le mois du printemps, balbutia l'elfette.
– Hum... Ce n'est pas faux, MAIS ce n'est pas la bonne réponse. Essaie encore !
– Le mois des clochettes blanches dentelées, répondit Nyssa.
– Hein ? C'est faux, affirma le démon.
– Comment, mai n'est pas le mois du muguet ? s'étonna l'elfette.
– Si, mais fallait prononcer le mot muguet, déclara le démon de parfaite mauvaise foi puisqu'en fait il n'avait pas saisi la subtilité de la réponse de Nyssa.
– Démon d'opérette ! s'exclama Piscis qui s'était fait souffler cette réplique par le lutin.
– Je devrais pénaliser les insultes, mais dans ma bonté extrême, je vais vous épargner. Au tour de juin !
– J'attends la question, dit simplement l'oracle.
– Passé, présent et avenir y font face et doivent tous supporter ce battement d'ailes.
L'oracle se mordit nerveusement la lèvre. Une minute s'écoula sans qu'il émette un seul son. Les battements des cœurs de nos amis s'intensifièrent, ils retinrent leur souffle en attendant que les lèvres de l'oracle bougent, mais rien ne venait, et dans l'atmosphère de plus en plus pesante, nos amis s'inquiétèrent. Pierrot semblait perdu dans une méditation profonde.
– Plus que 3 secondes, cria le démon.


mercredi 25 mars 2009

Il était une fois - Episode 34


– Surprise ! s'exclama le démon.
– La dernière fois que tu avais dit ça tu avais disparu, tu ne voudrais pas recommencer histoire que tes actes et tes propos soient en accord, déclara Libellule d'un ton comique
– Tiens, mais c'est le plaisanlutin ! Figurez-vous messieurs et mesdemoiselles que vous devez répondre chacun à votre tour à des devinettes ou à des énigmes pour avoir le droit de prendre ce charmant objet. expliqua le démon en ricanant.
– Et pourquoi accepterions-nous ce marché ? demanda Louve.
– Pour récupérer la boîte, répondit la créature démoniaque.
– Nous pourrions sûrement la récupérer sans nous plier à ces contraignantes conditions, contra Vérité.
– Il vous faut passer par nos règles et non par les vôtres, protesta le démon.
– Je trouve curieux que le mal veuille nous faire récupérer cette boîte, déclara Kinglion.
– A mon avis, il le fait par jeu, il se croit fort et trouve sûrement plaisant de nous manipuler à sa guise. Un autre détail... Nous aurons la boîte, mais pas la façon de l'obliger à y retourner, expliqua obligeamment Yvi.
– La sagesse a parlé, annonça le démon ironiquement.
– Yvi, nous saurons comment le faire entrer dedans, c'est écrit dans la prophétie d'après les bribes que les oracles ont pu comprendre. Il va falloir que j'étudie le passage sérieusement, dit Pierrot.
– Bonne nouvelle ! s'exclama Piscis.
– Eh ! Je veux qu'on m'écoute, cria le démon furieux que les douze mois parlent comme s'il n'était pas là.
– Nous ne faisons que ça, affirma Ornella avec aplomb.
– Bien, alors pour n'oublier personne, je vais procéder méthodiquement et poser les questions à chacun d'entre vous, en suivant l'ordre donné par les mois. Les règles sont simples : je pose la question, la personne interrogée a le droit à trois essais de réponses dans un temps limité à deux minutes très précisément. Si vous échouez, vous gagnez le droit d'aller dire bonjour à l'araignée que vous avez lâchement abandonnée au détour d'un couloir. La personne interrogée ne peut pas être aidée d'aucune manière, expliqua le démon.
– Si j'ai bien compris, c'est mon tour, dit Vérité.
– Exact. Plus un bruit maintenant, je ne veux entendre que le troll.
Un silence pesant s'abattit sur la pièce, ils s'immobilisèrent tous et bientôt qu'ils n'entendirent plus que les battements de leurs cœurs.
– Qui a vécu dans deux endroits et qui n'a fait battre qu'une chose ? demanda le démon entre deux ricanements.
– Ornella la sorcière, répondit de suite Vérité.
– Je désire une justification de la réponse, grommela le démon ennuyé que le troll ait si vite trouvé.
– Ornella a vécu chez ses parents, puis au château du bon roi Pouly, et elle n'a fait battre qu'une chose : mon cœur, déclara Vérité.
– C'est bon. Suivant ! s'exclama la créature démoniaque en grinçant des dents.
La sorcière s'avança et regarda les yeux de braises du démon comme si elle cherchait d'avance à découvrir la réponse qui couvait sous ce crâne.
– Mon premier est la première syllabe de ce qui fait monter le pain,
Mon deuxième permet de faire un jeu de mot avec drôle,
Mon troisième est un mot d'union,
Mon quatrième est une couleur,
Mon cinquième est un cri de peur féminin ou un rire,
Mon sixième est la première lettre d'un mot définissant chaud et froid,
Mon septième est le bâton du sourcier,
Mon huitième est un C suivi de l'existence conjuguée,
Mon dernier est un synonyme d'identique,
Et mon tout forme une phrase.
– Et je n'ai que deux minutes ? demanda Ornella.
– Oui, et d'ailleurs le temps tourne : tic tac... se moqua l'affreuse créature.
– Levain soit Le... commença la sorcière.
– Tic, tac, tic, tac...


mardi 24 mars 2009

Il était une fois - Episode 33


Ornella avec un frisson de dégoût se mit à bafouiller une formule, mais il n'y eut pas de réaction. Elle respira profondément et énonça plus clairement les mots magiques. L'araignée se statufia et ne bougea plus.

