Chapitre 8 : L'ultime combat
– Il va falloir entrer dans cette ville, vraiment ? demanda craintivement Nyssa.
– Les astres nous ont tracé cette destinée, répondit pompeusement Pierrot.
Ils respirèrent à fond, se préparèrent mentalement à ce qu'ils allaient vivre, puis poussèrent tous en ensemble les portes de la ville. Elles grincèrent d'une manière horriblement sinistre.
*
Au château Pouly, les mêmes, pour ne pas changer.– C'est le dernier round ! s'exclama Ever.
– Cela va être terrible, je ne voudrais manquer cela pour rien au monde, déclara Every.
– Le dernier combat, il faut qu'ils gagnent ou Lostland deviendra un pays de plus en plus noir, dit Enial.
– La porte s'ouvre lentement, constata Several.
Le miroir éclata soudain en morceaux.
– Ciel notre miroir ! Que s'est-il passé ? demanda Never.
– Nous l'avons trop utilisé, il n'a pas supporté cet usage intensif, expliqua Enial avec une légère grimace.
– Nous allons manquer le moment que nous attendions depuis le début, gémit Every.
– N'y a-t-il pas un miroir de rechange ? interrogea Ever.
– Peut-être dans le château, répondit Enial.
– Vite, partons à sa recherche, il ne faudrait pas manquer la fin, cria Several.
Les skins, Enial et le garde sortirent précipitamment de la pièce, ils gravirent les escaliers en vitesse et se mirent à courir dans les couloirs à la recherche d'un miroir magique. Pouly, réveillé par leurs cris, était resté dans la pièce. En grommelant, il quitta lentement le mur sur lequel il était appuyé et marcha péniblement jusqu'à l'un des fauteuils des skins où il s'installa. Il mangea une galette qui restait, but un peu de cidre, puis retapa le cousin de son siège. Enfin, il bailla, et sans se préoccuper des éclats du miroir qui jonchaient le sol, se rendormit.
*
Les douze compagnons regardèrent avec effroi la ville dévastée qui s'offrait à leurs yeux : les larges maisons étaient à moitié écroulées, les pavés et les murs ruisselaient de sang, des cadavres traînaient partout. Nos héros avancèrent dans la large avenue, essayant sans succès d'ignorer la puanteur et l'horreur qui les entouraient. Nyssa et Itnaï tremblaient, tellement elles étaient horrifiées. Les portes se refermèrent derrière eux brutalement. Nos amis, comme ils l'avaient décidé dans leur plan, se séparèrent. Ornella, Vérité et Pierrot partirent vers la gauche, Piscis, Kinglion et Spiolys prirent une rue transversale. Yvi, le chevalier et Itnaï marchèrent droit devant tandis que Louve, Libellule et Nyssa se dirigèrent vers la droite.– Bienvenue ! Jamais vous n'atteindrez l'église, hurla une voix malfaisante.
Au-dessus de la ville planait une sombre et menaçante silhouette, elle semblait informe, c'était comme un nuage... en plus dangereux. Le mal fit apparaître des nuées de monstres qui se précipitèrent pour attaquer les douze mois. Le noir nuage se chargea du petit groupe qui allait tout droit, droit vers la place de l'église. Les bruits de batailles envahirent la ville morte, comme un virus s'étend dans un corps sain.
– Chère Yvi, marche vers l'église et tu mourras de vieillesse, annonça le mal en ricanant.
Sur ces mots, il envoya des vagues d'années vers la malheureuse princesse.
Les années déferlèrent sur Yvi, elle se ratatina, vieillissant à vue d'oeil, perdant peu à peu le souffle précieux de la vie. Des cris retentirent, c'était Nyssa qui appelait à l'aide, Louve était submergée par les démons. Le chevalier s'élança, quittant Itnaï et Yvi vieillissante. Itnaï voulut le retenir, mais Yvi de sa main ridée l'en empêcha et murmura :
– Mets toi devant moi, tu peux bien perdre quelques années.
Itnaï acquiesça courageusement et prit pour elle les années envoyées par le mal. Lentement, elle se mit à grandir. Sous la rafale des âges, elles se mirent à courir. En fait, Yvi trottinait plus qu'autre chose car le souffle lui manquait : elle était bien vieille à présent. Après avoir lancé son attaque, le mal s'était désintéressé du sort d'Yvi pour s'occuper de Vérité, d'Ornella et de Pierrot qui progressaient à une allure remarquable vers la place de l'église.
– Où est la boîte ? hurla le mal.
Nyssa qui la cachait sous sa tunique, trembla de peur. Il ne fallait pas que le maléfique personnage la récupère, elle la fit tomber dans une rigole d'eau sale qui formait un petit ruisseau et posa Libellule dessus afin qu'il la garde. La boîte et le lutin s'éloignèrent, portés par les eaux. Pendant ce temps Ornella fabriqua astucieusement l'image d'une fausse boîte, la brandit et cria à l'intention du mal :
– Viens la chercher, si tu la veux, lourdaud !
1 commentaire:
dur de vieillir d'un coup!
le dénouement approche!
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