Dans un dernier effort, la sorcière se protégea à l'aide d'un bouclier magique des cruelles attaques du malfaisant nuage et atteignit en rampant le porche de l'église. Vérité qui avait juste fait semblant d'être mort, emprunta un souterrain qui reliait la maison où il se trouvait aux abords de l'église. Le troll le savait parce que Pierrot le lui avait dit. Le plan de la ville se trouvait en effet dans la mémoire collective des oracles. Quand le mal le vit se précipiter sous le porche, il hurla :
– Vous êtes peut-être sept maintenant, mais vous n'avez pas la boîte et sans elle... Vous êtes impuissant à m'arrêter !
A ces mots le lutin et la boîte disparurent derrière un cadavre qui était étendu sur la place de l'église. Kinglion ressortit de sa cachette, et bondit de toits en toits jusqu'à la place. Le mal le repéra immédiatement. Le lion esquiva non sans grâce les attaques magiques du mal et celles plus physiques de ses serviteurs. De son côté, le chevalier ne s'en sortait pas, il était blessé, fatigué et alourdi par le poids de plus en plus pesant de Louve. Cependant, il ne voulait pas l'abandonner, car elle était toujours vivante. L'oracle se réveilla. Malgré sa tête bourdonnante, il réalisa qu'il était invisible, aussi en titubant comme un ivrogne, il marcha pesamment vers l'église et y parvint sans avoir été trop inquiété.
– Je suis là, Ornella, rends-moi visible s'il-te plaît.
– Inverso, murmura la sorcière, à présent vidée de toute son énergie magique.
L'oracle réapparut devant des visages tendus, fatigués et inquiets. Ils se demandaient où était la boîte et se faisaient un sang d'encre pour leurs trois camarades qui étaient encore loin d'être en sécurité. Piscis aperçut le chevalier qui parvenait avec difficultés en bordure de la place, aussi, malgré sa fatigue, il le rejoignit pour l'aider à se débarrasser des monstres. Vérité hésitait à le suivre, quand Ornella s'évanouit. Il resta pour la soutenir. Ce fut Spiolys qui s'élança au côté du centaure pour porter secours au chevalier. Kinglion, saignant de partout, esquivait avec de plus en plus de difficultés les attaques du mal. Libellule poussait sa boîte, près, toujours plus près de l'église, mais devait fréquemment s'arrêter pour se cacher. Il en profitait pour reprendre son souffle. Spiolys provoqua le mal et ses sbires :
– Lâches ! Pleutres ! Venez me chercher si vous l'osez !
Le mal, avec un mauvais sourire, vint à la rencontre de Spiolys, suivi de ses démons. Grâce à cette diversion, Piscis parvint à ramener le chevalier à moitié sonné et Louve, évanouie à cause de la douleur, à bon port. Le mal invoqua une multitude de méchants fantômes. Kinglion profita également de l'aubaine pour bondir vers l'église. Dès qu'il eut atteint la protection du porche, Spiolys s'en retourna le plus vite près de lui. Le mal et ses sbires ne purent que l'effleurer.
– Ils sont onze ! Mais il manque... Voyons Janvier est là, Février aussi... Mars, où est le lutin ? C'est lui qui a la boîte, je sais que c'est lui ! cria le mal.
Libellule n'avait plus qu'un mètre à faire, mais en entendant ce cri, il se figea derrière un cadavre de monstre. Nos amis qui étaient à présent en sécurité, ne l'avaient pas repéré et se demandaient également où Mars se trouvait.
– Démons, empêchez l'avorton de passer, massez-vous devant l'église, ordonna le mal à ses créatures.
Le silence se fit dans la ville. Le mal fouillait du regard les rues de son domaine. Le lutin songea qu'il jouait à un « 1,2,3 Soleil » fort dangereux. Il poussa la boîte doucement, profitant que le mal regardait ailleurs. Plus que la moitié d'un mètre, plus qu'un tiers, plus qu'un quart...
2 commentaires:
Vive les héros fraternels et beaux! touche pas à mon lutin!
IL est Mal Hein!?
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