– Dépêchez-vous de passer par dessus l'araignée, son immobilité n'est que très provisoire, expliqua la sorcière.
Tous se précipitèrent et, grimpant sur le dos de l'araignée, ils passèrent de l'autre côté rapidement. Kinglion eut un moment d'hésitation, car Spiolys était en train de discuter âprement avec les fantômes. Quand l'araignée frémit, il arrêta de tergiverser et suivit ses compagnons. Spiolys les rejoindrait. Ils montèrent les marches avec une vitesse dont ils ne seraient pas crus capables. Derrière eux, ils entendaient les bruissements des pattes de l'araignée sur la pierre. Haletants, ils s'engouffrèrent dans un autre couloir, fermant à clé toutes les portes qu'ils croisaient.
– Nous sommes arrivés à la pièce qui contient la boîte, annonça Itnaï.
– J'aimerais bien qu'on m'explique pourquoi nous avons eu si peur, dit Piscis.
– Facile, cette araignée géante envoie des ondes d'angoisses à ces attaquants. Je ne m'en suis pas rendu compte toute de suite tellement j’avais peur, expliqua Vérité qui, comme nous le savons, sent les flux magiques.
– Au fait, je retiens celui qui m'a dit que la petite bête ne mangeait pas la grosse, ajouta-t-il.
– Bon, ce problème étant réglé, comment récupérons nous la boîte ? demanda Louve.
– N'attendons-nous pas Spiolys ? interrogea Kinglion, inquiet pour sa dulcinée.
– Elle va arriver d'un instant à l'autre, et son absence ne nous empêche pas de réfléchir à la façon d'entrer, répondit Yvi.
– Enfonçons la porte, proposa le chevalier.
– Voyons, le mal a sûrement prévu des pièges, cela ne peut être si simple, protesta Pierrot.
– Il n'est pas trop compliqué de savoir s'il y a un piège magique, demandons à Vérité, déclara Ornella.
– Je ne sens rien, cette porte et ses environs ne recèle aucun flux magiques, mais il peut très bien avoir un piège mécanique, conclut le troll.
– Est-ce nos précédentes mésaventures qui vous rendent si prudents ? questionna le chevalier.
– Disons que si cela se trouve, nous allons enclencher encore une série d'ennuis et qu'on en assez sans vouloir en rajouter, répondit Piscis.
– Et si nous organisions un nouveau vote ? suggéra Yvi.
– On va perdre du temps, contra le chevalier et prenant du recul, il fonça dans la porte. Celle-ci s'ébranla légèrement, mais ne tomba pas. Aucune catastrophe ne se produisit.
– Enfin, es-tu fou ? Nous devons prendre les décisions ensemble ! s'exclama Yvi.
– Quelle décision ? interrogea Spiolys qui venait d'arriver.
– La façon d'entrer dans la pièce, répondit Kinglion.
– Alors, que s'est-il passé avec les fantômes ? demanda Louve.
– Pas grand chose. Ils étaient furieux d'avoir été réveillés, mais je les ai calmé et j'ai même réussi à leur extorquer à quelques informations. Ainsi, le château ne serait pas une création du mal, mais il appartiendrait à un ancien enchanteur qui voulait à tout prix qu'on le laisse tranquille, aussi avait-il rempli son château de pièges tels que l'araignée. Le mal s'est contenté de se l'approprier et d'y installer la boîte à la place d'un parchemin précieux que gardait l'enchanteur. D'après les fantômes, ce parchemin serait un sort très rare, je n'en sais pas plus.
– Spiolys, ne pourrais-tu pas errer dans le coin pour voir s'il y a un piège quelconque qui se déclencherait si nous parvenions à ouvrir cette porte ? interrogea Yvi.
– Pas de problème, répondit Spiolys en traversant la porte.
Les autres attendirent patiemment qu'elle réapparaisse.
– Alors ? questionna Louve en voyait un bout de blanc qui dépassait de la porte.
– Quand la porte s'ouvrira, des flèches seront lancées, mais elles ne vous atteindront pas si vous vous mettez au sol, expliqua Spiolys.
– C'est tout ? s'étonna Yvi.
– Oui, acquiesça Spiolys.
– Bien, je termine d'enfoncer la porte. Couchez-vous au sol, ordonna Vérité.
Ils s'exécutèrent. Le troll fonça violemment dans la porte qui s'écrasa bruyamment sur le sol. Il tomba avec elle, juste à temps pour éviter la volée de flèches. Ils allaient se relever quand une nouvelle série de flèches siffla au-dessus d'eux. Méfiants désormais, ils attendirent un moment avant de se redresser. Heureusement qu'ils patientèrent, car d'autres flèches passèrent.
Enfin ils purent entrer dans la pièce. Au beau milieu de celle-ci se trouvait enfermée sous une cloche en verre la boîte violette ornée de taches dorées, elle semblait rayonner. Ils s'approchèrent de la cloche, se demandant vraiment s'ils ne leur suffisaient plus que d'un geste pour la récupérer. Au fond eux, cet espoir brillait, mais quelque part le doute brûlait. Un instant ils regardèrent la cloche et la boîte sans oser y toucher. Tout était calme, il n'y avait rien, ni monstre ni bruits. Sans rompre ce tranquille silence, Vérité posa sa main sur la cloche et allait à la soulever quand un démon rouge se matérialisa. Tous le reconnurent, c'était le même démon rouge qui leur avait proposé de venir visiter le château. Apparemment il venait de se rappeler qu'il devait jouer le guide.


lundi 23 mars 2009

Partout


On peut être où on veut,

Rien qu'en fermant les yeux.



vendredi 20 mars 2009

Beau Temps



Les pensées qui fleurissent,
Toutes les choses qui s'unissent
Sont éveillées, dehors
Et resplendissent comme l'or,
Et dans nos têtes,
C'est une véritable fête.
Les fleurs du printemps,
Les pensées du beau temps,
Décorent les jardins
Où l'on s'endormirait bien.
Un soleil éclatant brille,
Et vive les jonquilles !
C'est la fin du mauvais temps,
C'est le début du printemps.


jeudi 19 mars 2009

Il était une fois - Episode 32


– Enfin, quel est l'objet dont nous pouvons avoir besoin pour battre le mal ? Réfléchis, c'est simple ! s'exclama Piscis.

– La... commença le chevalier
Les autres lui firent signe de continuer.
– La boîte ? dit le chevalier d'un ton hésitant.
– Bravo ! Il a trouvé, s'écria Spiolys.
– Bon, maintenant suivons Itnaï, ordonna Vérité donnant le signal du départ.
– Je ne sais pas comment on pourra entrer dans la pièce. J'ai essayé d'y entrer, mais je n'ai pas réussi. Cependant, j'ai vu la boîte par le trou de la serrure, expliqua Itnaï.
– Nous verrons sur place, déclara Ornella.
Ils se mirent en marche, et grimpèrent des escaliers, encore des escaliers, montèrent des marches, encore des marches. Les escaliers étaient fort étroits, aussi avançaient-ils les uns derrières les autres.
– Une araignée ! hurla soudain Vérité.
– Calme-toi, ne fais pas de bruit, tu vas réveiller les fantômes du château, dit Spiolys
– Parce qu'il y a des fantômes ?! s'étonna Louve.
– Oui, je les sens, mais ils dorment, répondit Spiolys.
– Enfin, Vérité, cette petite bête ne va pas te manger, tu es trop gros pour elle, déclara Piscis.
– Oui, c'est vrai, tu as raison, murmura Vérité en tremblant.
– Allez, avance maintenant, exigea Piscis.
– Je ne peux pas ! cria Vérité.
– Pourquoi ? demanda Louve.
– L'araignée... commença le troll.
–Dépasse-la, nous t'avons dit que tu ne risquais rien, affirma Kinglion.
– ...elle grossit, termina le troll
– Comment ça elle prend du volume ? s'étonna Piscis.
– Eh ! C'est vrai ! s'exclama Ornella qui était juste derrière Vérité.
– Tapez lui-dessus vite ! cria Piscis.
– Chut ! Faites moins de bruit ! Les autres fantômes... chuchota Spiolys.
– J'ai peur, je n'ose pas la frapper, dit Vérité
– Ornella, fais quelque chose, ordonna Kinglion.
– Oui, mais quoi ? demanda celle-ci.
– Je ne sais pas moi, transforme-la en crapaud, foudroie-la ! répondit Kinglion.
– Je n'ai jamais eu de problèmes particulier avec les araignées, mais cette espèce de tas de chair qui enfle et qui grandit, c'est infâme. Je n'ose pas agir, j'ai l'impression qu'elle va me manger, expliqua la sorcière.
– Pourquoi cet escalier est aussi étroit ? Je lui flanquerai mon épée dedans à cette bestiole, affirma le chevalier.
– On voit que tu n'es pas tout près d'elle, murmura Itnaï qui était dans le dos de l'araignée monstrueuse.
– Peut-être, mais les monstres ne me paralysent pas moi, faites place, j'y vais ! s'exclama le chevalier.
Entre lui et l'araignée il y avait Vérité, Ornella, Piscis, Kinglion et Nyssa. Ils s'aplatirent tous contre le mur, dévoilant la bestiole qui occupait maintenant tout le couloir et qui se frottait les pattes de contentement. Nyssa qui n'avait jusqu'alors qu'entre-aperçu la bête fut horrifiée et cria très très fort.
– Tu as réveillé les fantômes Nyssa, c'est ta spécialité d'ailleurs, annonça Spiolys
– Il ne manquait plus que cela, bredouilla Vérité qui reculait progressivement obligeant les autres à faire de même.
Le chevalier finit par parvenir jusqu'à l'araignée qu'il attaqua immédiatement. Cette dernière riposta : elle essaya de le porter à sa bouche à l'aide des premiers fils de la toile qu'elle avait tissée. Le chevalier donnait de larges et vifs coups d'épée, mais il ne parvenait pas à blesser le monstre.
– Les fantômes arrivent, déclara Spiolys.
– Je les vois ! s'exclama Piscis.
– Je vais essayer de leur parler, dit Spiolys.
Elle était elle-aussi un fantôme, aussi peut-être arriverait-elle à les convaincre de ne pas attaquer. En se chargeant du problème, elle ferait gagner du temps à ses amis. Elle se dirigea en flottant vers les formes blanches qui voletaient à quelques marches de là.
– Il faut que quelqu'un m'aide, pria le chevalier tout en coupant les fils de l'araignée qui l'emprisonnait.



mercredi 18 mars 2009

Il était une fois - Episode 31


– Je ne sais pas si je suis innocente, mais je ne savais pas que je libérais le mal, je le jure ! dit Itnaï, les yeux remplis de larmes.
– Où le mal était-il donc enfermé ? demanda Louve.
– Dans une boîte magnifique sur laquelle était peinte des formes dorées, mon amie... celle que je croyais être une amie... m'avait dit qu'elle contenait le bonheur, mais qu'il ne fallait pas l'ouvrir, c'était interdit.
– Pourquoi l'avoir fait alors ? intervint Yvi.
– J'ai longtemps résisté, mais je n'en pouvais plus. J'habitais chez mon amie, mais son père se montrait très violent à mon égard, il me battait sans raison et me privait de nourriture. Seule mon amie me montrait un peu de gentillesse, mais elle n'était pas venue me voir depuis une semaine. Je voulais seulement entrouvrir la boîte pour goûter un peu de bonheur...
– … Et là, le mal s'est échappé... et les ennuis avec, marmonna le lutin interrompant le récit.
– C'est vrai, mais je ne savais pas. Je pensais que c'était le bonheur et quel mal peut-il y avoir à libérer le bonheur ? dit Itnaï d'une voix tremblante.
– Nous ne t'accusons pas, déclara Yvi essayant de consoler la fillette qui pleurait doucement.
– Qu'est devenue ton amie ? demanda Louve.
– Pandora ? Elle était au service du mal. Elle m'a remercié d'avoir ouvert la boîte, car seule une innocente pouvait le faire et elle était déjà trop pervertie, hoqueta Itnaï.
– On perd du temps, coupa le chevalier qui se sentait coupable d'avoir accusé la fillette et voulait lui épargner les questions qui risquaient de venir.
Les compagnons se regardèrent. Il avait raison. Ce qui était fait, était fait. La quête devait continuer.
– Suivez-moi, je vais vous montrez le chemin, murmura Itnaï.
A quelques mètres du château, dissimulé par un bosquet de buissons se trouvait l'entrée du souterrain. En file indienne ils progressèrent dans l'étroit boyau où ils durent patauger dans la boue à quatre pattes. Le fantôme et le lutin échappaient au supplice. Louve et Kinglion souffraient de la boue, mais pas du mal de dos, Itnaï et l'oracle non plus d'ailleurs. Après des minutes qui parurent interminables, ils débouchèrent dans ce qui devait être la cave du château. Les malheureux étaient couverts de saletés et d'immondices pour leur plus grand déplaisir.
– Eh bah, vous voilà propre ! s'exclama Libellule.
– Je vais lui faire avaler de la boue, marmonna Vérité.
– Mais non, badigeonne-le simplement, murmura Nyssa qui détestait la saleté et qui avait suivit le groupe dans le souterrain avec un dégoût et une mauvaise grâce non dissimulés.
– Vous n'avez vraiment pas le sens de l'humour. Je suis certain que Spiolys a trouvé cela drôle, rétorqua le lutin pas gêné du tout.
– Pas spécialement. Je trouve ça déplacé de rire des ennuis des autres, protesta Spiolys.
– Les gens charitables, quel ennui ! s'exclama le nain.
– Venez, dit Itnaï.
– Où ? interrogea Louve.
– La pièce où se trouve le fameux objet qu'on doit récupérer, répondit l'oracle à la place de la fillette.
– Mais quel est cet objet ? questionna Louve.
– Vous ne savez pas ? s'étonna Itnaï.
– Louve ne le demanderait pas si elle savait, mais moi, j'ai deviné, déclara Yvi.
– Alors qu'est-ce que c'est ? demanda Vérité.
– Réfléchissez une minute, répondit Yvi.
Vérité pris un air concentré, Kinglion devint pensif, Nyssa se gratta le menton, et Ornella et les autres qui n'avaient pas trouvé se regardèrent d'un air perplexe.
***
Au château du roi Pouly, les mêmes que précédemment.
– Est-ce que vous avez trouvé vous ? demanda Every.
– Non, ma sœur est décidément intelligente, répondit Enial.
– Pierrot semble savoir en revanche, murmura le garde
– Normal, il sait tout, grommela Ever.
– Moi aussi je sais ! s'exclama Never.
– Pas moi, dit Several.
– Hein ? Qu'est-ce qui se passe ? interrogea Pouly que l'exclamation de Never avait tiré de son sommeil.
***
– Nous ne sommes pas là pour jouer aux devinettes ! s'exclama le lutin vexé de ne pas trouver.
– J'ai trouvé ! crièrent Piscis, Ornella, Louve, Kinglion, Spiolys, Vérité et Nyssa d'une même voix contente.
– Qu'est-ce que nous sommes bêtes ! murmura Ornella.
– Et alors nous qui n'avons pas découvert, qu'est-ce que nous sommes ? maugréa le lutin.
– Les pires des imbéciles, marmonna le chevalier.
– Je sais, dit tout à coup Libellule dont la physionomie s'éclaira.
Nos amis regardèrent le chevalier qui visiblement ne voyait toujours pas.

mardi 17 mars 2009

Il était une fois - Episode 30


– Le voilà enfin, ce fichu château, déclara Vérité.

Devant eux se dressait un mur gris percé de quelques meurtrières, au bas duquel un large fossé rempli d'une eau verdâtre avait été creusé. Le château avait un côté menaçant : il se tenait sur sa colline comme un monstre prêt à dévorer sa proie. Ce n'était pas vraiment le lieu de halte que les gens sensés choisissent.
– Il n'y a pas de pont-levis et les douves sont larges, constata Ornella.
– Faisons le tour du château pour voir s'il n'y a pas une façon d'entrer, proposa Yvi.
– Nous pourrions lancer un grappin si nous en avions un, suggéra Piscis.
A peine le centaure avait fini sa phrase, le grappin et la corde lui arrivèrent dans la main. Et oui, cela sert d'avoir une amie sorcière... quand elle se rappelle de ses formules ! Un peu étonné, mais pas plus que ça, Piscis, lança le grappin par trois fois. La troisième fut la bonne. Il tira sur le grappin pour vérifier que la prise était solide. Elle l'était, mais pas le mur, car en tirant sur le grappin, un morceau de pierre tomba. Elle descendit rapidement et fit un grand bruit en crevant la surface de l'eau. Comme ils étaient près du bord, nos amis furent éclaboussés par l'eau nauséabonde. Deux ou trois jurons se firent entendre.
– Si ce château part en morceau aussi facilement, nous pourrions entrer en détruisant le mur, annonça le chevalier.
– C'est simpliste comme idée, mais il est vrai qu'en nageant jusqu'au mur, nous pourrions peut-être desceller quelques pierres et pénétrer dans l'enceinte du château, affirma l'oracle.
– Oui, mais qui va accepter de nager dans cette eau ? demanda Louve.
– Vérité, pourquoi n'irais-tu pas ? interrogea la sorcière.
– Parce que je n'aime pas l'eau. C'est déjà assez dur comme cela de devoir se laver, si en plus en dehors des bains, il faut aller s'amuser à nager, ce n'est plus supportable ! protesta le troll.
– Ne vous demandez plus qui va y aller, j'irai ! s'exclama le chevalier.
– Et voilà, Vérité, tu échappes au bain ! s'écria le lutin.
Le chevalier se dépouilla de son armure légère, ôta son pourpoint, ses chausses... finalement il ne garda que son caleçon.
– Il n'est pas mal, non ? murmura Nyssa à Yvi.
– Un peu jeune pour moi, je dois bien avoir 45 ans maintenant, chuchota Yvi à l'oreille de l'elfette.
– Que penses-tu du chevalier Ornella ? demanda Nyssa dans un murmure.
– J'en pense que je préfère le troll qui est à côté de lui. Mais c'est certain que le chevalier est mieux comme ça, répondit la sorcière à voix basse.
Le chevalier trempa le pied dans l'eau pour en tâter la température, puis il hurla avant de reculer précipitamment. Trop rapidement puisqu'il perdit l'équilibre et il eut beau faire des moulinets avec les bras, il chuta et atterrit durement sur le sol herbeux. Un sifflement se fit entendre et les autres purent voir une sorte de dragon ou de serpent sortir sa tête des eaux.
– C'est raté pour les douves, elles sont déjà habitées, déclara Libellule exprimant à haute voix la pensée générale.
– Comment ça va ? demanda l'elfette au chevalier.
– Bien pour quelqu'un qui s'est cassé la figure, répondit celui-ci en se relevant.
– Réfléchissons bien, comment va-t-on entrer ? questionna Louve.
– Psst, fit une voix.
– Qui a dit ça ? demanda Louve.
Une mince silhouette apparut de derrière un buisson. Elle s'approcha craintivement de nos amis. Ceux-ci regardèrent la personne s'avancer : elle boitait légèrement, était très petite, et paraissait très jeune.
– Comment te nommes-tu ?
Louve, une fois de plus, se chargeait du questionnement.
– Itnaï, je peux vous aider à pénétrer dans le château, il suffit d'emprunter le tunnel. Je vais vous montrer le chemin.
– Attends, qui nous dit que ce n'est pas un piège ? demanda Louve.
– Tu devrais arrêter de douter de tout. Itnaï est le dernier des mois, sa ligne de vie est claire sur ce point. C'est elle qui a libéré le mal d'ailleurs, répondit le petit oracle.
– Comment le sais-tu ? interrogea Itnaï devenue toute blanche d'un coup.
– Je suis un oracle. Je lis dans les êtres comme on lit dans un livre, je déchiffre les yeux et les astres. Je vois là où les autres sont aveugles et je vais là où je ne suis jamais allé. Je suis un oracle, déclara Pierrot avec une emphase qui se mariait mal avec son corps de petit garçon.
– C'est à cause d'elle que nous vivons cette aventure ! s'exclama le chevalier comme s'il avait brusquement intériorisé ce que Pierrot avait dit.
– Non. Elle est décembre, elle est la coupable innocente comme le dit la prophétie, expliqua Pierrot.


lundi 16 mars 2009

Sage folie


Même un fou peut nous enseigner la sagesse.


vendredi 13 mars 2009

L'amant du ciel


Pour me faire pardonner de ne pas avoir de version audio du poème à proposer cette semaine encore, je vous invite à découvrir celle du poème Morceau d'éternité que j'ai ajouté aujourd'hui.



L'amant du ciel est le soleil,
Qui comme chaque soir s'en est allé,
Laissant derrière lui un cœur brisé,
Un ciel désolé qui a perdu son vermeil.

Le cœur du ciel ensanglanté se déchire :
Son bel amant a dû partir.
Le rouge s'assèche et devient rosé,
La peine du ciel s'est un peu apaisée.

Triste encore, ses vives couleurs, il ternit.
Rose, violet, noir, la peau du ciel s'assombrit.
Amies fidèles, la lune et les étoiles veillent
Tandis que ciel attend le retour du soleil.

jeudi 12 mars 2009

Il était une fois - Episode 29


A plusieurs milliers de lieux de nos amis et de leurs soucis, au château du roi Pouly, les quatre Skins discutaient avec animation. Ils se trouvaient chez le père de Pierrot en compagnie de la sœur d'Yvi, la magicienne Enial qui se chargeait d'animer un miroir montrant les onze mois. Le miroir permettait non seulement de voir, mais aussi de les écouter.

– Enfin, ils pensent un peu à nous, dit Ever après un soupir de satisfaction.
– Ma sœur est vraiment intelligente, constata Enial.
– Pourquoi Pierrot parle si peu ? se demanda tout haut le père de l'oracle qui était également présent.
– Parce qu'il lit dans les astres sûrement, répondit Never.
– C'est chouette d'être seulement spectateur, déclara Several en s'empiffrant de châtaignes.
– Passe-moi le vin s'il te plaît, Several, réclama Every.
Soudain la porte s'ouvrit. Les quatre Skins se détournèrent du miroir et regardèrent la porte. Dans l'entrebâillement, ils purent voir le roi Pouly. Ils revinrent au spectacle autrement plus passionnant du miroir. Depuis que le chef suprême de Lostland avait pris la direction du château, les Skins ne se préoccupait plus de Pouly dont ils étaient pourtant officiellement les serviteurs. Ils grignotèrent encore quelques châtaignes, burent encore quelques gorgées de vin et se remirent à discuter.
– Quel moment avez-vous préféré depuis le début ? demanda Several.
– Quand le camp s'est monté tout seul, c'était impressionnant, répondit Ever.
– J'ai préféré le baiser du labyrinthe... annonça Never.
– La scène du combat avec le dragon et les ombres était le moment fort, je trouve, dit Every.
– La scène des griffons où Yvi s'est distinguée par son habileté au poignard et celle des flammes où Ornella a éteint le feu m'ont bien plu, déclara Enial.
– Moi, je pense que le moment où Louve s'est jetée sur Piscis et que les autres ont continué leur discussion était le mieux, répliqua Several.
– Quand mon fils rive son clou à ce petit chevalier, c'est fort, affirma le père de Pierrot.
– Vous n'avez pas honte ! s'exclama alors une voix.
Dans un bel ensemble, ils se retournèrent et virent le chef suprême.
– C'est que monseigneur... protesta timidement Several.
– Vous vous rendez compte que pendant que vous êtes assis à ne rien faire, ils risquent leur vie. Je vous rappelle en plus que vous n'êtes pas ici pour vous détendre, mais pour observer attentivement ce qui se passe et comment se portent les élus. A propos, quoi de neuf ?
– Rien de particulier, votre Altesse, répondit Every.
– Voyons, vous n'êtes pas venus me donner nouvelles depuis longtemps. Il a bien dû se produire quelque chose, contra le chef.
Un ronflement se fit entendre dans la pièce, c'était Pouly qui dormait appuyé contre le mur. La conversation reprit :
– Ils se sont arrêtés dans une auberge, là Kinglion et Spiolys ont bu un vin magique. Puis il y a eu l'attaque du dragon et des ombres démoniaques, et là, Kinglion a perdu son ombre. Après avoir été soigné par Nyssa, ils ont été attaqués par des serpents persifleurs, uniquement dangereux pour l'esprit. Ils ont croisé le onzième mois, c'est une louve. Ils ont été environnés par les flammes, mais s'en sont sortis. Après leur discussion avec un démon envoyé par le mal, ils ont décidé d'entrer dans un château... raconta Never.
– C'est ça rien !? s'écria le chef.
– Euh, c'est à dire que... bégaya Several.
– La prochaine fois, venez me prévenir ! Je ne veux plus à avoir à me déplacer, entendez-vous ?
– Oui, votre Seigneurie, répondirent les Skins humblement.
Le chef s'en alla en claquant la porte.
– Il est sous pression cela se voit, constata Every.
– Ce n'est pas étonnant vu le travail qu'il doit accomplir. Après tout, c'est lui qui dirige les combats contre les maléfices du mal, remarqua Several.
– Il paraît que les couleurs ont encore viré au gris aujourd'hui, les enchanteurs n'en peuvent plus. Le chef doit se sentir découragé, expliqua Enial.
– Il s'inquiète sûrement pour sa fiancée, Nyssa, le charmant mois de mai, un peu pleurnichard sur les bords, enchérit Never.
– Hey ! Regardez le miroir, ils sont devant le château. Nous avons manqué un morceau ! s'écria Ever.
– Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Pouly réveillé par le cri d'Ever.
– La suite des aventures des mois. Notre feuilleton favori quoi ! s'exclama le Skin en piochant distraitement dans le bol à châtaignes.


mercredi 11 mars 2009

Il était une fois - Chapitre 6 - Episode 28


Chapitre 6 : La vie de château


Nos amis progressaient d'un bon pas sous le ciel immobile. Mais, plus le temps passait, plus ils s'attendaient à ce qu'une catastrophe arrive. Ils ne furent donc guère étonnés quand un démon rouge se matérialisa devant eux. Il avait l'air hideux. Le chevalier allait lui enfoncer purement et simplement son épée dans le ventre quand le diablotin sortit un drapeau blanc de derrière son dos et l'agita avec force tout en ricanant.
– Mesdemoiselles, messieurs, très heureux de faire votre connaissance. Mon maître m'envoie à vous, déclara le démon.
– Il annonce qu'il se rend je parie, nous sommes tellement impressionnants, dit le lutin.
– Non, monsieur, vous faîtes erreur, protesta le démon.
– Les démons ne sont décidément pas capables d'apprécier les plaisanteries ! s'indigna le lutin.
– Arrête de plaisanter Libellule et laisse parler le démon, ordonnaYvi.
– Merci princesse. Voilà, mon maître vous propose un petit marché... commença à expliquer le démon.
– ...Déballe ton sac et ne palabre pas. Quel marché ? De tout façon, nous ne traitons pas avec le mal, interrompit Vérité.
– Après le plaisantin, la sagesse, voici la violence. Laisse-moi parler, dit le démon en grinçant des dents.
– Je me demande ce qui me retient de l'étrangler, pensa tout haut le troll.
– Vérité, calme-toi, ce démon à une information à nous transmettre, après... tu pourras en faire de la chair à saucisse si cela t'amuses, déclara Ornella.
– Maintenant, la sans-mémoire intervient. Oui, tu oublies qu'étant donné que je suis porteur d'un drapeau blanc, tu n'as pas le droit de me toucher. Mais revenons à notre petite affaire... Mon maître vous invite à entrer dans le château qui est derrière la colline.
– Pourquoi le ferions nous ? demanda le chevalier.
– Le stupide daigne ouvrir la bouche. Ferme-la, idiot, j'allais y venir. Je reprends... Dans ce château, il se trouve un objet qui vous intéresse. Il vous est utile pour le combat qui vous oppose à mon maître.
– Quel objet ? interrogea Piscis.
– Devine, le médiocre ! Bon bye et salut à la compagnie ! s'exclama le démon avec un mauvais sourire.
– Minute papillon ! cria Vérité.
– Tu as raison le violent, j'oublie un détail. Si vous faîtes cela, le maître promet de ne plus trop vous attaquer jusqu'à votre arrivée à la ville.
– Que vaut la promesse du mal ? demanda Louve.
– Pas grand chose mais pour vous prouver sa bonne volonté, le maître vous offre vos chevaux perdus. Gentil non, miss questions ? répondit le démon.
– Cela fait combien d'attaques pas trop ? questionna Louve.
– Surprise ! hurla le démon en se volatilisant.
A la place de l'affreux personnage rougeâtre se tenaient à présent des chevaux.
– Est-ce qu'on entre dans le château ? demanda Louve
– Ce serait idiot, passons plutôt notre chemin et n'écoutons pas ce menteur, répondit le chevalier.
– Non, il faut entrer dedans et récupérer le fameux objet évoqué par le démon, intervint l'oracle.
– Et si on votait ? suggéra Piscis.
– Que ceux qui veulent entrer lève la main... ou la patte, déclara Yvi en faisant le geste.
Louve, Ornella, Libellule, Spiolys et Kinglion votèrent pour entrer.
– C'est la majorité qui l'emporte, nous irons donc au château, conclut Piscis visiblement déçu.
– Quelles peuvent être les motivations du mal ? demanda Louve.
– Je pense qu'il désire nous éprouver encore une fois. Entrer dans le château sera sûrement difficile et permettra au mal d'en apprendre encore un peu plus sur nous, suggéraYvi.
– Il n'a pas réfléchi que cela nous donnera l'occasion de nous entraîner une fois de plus avant la bataille finale, dit Vérité.
– Oui, mais cela va nous fatiguer, et l'un de nous risque d'y rester, contra Kinglion.
– Peut-être, mais ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi le mal n'a pas mis le paquet tout de suite ? Il aurait pu nous envoyer des milliers de dragons et nous tuer, déclara le chevalier.
– Le mal ne s'occupe pas uniquement de nous. Il s'occupe de Lostland tout en entier, sans oublier qu'il doit lutter contre la défense qui s'est organisée au château de mon père Pouly. De plus, il est encore à une distance importante de nous ce qui implique qu'il est obligé de fournir des efforts importants pour animer ses créatures et les protéger efficacement, expliqua Yvi à l'intention du chevalier.

mardi 10 mars 2009

Il était une fois - Episode 27


– Il avance plus vite qu'un incendie normal, constata Yvi.
– Il faut partir d'ici au plus vite, déclara Vérité.
– Pas possible ! Les flammes nous entourent déjà, annonça Kinglion.
– On a eu notre instant de tranquillité au moins, c'est déjà ça, dit la sorcière après un petit rire sans joie.
– Cela fait plus joyeux avec les flammes. Oui, le paysage prend un petit air de fête, plaisanta Libellule. En fait, si le mal a fait cela, c'est sûrement parce qu'il a trouvé que la conversation s'éternisait un peu trop, ajouta-t-il.
– Mais, ne cesses-tu donc jamais de plaisanter ? demanda Nyssa au lutin.
– Si, parfois... rarement. Je me souviens pas de la dernière fois que j'ai arrêté, répondit Libellule.
– Qu'est-ce qu'on fait pour se sortir de là ? interrogea Louve.
– Quelque chose comme ça, répondit Ornella en faisait un geste vers le ciel.
Une pluie violente éclata, mais n'éteignit pas le feu.
– Je vois, on fait ça et l'on obtient... rien, ironisa Louve.
– Je ne comprends pas, cela aurait dû marcher, maugréa Ornella.
– Le mal ne fait pas les choses simplement, dit calmementYvi.
– Ce feu sent la magie à plein nez. Il doit être protégé par un charme magique, annonça Vérité, sensible aux effluves magiques.
– Alors il faut utiliser cette formule : Kalips encantas miseras es, detirata... j'ai oublié la suite, dit la sorcière.
– Les flammes commencent à nous mijoter aux petit oignons, murmura Piscis.
– Allez Ornella, fais travailler ta matière grise ! Cette maudite formule est quelque part dans ta tête ! s'exclama Vérité en serrant dans ses bras la sorcière.
– Je ne veux pas mourir brûlée, gémit Nyssa.
– Tu ne risques rien, Spiloys, ne peux-tu pas faire quelque chose ? demanda Kinglion.
– Je vais voir où est-ce que les flammes s'arrêtent, répondit Spiolys en traversant les flammes.
– Les gens qui oublient, quelles catastrophes ! s'exclama le lutin.
– La dernière fois un coup sur la tête lui avait rendu la mémoire... rappela le chevalier.
– Tu ne frapperas pas Ornella ! aboya Vérité.
– Il n'y a pas de solutions rationnelles, soupira Yvi qui avait réfléchi.
– Dis l'oracle, les astres ne t'ont-ils pas soufflé une solution ? demanda Piscis.
– Les astres n'aident pas. Je cherche dans la mémoire collective des oracles, mais pour le moment, je ne trouve rien, répondit Pierrot.
– Et moi qui croyais que j'avais affaire à des héros professionnels, ironisa Louve.
– Ce n'est pas le moment de faire de l'esprit, grogna le chevalier.
– Quelle fournaise ! s'exclama Kinglion.
– Je crève de chaleur, enchérit Piscis.
– Vérité, Si tu savais comment je m'en veux ! Je ne retrouve pas la suite. Quelle pitoyable mémoire ai-je ! murmura Ornella à l'oreille du troll.
– Ce n'est pas ta faute, ne t'en fais pas, nous allons sûrement nous en sortir quand même, chuchota Vérité, puis il embrassa la sorcière passionnément
– Vérité ! Ce n'est pas le moment. Et puis, les autres étaient là, protesta Ornella dès qu'elle put parler.
– Je le fais avant de brûler littéralement d'amour pour toi, répliqua le troll en souriant.
– Ah ! Je m'en souviens maintenant ! Kalips encantas miseras es, detira encantas et nuvaliable. Kalips terra et kial pluvia tombere, hurla la sorcière les mains tournées vers le ciel.
Cette fois-ci les flammes s'éteignirent au grand soulagement de nos amis.
– J'attendais avec impatience le moment de pause, déclara le lutin en riant de contentement.
– Retour au calme, ce n'était pas trop tôt, ajouta le chevalier.
– Embrasse-moi Vérité ! Je suis heureuse, heureuse...je l'ai retrouvée ! s'exclama Ornella.
– Ornella ! Ce n'est pas le moment et puis les autres vont nous voir, répliqua Vérité malicieusement.
– Hum hum, dit Ornella en souriant.

(Fin du chapitre 5 )

lundi 9 mars 2009

Temps


Le passé nous tire en arrière,
le futur nous pousse en avant :
entre ces deux forces d'attraction,
le présent a du mal à nous retenir.



vendredi 6 mars 2009

Rêverie au fil de l'eau





Je rêverais, perdu, entre deux eaux,
Au fil des heures, au cours des mots,
J'enlacerais des ombres miroitantes,
Embrasserais les lettres dansantes.

Je glisserais dans les plis d'un songe,
Me noierais avec ivresse dans un roman.
Je plongerais au coeur des mensonges
Et vivrais les heures d'un autre temps.

Je dormirais, échoué entre deux mondes,
Dans un sommeil sans mots, sans couleur,
J'écouterais les éclats d'un rêve troubler l'onde,
M'envolerais vers d'autres vies sans peur.

J'imaginerais dans les bras des flots,
Une autre réalité, un autre paradis,
Et, bercé par les roulis légers de l'eau,
Je m'égarerais dans une douce rêverie.

jeudi 5 mars 2009

Il était une fois - Episode 26

– Hors de question, nous pouvons chanter faux jusqu'à ce qu'il pleuve et au-delà, contra Pierrot qui s'était tu jusque là.
– Qui plus est, je viens de me souvenir d'un sort qui va vous couper le sifflet, annonça Ornella.
– Tsssk. Nous allions vous laisser de toute manière, mais nous nous reverrons sous une forme ou une autre, car il nous reste du venin.
Sur ces peu réjouissantes paroles, les serpents s'évanouirent dans le ciel gris.
– Ouf, ils sont partis, soupira Ornella. S'ils étaient restés, ils auraient découvert que je bluffais.
– Tu n'avais donc pas de super formule ? demanda Piscis.
– Non, mais peu importe puisqu'ils s'en sont allés, répondit la sorcière.
– Quel soulagement d'ailleurs ! s'exclama Nyssa.
– Si j'ai bien compris, nous sommes de nouveau dans la période de calme, dit le chevalier.
– Peut-être, mais le mal pourrait bien s'amuser à lancer une autre attaque, contra Vérité.
– Il ne faut pas être pessimiste, murmura Ornella, elle-même peu convaincue de ce qu'elle disait.
– J'ai eu de la chance de ne pas être atteint par ces vilains commentaires, déclara brusquement Spiolys.
– C'est vrai, approuva Kinglion.
– Mais ces vils serpents n'ont pas l'air d'avoir dit leur dernier mot, murmura Pierrot qui n'avait pas été atteint non plus.
– Est-ce que vous croyez que la tranquillité va durer longtemps ? demanda Libellule.
– A chaque fois, que l'on dit que tout va bien, c'est en général là que les ennuis arrivent, alors plus personne ne pose cette question, répondit Vérité.
Soudain, une boule de poils déboula et se jeta sur le malheureux Piscis.
– Qu'est-ce que je disais ? ajouta Vérité en montrant la bête qui s'était élancée sur le centaure.
– Tu avais raison, accorda le lutin.
– Quand vous aurez fini votre bavardage, vous pourriez m'aider ! s'exclama Piscis qui se débattait.
– Tu parles ? Tu n'es donc pas un cheval ? Oh ! Pardon, je me suis trompée, retentit une voix dans la tête de chacun de nos amis.
Ils se regardèrent tous intrigués. Apparemment la boule de poils parlait. D'ailleurs, en y regardant bien, la bête était une louve qui, après avoir parlé, s'était éloignée du pauvre Piscis.
– D'après les astres, cette louve est le mois de novembre. Novembre est la grandeur, la souplesse et la sauvagerie, annonça l'oracle.
– Qui avait dit déjà que les deux derniers mois nous tomberaient dessus ? questionna Piscis vaguement furieux.
– C'est moi, mais crois bien que je parlais au sens figuré, répondit Pierrot en rentrant la tête dans les épaules devant l'air sombre du centaure.
– Pardon de vous interrompre, mais qu'est-ce que c'est cette histoire de mois de novembre ? demanda la louve.
– Ne me dites pas qu'il va falloir tout lui expliquer depuis le début, s'il vous plaît, chuchota Nyssa en regardant les autres.
– On dirait bien que si. Les gens qui ne savent rien, quel poison ! s'exclama Libellue.
– Je ne suis pas exigeante, expliquez-moi la chose en trois mots, affirma la louve.
– Qui se dévoue pour raconter ? interrogea Yvi.
– Cela ne te dit pas de te le faire ? suggéra l'oracle.
– Mais oui, c'est une bonne idée, affirma Nyssa.
– C'est parfait si c'est Yvi qui le fait, elle explique si bien, ajouta Piscis.
– C'est celui qui dit qui y est, se moqua le nain tout en approuvant les autres
– Je vois pas la peine d'en dire plus, je m'en charge, dit Yvi... Bref, nous avons été désignés par la prophétie pour affronter le mal et si possible le vaincre. Le mal s'est libéré de la boîte magique où il avait été enfermé auparavant. D'après les étoiles, vous êtes le onzième mois, expliqua-t-elle à l'intention de la louve.
– Qui me prouve que cette histoire est vraie ? demanda la louve.
– N'as-tu pas remarqué l'infâme paysage qui nous entoure ? questionna Piscis montrant bien son aversion pour le nouvel aspect de Lostland.
– C'est un argument. Qui vous dit que je suis vraiment celle que vous prétendez que je suis ? interrogea la louve.
– Ces êtres intelligents, quels casse-pieds ! s'exclama Libellule.
– Je suis oracle, et par conséquent je suis capable de lire à travers les êtres vivants, et dans les signes qu'envoient le ciel, répondit très sérieusement Pierrot.
– Toi, un oracle ! Tu ne me feras pas avaler cela, grogna la louve.
– On perd du temps, déclara le chevalier.
– Nous t'assurons tous que c'est un oracle, répliqua Ornella, agacée.
– Je n'ai que faire des affirmations, je veux des preuves, contra la louve.
– Encore plus de temps perdu, répéta le chevalier.
– Les gens qui doutent, quels gaspilleurs de temps ! s'exclama le lutin.
– Tu veux des preuves, l'oracle peut en donner, affirma Piscis.
Pierrot plongea ses yeux dans les yeux de la louve, prit un air concentré, puis se mit à parler :
– Ta voix ne vient pas de toi, c'est un don que t'as offert un bon génie. Ta voix ne retentit jamais dans l'air pur, car elle se briserait contre les parois d'un monde trop étroit pour elle, non, le son magique de ta voix entre terni dans les esprit auxquels tu veux parler. Le génie t'a fait cadeau de cette voix afin de te remercier de lui avoir sauver la vie. Qui es-tu ? Tu ne le sais pas toi même. Qui seras-tu ? Quelqu'un de pareil à aujourd'hui, mais enrichie par l'expérience qu'est la vie.
– Je te crois, je vous accompagnerai donc.
– Chouette, je ne serai plus la nouvelle, s'écria Spiolys.
– Tu te sentais à ce point en marge mon cœur ? demanda Kinglion avec inquiétude.
– Pas plus que ça mon amour, répondit Spiolys
– Un lion qui aime un fantôme, j'aurai tout vu, soupira Nyssa.
– Comment t'appelles-tu ? demanda Vérité à la louve.
– Louve, répondit celle-ci.
– On aurait pu s'en douter, plaisanta Libellule.
– Hey ! Regardez, là-bas ! Un incendie s'est déclaré ! remarqua Piscis.

mercredi 4 mars 2009

Il était une fois - Episode 25


– C'est encore une de vos blagues... dit le chevalier.
– Je ne crois pas non, affirma la sorcière en foudroyant un serpent qui approchait un peu trop près.
– Encore une bataille, comment si on avait pas eu assez d'ennuis, maugréa Libellule.
– Ce n'est que le début de vos soucis, siffla un serpent.
– Je dirais même plus, ce n'est que le tout début de vos soucis, grinça un autre serpent.
– Quels persifleurs ! s'exclama Vérité.
Persifleurs, nous sommes de vils serpents,
Nous courons sur le sol en rampant.
Admirateurs des pires choses qu'il y a sur terre,
Nous adorons mettre les gens en colère.
Méchants nous sommes, méchants nous resterons,
Nous distillons partout où nous allons, notre poison.
– Taisez-vous, bestioles infâmes ! Arrière ! cria le Chevalier en tuant un des serpents d'un coup d'épée.
– Tuez-nous si vous voulez, c'est d'ailleurs même dans votre intérêt, nous, en attendant, nous allons persifler un peu...
Nos amis ne daignèrent pas répondre, et commencèrent à frapper les serpents volants qui descendaient un peu trop bas. Cependant, cela ne les fit par taire.
– Nous savons beaucoup de choses sur vous. Notre maître nous a tout dit de vos faiblesses...
– Stupide reptile sans tête et sans âme, cria Vérité en essayant de flanquer un coup de massue au serpent qui venait de parler.
– Une araignée glisse dans ton dos, ne la sens-tu pas ? Quand je pense que tu oses dire que tu es un troll, Vérité Foi... Tu n'es qu'une immonde limace craignant les araignées. Regarde ton poil calciné, encore un peu et tu ressembleras à un homme, ces créatures stupides.
– Arrête ton persiflage, serpent de malheur, ou je vais te changer en crapaud, ordonna Ornella menaçante.
– Vérité Foi se faisant défendre par une femme qui aime la noirceur, qui est attirée par les ténèbres ! Approche encore ma jolie et elles t'engloutiront. Rejoins-nous, poupée, tu n'es pas lumière, tu es obscurité, ricana le reptile.
– Tu peux dire ce que tu voudras, tu parles le langage de la fausseté, déclara Vérité, qui se sentait malgré lui blessé dans sa fierté.
– Il ne manque plus qu'à cette pieuse déclaration, l'expression qui prétend que la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe. Vérité, quelle laide colombe fais-tu !
Nos amis répondirent en coupant en rondelles d'autres serpents, mais ne prononcèrent pas un mot.
– Vous ne savez pas quoi dire, mais nous si. Nous avons plein de commentaires savoureux sur chacun d'entre vous, pleins de jolies critiques : le détrousseur de cadavres, le marieur et le blagueur, te reconnais-tu misérable lutin ?
– Je crois que cela ne sert à rien de tuer les serpents, ils ne s'en iront qu'une fois qu'ils auront sorti leur venin. Ils sont dangereux par leurs paroles et non par leurs actes, annonça Yvi.
– Oh ! La blonde, la seule blonde intelligente a parlé, aurai-t-elle dévoilé notre secret ? Mais pourquoi est-ce que je parle de blonde, ce n'est plus qu'une tête grisonnante que je vois ! Des vilaines rides barrent son front, son dos est courbé par la vieillesse.
– Et si nous chantions pour faire taire leur persiflage ? proposa le chevalier.
– L'idiot du coin à une idée. Quelle miracle ! Où as-tu caché ton nom, pleutre ?
– Mais que pourrions nous chanter ? demanda Nyssa.
– Tiens, tiens l'elfette se réveille, cela te dirait de cauchemarder un peu, mocheté ? Quel horribles cheveux roses ! Et ces oreilles, on dirait un âne ! Dis, princesse, ne veux-tu pas nous guérir de tes petites mains d'ânesse ?
– Chantons l'hymne nationale de Lostland, suggéra le centaure.
– Alors poisson, tout baigne ? Mon petit Piscis, tu prendras bien un peu d'eau, mais si, tu en manques...
Les dix compagnons se mirent à chanter en choeur, couvrant le persiflage des serpents :
...Pays perdu et lointain, étrange et mystérieuse contrée,
Région des nains, des géants, des rois et des fées,
Tu es plein de vie, de doux rêves enchanteurs,
Tous tes habitants te portent dans leur cœur.
Pays où règne la paix, paradis où tout se réalise,
Landes enchantées, où les fleurs font des vocalises.
A mon tendre Lostland, tous veulent venir y vivre,
A mon doux pays, par tes parfums tu nous rends ivre.
Tu nous conduis sur la tranquille pente des rêves,
Lors de nos merveilleuses promenades sur la grève.
A qu'il fait bon d'être vivant dans le pays merveilleux,
Où tout est superbe sous les cieux paresseux.
– Vous chantez faux ! Et dès qu'il y a du silence, nous pouvons recommencer nos critiques...!

mardi 3 mars 2009

Il était une fois - Episode 24

Pendant ce temps, le chevalier et l'oracle s'approchèrent du cadavre du dragon, curieux de savoir ce qui avait provoqué sa mort soudaine. Ils remarquèrent presque immédiatement le trou béant qu'il avait à la poitrine. Ils se demandaient ce qui avait pu faire ça quand ils virent une forme blanche sortir du trou. C'était Spiolys.
– C'est toi qui... ? demanda le chevalier interloqué.
– Je suis passée au travers du dragon et... Kinglion, ça va ? répondit Spiolys en rejoignant le fauve dont le pelage était ensanglanté.
– Pas terriblement bien, murmura le lion.
– Nyssa, est-ce que tu vas bientôt le soigner ? s'inquiéta Spiolys.
– Eh ! Je n'ai pas six mains, je termine Piscis, ensuite je m'occupe de Vérité et promis, je soigne Kinglion. Puis je guérirai les autres parce que nous avons tous été touchés.
– Ces gens amoureux, quel poison ! s'exclama le lutin encore une fois.
– On en reparlera vermisseau quand ce sera ton tour... contra la sorcière.
– Je peux bien rire tout de même. Nul ne comprend mes plaisanteries, je suis un incompris, pleurnicha le lutin avec le sourire aux lèvres.
– Ce n'est pas un peu fini ces chamailleries ! cria le chevalier.
– Rabat joie, ronchonna Libellule.
– Au lieu de vous disputer, demandez plutôt à Spiolys comment elle a fait pour tuer le dragon, dit calmement le chevalier.
– Spiolys... le dragon ...tuer ?! murmura bêtement Ornella.
– Comment as-tu fait alors ? demanda l'oracle à Spiolys qui examinait avec inquiétude les blessures du lion.
– Hein ? demanda Spiolys.
– Je te demande comment tu as réussi à tuer le dragon, répéta l'oracle.
– Oh ! Je suis entrée dedans, et là je me suis matérialisée comme tout à l'heure dans l'auberge. C'est tout.
– Elle nous tue un dragon en trente secondes, et elle dit « c'est tout ». Pfft ! grommela Libellule.
– Qui veut se faire soigner ? J'en ai fini avec les grands blessés, annonça l'elfette.
– Je veux bien moi, répondit l'oracle qui avait été durement piqué et griffé par les épines du buisson.
En peu de temps, tous les blessés passèrent entre les mains guérisseuses de Nyssa.
– Alors, est-ce que nous repartons en direction de l'est ? demanda le chevalier.
– Il faut bien accomplir notre mission, répondit Piscis.
– Est-ce que vous avez remarqué que chaque fois que tout est tranquille et que tout va bien, un ennui nous tombe dessus ? interrogea Vérité.
– Non, je ne m'en suis pas rendu compte, affirma le chevalier.
– Pourtant, c'est vrai qu'à chaque fois que nous faisons la pause, le mal vient nous attaquer, dit Yvi.
– Cela fait un mouvement de balancier, remarqua Nyssa.
– Les griffons, rien, les cauchemars, rien, le labyrinthe, rien, le dragon et les ombres, rien, constata Kinglion.
– Il vous est déjà arrivé tout cela ? s'étonna Spiolys.
– C'est vrai que tu n'étais pas avec nous au début, se rappela Ornella tout haut.
– Au fait, quand est-ce que nous allons trouver les deux autres élus ? demanda Vérité.
– Je ne sais pas, la prophétie ne dit rien à ce sujet. A mon avis, ils vont nous tomber dessus, répondit l'oracle.
– Comment ça nous tomber dessus ? questionna le chevalier
– Tu sais bien, cette expression qui veut dire que les gens arrivent soudainement, expliqua le petit oracle tout en pensant que le chevalier était un imbécile.
– Ne trouvez-vous pas que tout est trop calme tout à coup ? demanda Vérité.
– Si tu veux dire par là que nous allons bientôt avoir des ennuis, tu n'as sûrement pas tord, mais pas la peine de le faire remarquer, les ennuis arriveront de toute façon, intervint Libellule.
– Mais qu'est-ce qui va nous arriver ? balbutia Nyssa avec angoisse.
– Peut-être qu'une colonie de serpents venimeux va sortir de la terre ou descendre des airs, suggéra le chevalier.
– Veux-tu bien te taire ! Tu vas donner des bonnes idées au mal, au cas où il en manquerait ! protesta Libellule.
– Mais non, il ne faut pas s'inquiéter, il ne peut pas s'occuper de nous en permanence, rétorqua Piscis.
– Non, vraiment ? Alors pourquoi y a-t-il des serpents qui volent au-dessus de nous ? questionna Vérité.

lundi 2 mars 2009

Simplement Complexe


Il n'y a rien de plus simple que
de constater la complexité de l'être humain.